𝑬𝒑𝒊𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆

4K 170 50
                                    

Andrea
Milan, six mois plus tard

Vous avez déjà eu l'impression, en rencontrant une personne, qu'elle bouleverserait toute votre vie ?

Moi, j'ai toujours cru que le destin n'existait pas, pourtant, je me trompais depuis le début.

Iris n'a jamais été la femme de ma vie mais toujours celle pour qui ma vie tournait. Je n'existais pas pour devenir le PDG de Cinemundial, encore moins pour devenir l'ami d'un râté comme Jaxon, Dieu m'a créé pour la simple raison qu'une personne comme Iris devait être aimée.

Nous nous sommes rencontrés quand elle avait trois ans, et elle s'apprête à s'en rappeler.

Délicieusement, comme un bonbon au miel avec un cœur coulant, elle rentre dans l'église au bras de mon meilleur ami. Ils se regardent avant de se focaliser sur moi, je suis heureux qu'elle est trouvée une personne de plus sur qui compter.

Alors que la musique de son arrivée devrait retentir, ce sont les pleurs d'une enfant qui interpelle tout le monde. Déstabilisée, elle avance toujours dans ma direction tout en fronçant les sourcils. Les cris résonnent plus intensément quand Jaxon finit par me donner sa main.

— Qu'est-ce que tu as fait ? murmure-t-elle.

— Je rétablis notre vérité.

Mes mains se posent sur ses épaules nues, cette robe de mariage est définitivement la plus jolie. Mon envie de lui enlever ce corset prend le dessus mais je reste concentré.

En même temps qu'elle, je regarde droit devant nous, exactement là où une toile blanche vient d'apparaître. Tous les regards sont braqués dans la même direction, je remarque les quelques invités et les chaises vides.

Juste devant, deux prénoms sont indiqués : Marc et Hélène Santos. Mon père et ma mère se sont finalement retrouvés. Peut-être que dans l'autre monde, ils auront le droit à leur fin ensemble.

Quelques chaises derrière, on retrouve Nelly et Jaxon. Ils ne sont pas à côté... Un mariage de plus n'a pas réussi à fondre la glace autour de leur cœur. Mais à la vue de leur regard en coin, je pense que la haine commence à laisser place à l'amour.

Ce sentiment si beau.

— C'est moi ? murmure Iris dans ma direction.

Une enfant de trois ans apparaît sur le grand écran. Ces cheveux roux sont attachés à l'aide deux petites queue de cheval et évidemment, cela ne peut être qu'elle.

Ses yeux scintillent de la même intensité que sur la vidéo et bien qu'elle soit de très mauvaise qualité, je m'en souviens car j'étais là.

— "Tiens, t' as qu'à prendre mon ourson. J'en ai plein chez moi."

— C'est toi, se retourne-t-elle complètement.

Tous les invités quittent la vidéo pour se consacrer sur nous deux. Iris n'a pas l'air de réaliser ce qu'il se passe et pourtant, c'est bien la réalité.

— Je t'ai offert ton premier ourson, l'approché-je de moi, et aujourd'hui, je t'offre une vraie famille.

Nos yeux se tournent dans la même direction. Esmeralda se tient là, les deux mains posées sur ses genoux, la petite de neuf ans n'ose même pas bouger. Un sourire si intense vient étirer ses lèvres quand on lui murmure :

— Une vraie famille, avec notre fille.

Quand Iris m'a appris qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfants, j'ai tout de suite pensé à ceux qui attendent dans les orphelinats. Esme ne porte peut-être pas nos gênes mais elle ressemble de plus en plus à ses nouveaux parents.

La beauté de son père.

Et le caractère de sa mère...

— Merci, murmure Iris. Merci à vous deux d'avoir rendu ma vie aussi belle.

Mes yeux parcourent l'assemblée qui est venue à notre dernier mariage puis redescendent sur les deux femmes de ma vie. Mon cœur bat plus intensément quand je me noie dans l'océan, mes lèvres s'emparent des siennes alors que le prêtre n'a pas encore prononcé sa bénédiction.

— Beurk...

En chœurs, Jaxon et Esme échappent ce mot. Mon meilleur ami s'empare de ma petite fille avant de la faire rire aux éclats.

Ce mariage ne ressemble à rien mais finalement, c'est celui qui nous représente le mieux. Un peu désordonné mais rempli d'amour, je ne l'échangerais pour rien au monde.

— Je t'aime, mon amour, m'embrasse-t-elle.

Son délicieux goût sucré parcourt une nouvelle fois ma bouche quand je murmure au coin de ses lèvres :

— Je n'avais qu'un ourson. Je n'en ai toujours eu qu'un mais je t'aurais donné le monde, Iris. Je te donnerai mon monde... Je t'aime, mon amour.








FIN

Too Busy for Love - ONE SHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant