𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐈𝐈𝐈

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Iris

Au bruit de mes bottes qui claquent dans l'accueil de Cinemundial, je sais que tous les regards vont se porter sur moi. Ma tête se baisse, je n'ai pas envie de les voir. Plus j'avance, plus j'entends des murmures.

— J'adore sa jupe.

— Et ses bottes, répond une seconde voix.

Mes yeux se relèvent en direction de deux jeunes filles. Le collier "Stage" est autour de leur cou.

— J'aimerai tant ressembler à ça plus tard.

Wow.

Leurs paroles ont l'effet d'une claque. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Ce qu'elles me rendent immédiatement. Ceci est la preuve qu'on ne renvoie jamais la nous intérieur. Mais j'ai envie d'être cette femme qu'elles décrivent.

Comme revigorifiée, mon buste se redresse. Un peu plus sûre de moi, je passe devant le petit café de l'accueil. Peut-être bien que j'attire le regards mais finalement personne ne juge. Peut-être que la moi de ses trois années a réussi à s'en rendre compte.

— Salut Iris, m'interrompt une jeune femme.

Derrière un bureau, je la vois à peine, cachée par un écran. Mais plus je m'approche, plus je reconnais cette chevelure blonde.

— Salut Maya !

— Je suis rassurée de te revoir, j'étais très inquiète.

— Il me manque un bout, mais je suis toujours bien vivante, arrivé-je à plaisanter.

La plus élancée possible, la blonde se lève de son bureau.

Nous sommes arrivées le même jour avec Maya. C'est ma plus vieille collègue et apparemment, elle non plus, n'a pas changé de travail.

— J'ai appris ce qu'il t'était arrivé, je me sens navrée pour toi, m'enlace-t-elle. C'est vrai que tu as perdu la mémoire ?

Comme si cette phrase lui avait brûlé la bouche, elle débite extrêmement vite. L'embrassade m'étonnait aussi... Aux dernières nouvelles, nous n'étions pas si proches que ça. Mais si je devais décrire Maya : enquêtrice et curieuse. N'importe quel potin de Cinemundial doit impérativement commencer du bout de ses lèvres.

— Oui... j'ai oublié ces trois dernières années.

— Oh...

— Ce n'est rien, la coupé-je. D'après ce que j'ai vu, rien n'a changé en trois ans. Je ne perds pas grand-chose.

Ses lèvres se pincent comme si ma phrase venait de lui faire mal. À vrai dire, de son côté, j'aurai également été touchée. C'est triste et pathétique de penser ça de sa propre vie...

— Un petit POST-IT, change-t-elle de sujet.

Par-dessus son bureau, elle saisit différentes couleurs de papier.

— Alors, cette tradition n'a pas disparu ?

— Comme tu peux le voir...

Son regard se porte sur le mur derrière moi. Bien plus grand que dans mes souvenirs, un pan d'environ 500 mètres carrés se dresse juste devant moi.

— Wow... resté-je sans voix.

— Il est énorme.

— Mais...

— Monsieur Santos l'a agrandi en août.

C'est bien ce qu'il me semblait. Dans mes souvenirs, il était déjà grand mais là, il surpasse n'importe quel élément de décos.

Too Busy for Love - ONE SHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant