Too Busy for Love - ONE SHOT

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐗𝐗𝐈𝐗

Andrea

C'est drôle...

Peu importe le nombre de fois où je répéterai que nous vivons dans un monde de fou, rien ne me fera agir différemment. À droite, de nombreux pays se battent pour l'égalité, la liberté ou sans doute à cause de trop d'égo. À gauche, nous nous croyons toujours plus intéressants, plus forts, absolument pas concernés par les problèmes mondiaux. Mais ils ne sont pas si loin et le pire, c'est qu'à ma petite échelle, je contribus à pourrir tout ce qui se trouve autour de nous.

Comme chacun d'entre eux.

Alors oui, nous vivons dans un monde de fou mais c' est à cause de notre contribution.

J'ai beau avoir cette boule au ventre, qui me fait croire que je suis humain, que je déteste lui mentir, je suis quand même là à lui sourire le plus possible. Ses yeux bleus se posent sur moi, les miens se baladent sur la longue robe de bal qu'elle porte.

Elle est ravissante.

Iris ne ressemble pas aux autres femmes, une main occupée par une coupe de champagne qu'elle n'a pas pu refuser au serveur, elle avance vers moi. Plus elle réduit la distance qui nous sépare, moins j'arrive à respirer. Mes poumons ne fonctionnent plus correctement, l'air se coince au fond de ma gorge, m'empêchant de formuler le moindre mot. Toutes les phrases, que j'aurais dû prononcer tant de fois, se bousculent dans ma tête.

Iris n'est plus qu'à quelques centimètres de moi. Sa bouche embrasse la mienne mais je ne bouge pas, j'en suis incapable.

Mais comme je l'ai dit plus haut, ce monde est fou car nous le sommes bien plus.

Alors je ne dis rien.

Ma main se glisse dans la sienne. Un faux sourire étire mes lèvres. Le mensonge laisse un léger goût amer sur ma langue mais elle n'y voit que du feu. Iris me fait beaucoup trop confiance pour penser que je suis en train de la trahir.

— Tu es ravissante, mon amour.

Du bout des doigts, je la fais tourner sur elle-même. Dans sa belle robe bleu marine, elle attire tous les regards mais le sien n'est porté que sur moi. L'amour que je lis sur son visage me retourne l'estomac mais pas autant que la première fois qu'elle me l'a avoué.

Son rire résonne, venant chatouiller les oreilles de tous les convives, y compris les miennes. Elle sourit si fort qu'elle pourrait illuminer un port en pleine nuit.

J'ai eu tort tout à l'heure. Si je dois parler du monde de fou dans lequel on vit, je dois parler des gens comme Iris. Ceux beaucoup trop bons pour entrer en contact avec des gens comme moi. Bizarrement, ses lèvres ne s'arrêtent jamais de s'étendre, elle fait virevolter tous les cœurs qu'elle croise sans s'en rendre compte. Je pense qu'Iris Santos est magique, bien trop belle, trop pure, trop parfaite pour ce monde dans lequel on vit.

Dans cette vie que je lui offre.

Les gens comme elle ne méritent pas de rencontrer des personnes comme moi. Ceux qui vont leur retourner le cerveau, anéantir leur moindre sourire.

— Pourquoi souris-tu autant quand tu me vois ?

Je voulais vraiment connaître la réponse. Iris m'a toujours regardé de cette manière mais je n'ai jamais réellement compris.

Mais tu le sais... me souffle ma conscience. Elle ne sait pas encore ce que tu lui caches.

— Parce que je t'aime, s'émerveille-t-elle en prononçant ces mots.

Boum.

Elle ne sourit jamais autant en temps ordinaire, seulement quand je suis dans les parages. Et ça me fait mal car je sais que ce soir, c'est le dernier jour.