Chapitre 18

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Point de vue externe

La vie est un couteau à double tranchant, parfois on s'y frotte sans se blesser d'autres fois on est obligé de voir notre sang.On se demande souvent la question qu'avons-nous fait pour mériter ça ?Et dans ce ça nous avons du bonheur, des sourires,de la joie,de l'amour, qui résume en tout le bien être.Et dans ce ça nous avons aussi de la peine,de la tristesse,des larmes, qui résume en tout le mal être.On se pose aussi la question de savoir pourquoi avons-nous fait ça ?Et dans ce ça nous avons nos bonnes actions,ce que nous avons à donner de bien au rendez vous du donner er du recevoir,ce qui résume notre capacité à bien faire.Et dans ce ça nous avons aussi nos mauvaises actions, celles qui nous empêchent de trouver la quiétude nous démontrant toujours notre capacité à mal faire.Cela nous revient à dire que l'être humain est ainsi fait imparfait et éternel insatisfait.Sa vie ne peut être dictée car peut importe le chemin emprunté il ne fera que suivre sa destinée.
Nos deux tourtereaux ne font donc que suivre leur providence. Leurs cœurs battaient en harmonie depuis le premier regard. Coup de foudre nous dirait on. Derrière leurs sourires lumineux,se cachaient pourtant des pensées tumultueuses. D'un côté Rachid pensaient à ses parents, comment allaient ils réagir ? Il savait déjà à quoi s'attendre, mais seulement en repensant à sa belle, il se sentait déjà prêt à affronter le monde entier. Khadija quant à elle avait peur, peur de ces sentiments qui abritait son cœur. Elle savait toute sa famille en accord avec son nouvel amour, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir ce nœud au ventre, comme si elle savait que tout son bonheur n'allait pas durer. Que c'était juste un calme avant la tempête.....
De l'autre côté du mur, nous avons le jeune Cheikh, qui ne pouvait empêcher son cœur de bouillir de jalousie. Depuis son adolescence, il avait gardé les sentiments qu'il éprouvais pour sa petite protégée. Depuis sa fenêtre, ils les avaient vu quand ils étaient rentrés de leur petit dîner en amoureux. Il avait mal et ne pouvait le cacher. Non seulement il ne pouvait avoir la réciprocité de ses sentiments, il sentait l'éloignement entre lui et Khadija. Ceci était causé d'abord par son travail qui lui prenait beaucoup de son temps, mais avec la venue de Rachid dans leur vie, il avait commencé à plus ressentir ce détachement entre eux. Le jeune Cheikh souffrait du fléau qui touchait Rachid et Jules, le manque d'un père. Si l'un était rejeté par le sien sciemment et l'autre inconsciemment, lui ne connaissait même pas le tien. Bien qu'il ne pleurait pas son absence avec la présence du docteur Fall, il aurait bien aimé le rencontrer au moins une fois. Avec sa mère, c'était le seul sujet tabou entre eux. Dés qu'il commençait à en parler, cette dernière se mettait à pleurer. Ne supportant pas de voir ses larmes, il avait fini par ne plus en parler. À croire que dans cette vie, chacun avait ses démons.........
C'est avec ces démons qu'essayait de lutter Mouhamed Djamil Fall. Tout ce qu'il voulait c'était de voir sa fille et lui raconter toute la vérité. Le poids des mensonges était entrain de le  crouler. Comme le disait cet adage wolof « Tank si souf, djane si souf, fougnou diar dadjé » , le français nous dira « seul les montagnes ne se croisent pas ». Djamil n'aurait jamais pu croire qu'il rencontrerait encore son ami Youssef sur cette terre. Le revoir et surtout dans cet état, dans cet hôpital qui a été bâti avec son argent, était la goutte d'eau qui avait fait déborder sa vase. Il ne pourrait plus jamais regarder Khadija dans les yeux et lui mentir encore et encore. Peu importe ce que Said pourra en penser, il s'en fichait. Il avait assez laissé cet homme diriger sa vie. Il se rappellerait toujours de cette époque où ils étaient tous jeunes, pleins de vie. Ils étaient tous en harmonie. Même si Saïd jalousait sur les nouvelles paires de Youssef ou sur ses nouvelles coupes, ça s'arrêtait là. Jusqu'à l'arrivée de la fameuse Soukeyna Sow. Sa venue avait tout engrené. Comme des idiots, ils en étaient tous tombés amoureux. Et ce qui a causé leur perte à tous. Il ne pouvait changer le passé, tout ce qu'il savait, c'était que l'heure de la vérité avait sonné......

SAÏD SALL

Me voilà dans mon bureau, mon endroit favori de la maison. Le seul endroit où je ne peux pas voir cette pimbêche d'Abibatou. Qu'est ce qu'elle m'énerve. Ce qui m'énervera encore plus, ça sera sûrement cet idiot de Djamil. En lui parlant hier, j'ai carrément senti les remords à travers sa voix. Si c'est le cas, je ne donnerai pas cher de sa peau. Et pour m'en assurer, je vais lui passer un coup de fil pour voir si il est toujours dans mon camp. Je lançais l'appel et attends qu'il décroche.
– Qu'est ce que tu me veux Said, m'agressa t-il directement
– Tout doux mon cher ami, comme je te l'ai dit hier, fait juste sortir Youssef de ton hôpital. Je te laisserai tranquille.
– Pour que tu le rendes encore plus timbré, non jamais. Tu vis avec son argent Said. Laisse cet homme tranquille.
– Le laisser tranquille, non jamais. Je le tourmenterai jusqu'à ce qu'il mette fin à ses misérables jours. À cause de lui je n'ai jamais eu l'amour de la femme que j'aime. Toi tu n'as rien à dire. Après la soit disante trahison de Youssef que nous avons nous même orchestré, tu as rapidement profité de la situation pour aller l'épouser. Cerise sur le gâteau, tu as eu vingt cinq longues années pour t'approprier sa propre fille.
– Je regrette tout ça Saïd. Soukeyna a découvert toute notre subterfuge. Elle est morte en nous haïssant tous. Elle ne nous a jamais pardonné ce qu'on lui a fait subir. Et quant à ma fille, je lui dirais toute la vérité quitte à perdre toute sa considération. Parce que là, je n'en peux plus.
– Tu ne diras rien Djamil. Tu veux qu'elle sache et qu'elle vienne tout nous prendre, je ne te laisserai pas faire. Ça je te le promets. Lo guiss rk mane la (tout ce que tu verras, c'est moi ). Dommage que tu n'ai pas su rester dans l'équipe qui gagne.
Je raccrochais mon téléphone avec rage et lançais un autre appel. Après que ce dernier ait répondu, je n'eut qu'une seule phrase à dire.
– «Tuer le ».
L'occasion de me venger de Djamil venait de se présenter et je n'allais pas la rater. Il me suffisait de me rappeler de ce qui s'était passé vingt cinq années auparavant et j'étais encore plus fier de moi....
Nous étions tous sur cette plage lorsque cette idée germa dans ma tête. Soukeyna et Youssef roucoulaient tranquillement sous notre nez, montrant leur amour au grand jour. Il fallait que ça cesse, tout ça devait s'arrêter et j'allais m'en assurer. Je les laissais là et me retirait avec Abi, l'amie de Soukeyna. Une vraie peau de colle, mais je savais qu'elle me serait utile pour ce qui allait suivre. Quelques jours après, alors que je cherchais un plan qui serait en point, les parents de Youssef sont entrés en jeu. Ils ont commencé à mettre leur couple en difficulté. Je croyais même qu'ils allaient se séparer, j'avais sous estimé leurs sentiments. Donc, c'est là que j'ai parlé à Abibatou, qui était en colère contre son amie comme moi avec le mien. Avec mon accord, elle est allée souffler à la naïve Soukeyna de se donner à mon cher ami. A partir de là tout c'était accéléré, le temps qu'elle découvre sa grossesse qui n'était pas prévu, je m'étais chargé de mettre en place le coup de maître.
Ce soir là, ils devaient se rencontrer, Soukeyna en avait parlé à Aby  et j'avais fait en sorte d'être là bas en avance. Arrivé sur place, j'y trouvais Keyna avec la mine triste. Étant émotive, j'ai commencé à lui parler, à être plus tactile que d'habitude. Avant qu'elle ne comprenne ce qu'il se passait, son petit ami nous avait déjà vu. Et jaloux qu'il était, il n'avait pas pris le temps de lui demander  des explications. En colère, il avait sauté sur le premier avion pour rentrer sur Paris.
Le tintement de mon téléphone me tira de ma léthargie. Il s'agissait d'un message d'un de mes sous fifres. «Patron le travail est fait. D'ici quelques heures Mr Fall ne sera plus de ce monde ». Ah qu'il est bête Djamil, maintenant le jeu peut commencer.

À ma destinée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant