Chapitre 4

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Khadija Noor Fall

"Dernière enfant de ma fratrie , j'étais la quatrième fille de mes parents. La dernière née, une dernière déception. Après ma naissance, ta grand-mère avait appris qu'elle ne pouvait plus enfanter. Elle savait qu'elle entendrait sa belle famille lui chanter leur phrase préférée «une femme qui n'est même pas capable de donner la vie à un héritier, un fils. Que fait elle encore dans notre maison ? ». Et pourtant, elle leur avait donné quatre magnifiques petites filles mais ils n'en voulaient pas. Et c'est ainsi qu'ils poussèrent mon père à prendre une seconde épouse pour obtenir ce fils tant désiré. Ma mère se résigna donc à bien nous éduquer, à essayer de ne jamais entendre ce fameux "tchim" à cause de nous. Ce qui avait fait d'elle une femme sévère qui punissait nos moindres erreurs au bâton.

Les années passèrent et nous grandîmes toutes. Mes 3 sœurs mariées, la deuxième épouse sans enfant depuis , il ne restait que moi comme enfant dans la maison familiale.Et j'étais également la seule à avoir été scolarisée. Digne fille de halpulaar, ma beauté n'était pas en leste. Tout ça pour dire que jusqu'à l'obtention de mon baccalauréat tout allait bien dans ma vie. L'année qui suivit, je du rejoindre l'université. Native de Kaolack, c'est ainsi que je découvrit la capitale Dackar. Vivant avec ma sœur Hawa et mon beau frère dans un appartement en plein ville. Et sans que je le sache c'est là que mes ennuis commencèrent ,......."

J'impose à mon esprit de s'arrêter. Je n'en pouvais plus. Je n'étais pas en mesure de tout assimiler en une seule nuit. Il était déjà cinq heures du matin. L'heure pour moi de me lever et de commencer à me préparer pour le travail. Après cette nuit avec Ramatoulaye j'avais bien mérité mon repos dominical. Elle m'a fait manger tout un bol de popcorn cette folle. Mais au moins elle a pu égayer ma soirée.

Après un bain bien moussant, je sorti du bain pour m'habiller. J'optais pour un ensemble chemisier blanc et réarrangeait habillement ma longue chevelure.
En entrant dans ma voiture mon téléphone se mit à sonner "mon cher papa chéri " qui m'appelle. Que pourrait il bien me vouloir ? On a plus rien à se dire lui et moi. Je lui raccroche  au nez, éteins mon portable et me concentre sur la route.
Les embouteillages n'avait vraiment pas un plus beau jour pour me retarder.En tant que chef du département informatique, je me devais de participer à la réunion avec le nouveau DG.

J'entrais dans mon bureau pour prendre mes affaires et y trouva mon assistant.
-Madame, on vous a appelé des milliers de fois.
- Désolé mon portable était éteint.Et la réunion ?
- Le patron me charge de vous dire de le retrouver dans son bureau. Que si vous étiez pas là bas à sa sortie, vous serez virée.
- Hara ma lale bante sakh ! Moi, virée juste pour un petit retard, je n'y crois pas. Bon merci, j'y vais.

L'ascenseur m'amena à l'étage où se situe le bureau du directeur que dis je, le palais du directeur plutôt.
Bientôt, cinq ans de service et c'était ma première fois dans cette partie de l'entreprise. Tout était en vert et brillait. Le blanc pur des rideaux et des meubles ne me laissait pas indifférente. Moi qui éprouvais une grande faiblesse pour cette couleur, j'étais servie.

-Éviter de baver sur mes fauteuils tant qu'on y est.

Je me retourne directement vers le propriétaire de cette voix. Qui doit également être celui des lieux. Je fus agréablement surprise par son teint caramel, sa barbe de trois jours et ses yeux profonds qui pourrait me transpercé d'un regard.

- Veuillez m'excuser monsieur, comme la porte était ouverte je me suis permise d'entrer.
- Hum
- Et veuillez aussi m'excuser pour....
- Assez ! Depuis, vous ne faites que ça vous excuser. Est-ce que je vous paye pour que vous vous permettiez d'être en retard au boulot ?
- Non monsieur Sall. Mais....
- Mais la prochaine fois que vous le ferez, vous serez virée. Entendu ?
- Oui bien sûr.
- Et de plus je vous informe que dorénavant vous travaillerez à mon étage.
- Et pourquoi donc ? En tant que chef de mon département ma place est avec mon équipe.
- Vous n'avez pas votre mot à dire soit vous le faites soit vous démissionnez. A vous de voir !
Je n'étais pas en mesure de comprendre cette décision. Un seul retard et il veut me réduire à l'état d'assistante. On aura tout vu dans ce monde. Mais je n'avais pas le choix et lui comme moi le savions.
-D'accord monsieur Sall comme vous voudrez.
- Vous pouvez prendre votre journée pour aménager le bureau en face du mien. Vous pouvez disposer.

C'est l'âme abattue que je rejoins ce qui sera maintenant mon ancien bureau. Je pris des caisses pour commencer à ranger dans le plus grand des calmes. Chacun me lançant des œillades mais nul n'osait me demander ma destination. Mais c'était sans compter sur ma grande amie la commère.

-    Wa djank, dagn la dakh ?(on t'as renvoyé ?)
-    Non, suis pas virée !
-    Wa kone, où est ce que tu vas avec tes cartons ?
-    Je vais là où tu me verras plus.
-    Bilay diga khamné ma gnak diom(j'ai pas de vergogne et tu le sais ), dis moi où oubien tu bouges pas.
-    Tiens toi bien. Le grand seigneur Raal me demande d'aménager à son étage.
-    What a fuck ! Quelle chance. Tu auras pour toi toute seule ce beau Apollon. T'as intérêt à le choper l'aigrie de service.
-    Dimballi ma (fous moi la paix)! J'aurais même pas dû t'expliquer. Et si tu restes ici c'est toi qui risque d'être virée ma vieille.
-    Je m'en vais. Ba after......

Et c'est vers le soir que j'avais fini de tout ranger dans mon nouveau bureau qui était vraiment plus confortable que le précédent. Retrouver mon lit était la seule chose que je voulais après cette journée si farfelue. Je ne connaissais même pas la nature de mon nouveau travail. Fera t-il de moi sa machine à café oubien son distributeur de journal? Je ne pourrais pas le supporter. Avec toute la peine que je me suis donnée pour décrocher mon diplôme, je ne l'accepterai jamais. Mais si je me fais renvoyer, où arriverais je à me trouver un travail aussi bon payant.

Dans un pays où le «tok mouy dokh » est si répandu, avoir un poste est une véritable chance. On ne juge plus notre parcours ou notre expérience. Mais seulement qui on connaît et qui nous a envoyé.  Je souffle d'exaspération sachant que je devrais me montrer endurante devant un patron bougon. Je garais ma voiture et rejoignis mon appartement après mes résolutions internes. J'ouvris ma porte et me dirigeait vers ma chambre. Mais un bruit de pas m'alerta. Je passe au salon et le trouve assis tranquillement.

-    Bonjour ma lumière. Tu ne veux plus illuminer la vie fade d'un pauvre Viel homme. Lui est venu à toi pour prendre son dû.
Et voilà moi qui croyais pouvoir passer une bonne soirée, la voilà gâchée...

À ma destinée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant