Chapitre 14

193 33 3
                                    


Inconnu xxxxxxxxxxxxxx

Vous avez fait le travail comme convenu ?
–Oui monsieur tout est en place.
–Qu'en est-il de son fils ?
–Il est toujours au Canada. Et comme vous nous l'avez spécifié, tant qu'il sera goes du pays , sa vie ne vous intéresse pas.
– C'est vrai. Et même avec tout l'or du monde, il ne parviendra jamais à guérir son fou de père, dis je avec un visage sinistre.Continuer à le surveiller et à payer son médecin pour qu'il fasse les choses comme convenu.
– D'accord monsieur.
Je coupais mon cellulaire et me massait les tempes. Un coup d'œil vers sa photo et mon cœur s'embrasait .Pourquoi l'avoir choisi lui ? Pourquoi l'avoir aimé en premier ? Pourquoi m'a tu toujours refusé. Tout ça c'est de ta faute. Si seulement tu avais porté ton regard sur moi en premier. Mais,hélas tu n'avais de yeux que pour lui. Jusqu'à ta mort, tu n'as jamais voulu me voir en face, me tenant responsable de tout tes malheurs. Oui je suis le responsable, mais tout ce que j'ai fait c'est parce que je t'aimais, je t'aime toujours et je continuerai de t'aimer. Et à cet effet, tant que je vivrais, je veillerai personnellement à ce qu'il ne soit jamais heureux dans sa vie. Je lui ferai payer tout l'amour que tu lui as donné...........

Souleymane Shamsdine Aidara

Ma valise en main, me voila foulant les terres de ma mère patrie. Aéroport International Blaise Diagne, décidément beaucoup de choses ont changé depuis mon départ. Je récupère ma valise et me dirige vers la sortie. Arrivé à l'extérieur, j'humais inlassablement l'air frais qui fouettait mon visage. Comment cela m'avait manqué. Plus de cinq années que je suis resté au Canada,chercher la réussite m'a poussé à m'éloigner. Né dans une famille pauvre, une mère qui fait du takhalé et un père malade, cette bourse d'étude était le fruit de ma dure labeur mais aussi un cadeau de Dieu qui me montrait qu'il ne m'avait pas oublié. Si je reviens aujourd'hui, c'est pour les revoir avant de commencer mon nouveau travail. Ma venue est une surprise pour tout le monde. Ni ma mère ni Rachid n'étaient au courant de cela. J hélais un taxi, direction le quartier de mon enfance. Bien que le nouveau aéroport soit un véritable exploit pour mon pays, le fait qu'il soit éloigné de la ville est aussi un véritable inconvénient,mais pour nous les habitants de Thiés, c'est une véritable aubaine.Je profitais de la vue le long du chemin, mûrissant tout mes projets du futur. La vie n'a jamais été facile pour moi. Au lieu de vivre j'ai passé toute ma vie à survivre. Survivre pour raviver le sourire de ma mère, mais aussi ma plus grande bataille est de guérir mon père. D'ailleurs avec l'argent que je gagnais en tant qu'étudiant servait à lui faire suivre un traitement. Mais depuis rien ne marche. Pour ne pas m'écarter de mon cheminement, j'ai fait de la religion mon point d'ancrage. C'est grâce à lui que je ne me décourage jamais espérant toujours une fin meilleure pour moi et ma famille. Je n'ai jamais bénéficié ni de mes parents paternels ni maternels, quand on est pauvre et qu'on a rien, les liens du sang sont mis sous silence. Mais,depuis qu'ils avaient appris mon voyage, ils ne cessaient d'essayer de créer des liens avec moi. J'ai toujours refusé, leur faisant comprendre que je n'avais plus besoin d'eux dans ma vie......
Trentes minutes après, j'étais enfin arrivé chez moi. Comme je m'y attendais le quartier n'avait pas trop changé. Notre maison en ardoise est au centre, avec une porte délabrée, je pris à peine le temps de toquer. A l'intérieur je ne trouvais personne dans la cour. Avec mes valises et la fatigue du voyage je tenais à peine sur mes deux jambes.
– Assalamou Aleykoum Wa Rahmatoulah, il y'a quelqu'un ?
– Aleykoum Salam. Kokou ( c'est qui ? )
– Man toi aussi tu ne reconnais plus la voix de ton fils adoré ? Dis je en la voyant sortir de la chambre.
Elle était si surprise qu'elle n'arrivait pas à bouger. Je sautais instantanément dans ses bras la faisant couler d'innombrables larmes.
–Souleymane ki ioe la, ey Yallah boudé damay nguénte sama néné bi nék si Samay lokho boul ma meussa yé (Souleymane c'est toi ? Si je suis entrain de rêver que je ne me réveille jamais.)
– Tu ne rêves pas maman. Je suis vraiment là, en chair et en os. Tu m'as vraiment manqué.
– Ey sma Souleymane, si tu savais combien tu m'avais manqué. Al hamdoulilah, je te remercie Allah pour ce cadeau si magnifique, dit elle en s'agrippant toujours dans mes bras.
– Je ne vais pas m'envoler Ma, entrons à l'intérieur.
– Chéri tu m'as tellement manqué que j'en perd la tête de te voir. Entre ! Et ton voyage mba sono(j'espère que tu n'es pas trop fatigué), tes études, pourquoi et comment es tu venu ?
– Man, je répondrai à toutes tes questions une fois reposé, dis je en m'asseyant sur son lit. Et Papa je ne le vois pas ?
Je la vis baissant la tête, cherchant ses mots et hésitant à me répondre.
– Maman, où est mon père ?
– Tu sais Chamsdine, l'état de ton père s'est dégradé malgré le traitement que tu lui fais suivre. Dés que je lui fait prendre ses médicaments, il s'endort et après son réveil il part toujours de la maison en criant qu'il devait la retrouver. Au début, j'allais toujours à sa recherche, mais maintenant c'est devenu une habitude. À chaque fois, il rentre toujours après deux jours passé dehors.
– Quoi ? Et pourquoi ne m'as tu rien dit depuis lors ? J'aurais cherché une solution.
– Je ne voulais pas t'inquiéter plus que tu ne l'ai déjà Jules. Tu en fais plus que tu ne l'imagines. Les frais médicaux de ton père, la dépense quotidienne de la maison. Depuis que tu es parti, c'est toi qui gère tout. Alors que tu dois aussi t'occuper de toi même.
– Je sais Ma, mais tout ce que je fais c'est parce que mon devoir en tant que fils. Si je ne le fais pas pour vous,qui le fera à ma place. Tu sais, j'ai grandi en voyant papa vivre avec sa maladie et toi qui luttait pour nous deux, pour notre survie. Aujourd'hui tout ce que je peux être dans la vie après Dieu ça sera grâce à toi, donc c'est mon devoir que je suis entrain d'accomplir.
– Beaucoup de choses ont changé dans la vie de ton père. Lors de notre union, il n'avait aucun souci mental, dit elle avec tristesse. Mais, il n'était pas heureux. Jamais il ne l'a été avec moi. Youssouf Aïdara en a toujours aimé une autre. Si ce n'était tes grands parents de la Mauritanie qui l'avaient forcé à épouser sa cousine, jamais il ne l'aurait fait. Il a toujours accompli tout ses devoirs de mari à mon égard, tout d'un coup, il commençait à perdre la tête. En ce moment tu n'étais pas encore né,mais j'étais déjà enceinte de toi. Et c'est grâce à l'amour que je te porte que j'ai pu tenir jusqu'ici .
–Il faudra penser à l'interner, ceci ne peut plus durer encore longtemps. Je te promets Ma qu'il guérira, il saura comment tu as pu éduquer son fils durant toutes ces années toute seule.
– Si Dieu le veut. Tu dois être fatigué, entre la dans les toilettes pour te rafraîchir, après on mangera.
–Mais Ma, je dois savoir où est papa. Il ne peut pas rester dehors tout seul.
– Tu ne pourras pas le trouver je te promet. À chaque fois c'est comme ça, il reviendra à coup sûr.
– Bon je vais me rafraîchir comme tu dis.
J'entrais dans l'autre pièce qui était les deux seules chambres avec celle de mes parents. Je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour mon père. Seul Rachid pourrait m'aider à le retrouver très rapidement. Mais,à ce dernier je n'avais pas dit toute la vérité sur ma situation. Il savait juste que je venais d'une famille modeste et croyais que j'envoyais toujours de l'argent pour les dépenses familiales. Je m'en voulais un peu de ne pas tout lui avouer. Pendant certains fins du mois, lorsque je peinais à assurer toutes mes dépenses personnelles, c'est lui qui s'en occupait personnellement. En lui j'avais trouvé un ami, un frère. Je me regardais dans le petit miroir accroché au mur. J'avais bien grandi depuis la dernière fois. Mes traits de visage ce sont durcis. L'insouciance de l'adolescence avait quitté mon regard. Mes yeux blanchâtres, mon nez affûté, ainsi que mes lèvres rosies prouvaient bien mon appartenance aux maures. Je sortit enfin pour prendre le seau dans les toilettes avant de mettre de l'eau. A l'extérieur, j'avais un cadre de vie différent. Un appartement, une chambre spacieuse et carrelée, une salle de bain, mais j'ai toujours gardé à l'esprit que ce n'était pas le mien. Voici la véritable réalité de ma vie. Et je l'accepte tout en me jurant que j'allais changé les choses, que j'allais tout faire bouger.

Fin de chapitreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

Coucou mes bbewsssss, c'est trop court je sais😭. Mais j'étais en exam avec la fatigue et tout. De longs chapitres durant les vacances promis. Aimer, Voter, Commenter, Partager.....bisous 😘

À ma destinée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant