𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝐗𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

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Quatre mois avant l'accident 


Andrea

J'ai toujours été maître de moi-même.

Avec une main de fer, je contrôle mon entreprise à la perfection, sans me laisser distraire par des sentiments quelconque. Je ne manque jamais de temps pour rien. À chaque fois que l'on me donne une mission, je la réussis. Mes collaborateurs et parfois amis me détestent pour ça. À leurs yeux, je ne fais jamais d'erreur et il est vrai que ça ne m'arrive jamais. Enfin... je devrais dire, presque jamais.

Ma première erreur est d'avoir cru qu'accepter Iris dans mon entreprise ne jouerait aucun rôle majeur. La deuxième erreur est en lien avec la première. Je me suis trompé quand j'ai pensé pouvoir passer outre l'attirance physique qui nous liait.

Pourtant, ces deux premières erreurs n'équivalent même pas un dixième de la dernière.

Celle où j'ai cru, pensé, imaginé -aucun mot ne convient réellement- que je pouvais me marier avec elle sans jamais rien ressentir à son égard. Je savais en prononçant mes vœux devant le prêtre que ce mariage aurait ma perte. J'ai lutté quelques mois puis elle m'a échappé des mains. Je possédais son cœur et petit à petit, il s'évaporait entre mes doigts.

Bizarrement, c'est qu'à ce moment-là que j'ai réalisé mes sentiments. Alors qu'elle partait, je ne pouvais pas lui rendre sa liberté.

Je lui appartenais, elle devait m'appartenir.

C'est comme ça que je résumerais les derniers évènements. Ils m'ont conduit à la seule éventualité possible : l'aimer tout simplement.

Donc me voilà, les deux mains enfoncés dans un jean dans lequel je ne me sens pas à l'aise, la tête qui bouge à la recherche de ses beaux yeux. Une boule très désagréable prend forme au creux de mon estomac, j'ai envie de vomir mais je me retiens.

Je n'ai jamais ressenti ça, l'amour est un sentiment très particulier mais ce soir, je suis prêt à l'embrasser.

Possède-moi, Iris Santos.

— Santos... répété-je, ce nom lui va si bien.

— J'espère que tu parles de moi.

Et comme l'ange qu'elle est, ma femme apparaît sans faire de bruit. Des talons noirs dans sa main droite, elle tient sa longue robe noire du bout de ses autres doigts. Quelques-unes de ses mèches oranges s'enfuient de son chignon et je ne pense qu'à la chance qu'ils m'offrent. Grâce à eux, j'aurais un prétexte pour la toucher.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, ça fait maintenant quelques semaines que je cherche de bons moments pour sentir, toucher ou même frôler sa peau. Elle a toujours un drôle d'effet sur moi. Les papillons de mon ventre s'envolent et tout mon corps s'électrise. Des milliers de frissons me parcourent et il en demande encore et encore. Cette sensation est autant agréable que insupportable. C'est comme mourir tout doucement d'un plaisir trop intense.

Mais je dois être sadique, je ne me lasse jamais de la douleur que je ressens quand elle provient de ses doigts.

— Je... je n'avais pas compris que notre rendez-vous serait dans un parc, justifie-t-elle sa tenue.

— Je devrais ne pas préciser plus souvent si ça me permet de te voir ainsi.

Comme voulu, ma réflexion a le don de faire rougir ses belles joues d'écureuil.

— Tu sais, me rapproché-je d'elle, quand tu souris ainsi, j'ai envie de te croquer tes jolies pommettes.

— Ah non, se recule-t-elle, interdiction !

Too Busy for Love - ONE SHOTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant