Chapitre 16

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Khadija Noor Fall

«Bonjour monsieur Sall, ce message est pour vous informer que je serai en retard aujourd'hui au bureau. Mon père a organisé un don de sang dans sa clinique et je dois aller participer.
Ps: je suis toujours fâchée contre toi »
J'appuyais sur envoyer en descendant les escaliers. Je passais rapidement à la cuisine pour saluer Nana avant de sortir pour me diriger vers ma voiture.
–Hé Ho chère employée, c'est comme ça qu'on demande la permission à son  patron , entendis je derrière moi. J'avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait.
– Rachid, tu as eu mon message j'espère, dis je en lui faisant face. Et comme je te l'ai dit, je suis toujours en colère pour la petite scène que tu as faite lors du brunch.
– Tu m'appelles Rachid, ça veux dire que tu n'es pas vraiment en colère. Allez vient, on vas ensemble à ce don de sang. Il fait tôt Noor, ne te fais pas trop désirer.
Je lui lance un regard incendiaire, je rangeait mes clés dans mon sac avant de monter côté passager dans son véhicule. Je n'en reviens pas de la jalousie de Rachid. Le matin du brunch, tout ce passait hyper bien. Avant qu'il ne vienne avec Jules; moi et Ramatoulaye avions finit de tout préparer et nous avions dressé le tout dans le jardin. Après, on était monté nous préparer, nous faire un peu belles. Comme toujours, je rayonnais dans ma petite salopette blanche. En descendant, j'eus la surprise non seulement de voir que les garçons étaient déjà là, mais que Massamba Ndiaye était aussi de la partie. Il ne fallait pas être sorcier pour deviner qui l'avait convié. Mais comme il était déjà présent, j'avais décidé de ne pas questionner Ramatoulaye qui était sûrement la coupable. On s'était approché et j'avais commencé à les saluer en leur faisant la bise. Arrivé à Massamba, celui-ci avait pris son temps pour me faire la bise. Une main sur ma taille, l'autre sur mon bras, il semblait ne plus se contenir. Rachid qui était entrain de se servir du jus avait bu son jus d'un coup avant de me tirer vers lui.
– Mr Ndiaye, depuis que je suis à la tête de Techcorporation on a pas eu à se rencontrer, débita t-il sous le regard soucieux de ce dernier qui valsait entre moi et Rachid.
– Non monsieur Sall, bégaya t-il. C'est un honneur de voir qu'on est des amis communs de Noor.
– Oui laissez moi donc vous dire qu'on ne peut être les deux à la fois. Soit vous essayez de faire les yeux doux à Khadija, soit vous continuez à travailler pour moi. Je suis gentil de vous laisser le choix.
Je suis sourde ou il venait de lui faire des menaces juste parce qu'il était intéressé par moi.
– Rachid, arrête, avait intervenu Jules. Tu ne vas pas le virer juste pour ça. Il semble avoir suivi toute la scène. Moi, j'avais rien ajouté et j'ai commencé à lui bouder. Parce que je l'ai vraiment trouvé mignon son air de possessif. Mais si Rachid voulait me revendiquer devant tout le monde, il faut qu'il assume lui même ces sentiments qui commencent à naître entre nous deux. C'est pourquoi j'ai pris cet air fâché envers lui jusqu'à ce qu'il disent au revoir son ami et lui quelques heures après.
Entre temps on était arrivé à l'hôpital. Je lui avais mis la localisation sur son gps.
– Ce clinique est à ton père ? demande t-il alors qu'on descendait de la voiture.
–Oui, il en a trois ici en ville et ils font partis des meilleurs hôpitaux de celle ci.
– Je ne le savais pas. Pourtant j'y suis venu ce weekend.
– Quoi ? Tu te sens pas bien? Donc tu ne peux pas risquer de faire un don.
– hè madame , calmamos dallale diam, Dara diotouma (doucement, je vais très bien). Je rendais service à quelqu'un. Tu t'inquiètes pour moi, oh t'es mignonne.
– Tchipppppp. Entrons, c'est mieux.
Une fois dedans , la réceptionniste nous indique la salle. Une demi heure après, nous avions fini.
– Je vais à la chambre 34, je dois voir quelqu'un, me dit il.
– Ah celui ou celle que tu as amené la dernière fois je suppose. Bon moi je vais au bureau de mon père en attendant.
– C'est un homme pas besoin d'être jalouse. Ne tardes pas trop, on doit se rendre au bureau.
Je montais à l'étage pour accéder au bureau de mon paternel. Et j'y pénétrais sans même toquer à la porte. À l'intérieur, je le trouve avec Cheikh, tout les deux sur un dossier.
– Bonjour les hommes de ma vie, saluais je avec un sourire.
– Toujours si indisciplinée Noor, avant d'entrer on toque m'attaque Cheikh gentiment alors que je luis faisais un bisou sur la joue.
– Laisse ma lumière tranquille Cheikh, tu n'as pas remarqué comment mon bureau est devenu brillant d'un coup. Je ne savais pas que tu venais ma chérie.
– Pa laisse le il est jaloux, dis je en m'asseyant d'une manière enfantine sur ses genoux. Cheikh m'avait parlé de votre don de sang, c'est la raison de ma venue. Mais moi suis fâchée contre toi, depuis ton retour de ton voyage, tu n'es pas venu me voir.
–Ne le sois pas chérie, on a même pas dormi à la maison cette nuit. Le hic d'être médecin. Toi, tu ne vas pas au travail aujourd'hui ?
– Si je dois même y aller, Rachid doit m'attendre en bas.
– Tu es venus avec lui, m'interpelle Cheikh.
– Oui, on est venu ensemble.
Ils hochent tout les deux la tête en échangeant un petit regard accompagné de sourire.
– Quoiiiiii ? Bon, je ne vais même pas vous écouter. Bisous mes amours. On se voit se soir, à la maison.
Je sortis sans les laisser le temps de me répondre. Pour éviter de manquer Rachid, je décide d'aller directement à la chambre 32 où il se trouvait. Je toquais avant d'y pénétrer.
–Khadija tu as fini. Bon docteur, on se dit à bientôt. Je reviendrai le voir. Prenez soin de lui.
– Ne vous inquiétez pas monsieur Sall. Il est entre de bonnes mains ici. N'est-ce pas mademoiselle Sall ?
– Donc vous m'avez reconnu docteur Faye. Je lui ai dit que mon père a le meilleur service hospitalier du pays, mais il semble ne pas m'avoir cru.
– Mais bien sûr ......
Il n'avait pas finit sa phrase que du bruit se faisait entendre derrière lui. Son patient semblait s'être réveillé.
– Bon on vous laisse, le devoir vous appelle on dirait.
– Soukeyna, ne pars pas je t'ai tellement cherché, s'élève la voix de l'individu.
On resta tous bouche bée suite à ces mots.
– Allons y Khadija, me presse Rachid. Mr Faye prendra soin de lui.
– Non, attends, dis je en me dirigeant vers le monsieur. Vous vous sentez bien Mr ?
– Maintenant oui, il avait les yeux ouverts et m'avait pris la main dés que je m'étais approché du lit. Si tu savais combien tu m'avais manqué. Toutes ces années sans toi ma Soukeyna. Pardonnes moi, pardonne moi, ce n'est pas ma faute. Tout ça c'est de leur faute. C'EST LEUR FAUTE À EUX, LEUR FAUTE À EUX . Il avait commencé à s'agiter et continuer à crier la même phrase.
– Mr Sall, depuis qu'il est là. Ceci est sa première réaction. Vous pouvez y aller je vous appellerai.
Rachid est venu me prendre par les épaules pour me faire sortir. Je suis tellement choqué que mes membres en étaient paralysés. Je me posais tellement de questions. Qu'est-ce qu'il était arrivé à cet homme ? Le nom de Soukeyna était il une coïncidence ? Pourquoi cette scène m'affecte t-elle autant ?
C'est dans cet état que j'avais regagné la voiture. Tout en conduisant, mon compagnon me lançait des "ça va ", j'y répondais avec un hochement de tête. Je me rendais compte que j'avais tellement envie de faire mon deuil que j'en avais oublié les confidences de ma mère....
« J'aurais espéré ne jamais les rencontrer mon enfant. Mais c'était mon destin, car sans cela je ne t'aurais pas eu, toi ma petite fille.J'ai été heureuse durant deux instants, l'instant où j'ai vécu ces moments d'amour avec ton père biologique et l'instant où tu es venue au monde.Lorsque Youssouf a réussi à pénétrer ma carapace, il n'a pas perdu son temps. Étant le plus riche du groupe, il a commencé à me gâter. À chaque fois qu'on était tous ensemble, il sortait un cadeau pour me le donner devant tout le monde et en grande pompe. Je remarquais les traits tirés de ses amis et de Aby. Mais on s'en foutais. Tout ce qui nous intéressait, c'était de montrer notre amour au grand jour.
Une année de bonheur passa très rapidement. Et les choses commençaient à se compliquer. Ce jour là, on s'était rencontré à la plage et il me semblait très soucieux. Suite à mon insistance, il avait fini par me confier son problème. D'après lui, ses parents l'avait appelé pour qu'il rentre à la maison. Qu'il était temps pour lui de prendre une femme et qu'ils avaient déjà choisi pour lui. Sa venue à l'université n'était pas anodine. C'était une punition de ses parents suite à ses multiples frasques. Et que ce mariage était la seule chose qui le séparait de son héritage. Après avoir entendu cela, j'étais devenu tellement triste qu'il ne savait plus comment gérer mes larmes. Et il me fit la promesse de parler à ses parents. Que quoi qu'il advienne que c'était moi qu'il épouserait. Quelques temps après, il m'avait demandé de l'accompagner pour rencontrer sa famille dans leur grande maison à Dakar. Je m'étais habillée d'une robe en wax qui même si elle n'était pas neuve était propre et bien repassé. Arrivé chez eux, dés qu'il m'ouvrirent les portes je sentis le début des hostilités. Tout au long du repas, les piques n'avaient pas manqué disant que j'avais mis le grappe sur leur fils juste pour profiter de son argent. Décidément, ils ne m'aimaient pas. Et ça ils l'avaient bien fait savoir à leur fils qui ne voulait pas aller à l'encontre de ces derniers. Angoissée, ne voulant pas le perdre et ne pouvant pas en parler avec ma sœur, j'avais confier mes inquiétudes à mon ami Aby. Et celle ci après m'avoir écouté, avait l'air très troublée par l'histoire et avait même compati à ma douleur. Et elle m'avait demandé si j'étais prête à tout donner pour garder mon beau maure. Follement amoureuse, j'avais hoché ma tête. « Donnes
toi à lui, si tu tombes enceinte personne ne pourra plus jamais vous séparer » me conseilla t-elle. L'amour a ses raisons que la raison elle même ignore. À cet époque, j'avais fait taire ma raison pour appliquer ses dires. Il ne m'était pas difficile d'attirer Youssef sous mes filets. J'avais joué sur notre situation pour qu'on couche ensemble. Et tout ça je le faisais sous le nez de ma sœur. Après ça, ton père ne venait plus à l'université, il ne prenait plus mes appels et avait tout bonnement disparu. Entre temps je m'étais un peu éloigné de son groupe d'ami. Les résultats de ma bêtise ne tardèrent pas à pointer leur nez. Quelques semaines après, les signes de grossesse avaient commencé à apparaître. Et il était toujours injoignable. Pour lui annoncer la nouvelle, j'étais parti le voir ses amis qui trainaient toujours avec Aby. Et quand je leur ai demandé de ses nouvelles, il m'avait tous rit au nez, me demandant de l'oublier, qu'il avait quitté le Sénégal pour la France. Et entre leurs moqueries, celle qui était censée être mon amie m'avait lancé cette phrase qui m'a tué depuis longtemps « ne me dis pas que tu as appliqué mes conseils Soukeyna. Tu es trop bête, Youssouf ne t'as jamais aimé. C'est lui même qui m'a demandé de te dire ça pour qu'il puisse profiter de ta beauté avant de partir. Tu pourras élever ton bâtard toute seule, si par malheur tu tombais enceinte.»Je lui avais mis une claque avant de partir. Je n'aurais jamais cru qu'ils étaient capables de me faire ça. C'est avec amertume que j'ai vu mon ventre grandir. Et petit à petit toute la famille a été au courant. C'est comme ça que tu es née. Même si ton propre père n'a jamais su pour ton existence, moi je t'ai aimé et je t'ai donné la chance de connaître l'amour paternel avec Djamil. Je ne suis pas capable de te priver de son amour. Peu importe ce que tu découvriras après, aimes le comme au premier jour car il a toujours été un bon papa pour toi. Je t'aime ma fille, ne l'oublie jamais. "
Sur ces mots mère Soukeyna avait rendu l'âme. Je n'avais pas eu le temps d'éclaircir les zones d'ombres de son histoire qu'elle était partie...


Mouhamed Rachid Sall

Elle était dans un état soucieux depuis qu'on avait quitté l'hôpital. Quand je lui demandais si ça allait, elle se contentait d'hocher la tête. Tout au long de la route, elle avait posé la tête sur la vitre. On était déjà arrivé, mais elle ne s'en était même pas rendu compte.
– Khadija, on est arrivé. T'es sur que ça vas, dis je en lui prenant la main. Elle se tourna vers moi, me regardant avec ses yeux laiteux.
– Je vais bien. C'est juste que tout ça m'a beaucoup troublé. Je me pose beaucoup de questions. Laisse tomber.
J'hochais la tête, je ne savais pas le fond de cet histoire, tout ce que je sais c'est qu'à la fin, il y'aura des pleures. Je sais qu'on est tous liés, d'une manière ou d'une autre. Je n'avais même pas envie de découvrir se qui se cachait derrière, je sens la catacombe arrivée de loin. Je soutiens Khadija et je la soutiendrais toujours comme je lui ai promis devant la tombe de sa mère. Mes sentiments envers elle deviennent de plus en plus limpides. Tout ce qu'il reste, c'est de tout lui avouer pour qu'on puisse vivre heureux ensemble.On a tout pour l' être, si les fantômes du passé ne viennent pas nous hanter.
Nous entrons directement dans notre firme, main dans la main. Comme d'habitude tout les yeux étaient rivés sur nous.
– JE VOUS PAIE POUR QUE VOUS ME REGARDIEZ OU POUR QUE VOUS TRAVAILLIEZ !!!, aboyais je.
Ils ont immédiatement tous baissé les yeux. Que c'est bon d'être le chef. Je la laissait regagner son bureau, histoire qu'elle se remette un peu les idées en place.
– Khadija, Jules doit venir dans quelques instants pour qu'on puisse parler du projet canadien. C'est lui qui se chargera de tout ce qui est import export maintenant.
– D'accord, dés qu'il arrive on pourra commencer. Je vais bien me t'inquiète pas.
Je regagne mon bureau pour passer un appel à docteur Faye.
– Bonjour docteur, c'est encore moi. J'espère que notre patient s'est calmé j'espère.
– Oui mr Sall. Depuis que vous êtes partis il s'est endormi. Mais, monsieur comme je vous l'ai dit si mademoiselle Fall est capable de provoquer des réactions chez mon patient, il faudra qu'iel le traine le plus souvent possible à l'hôpital. Parce que ça me permettra peut être de diagnostiquer sa maladie . Depuis que vous l'avez amené, je n'ai rien pu trouver. Toutes mes théories ont été écartées. Pour plus de précisions, je soumettrai son cas au docteur Fall.
– D'accord docteur, merci pour votre aide.
– Je ne fais que mon travail. À bientôt.
La guérison du père de Jules me tiens vraiment à cœur. Je veux au moins qu'il ait une chance que je n'aurais pas. Connaître l'amour paternel. C'est un cadeau que je veux lui offrir, peut importe ce qu'il me coutera........Il guérira, parole de Mouhamed Rachid Sall.

FIN DE CHAPITRE............................................

Cc la famille.......
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