Chapitre 8

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Mouhamed Rachid Sall

Arghhhhhh ! Pourquoi l'ai-je appelé ? Pourquoi quoi ce qu'elle fait ou ne fait pas m'intéresse tant. Je me sens si bête. Elle ne m'a pas loupé, me remettre à ma place sans me manquer de respect comme moi je l'ai fait. Qu'elle était ma surprise quand je l'ai vu descendre de cette voiture , depuis la fenêtre de ma nouvelle chambre. Pour conserver mon intimité, comme je l'avais dit à mes parents, j'avais finalement réussi à trouver un appartement dans ce beau quartier. Je savais qu'elle n'habitait pas cette maison, puisque pour connaître celle-ci, je l'avais suivi en voiture jusqu'à son immeuble. Cette maison était habité par un homme de la cinquantaine, on c'était déjà croisé, et il m'avait lancé un coup d'œil bizarre sans me saluer. Mais, ce qui m'intrigue c'est que fait elle là bas. Et ses réponses ne m'ont pas beaucoup aidé. Et depuis, elle ne sort pas. La sonnerie de mon téléphone me tirait de la léthargie. C'était Jules.

–    Mais boy yow bayi ga sa baye d, noumou démé nonou.(Tu m'as laissé maintenant, et pourquoi ça ).
–    Mais Rachid, tu peux pas avoir l'amabilité de me saluer avant de m'attaquer ? Tu sais, moi j'ai pas la chance que tu as hein, j'ai des cours à apprendre et des boulots à faire.
–    Tout ça, c'est de ta faute. Je t'ai mainte fois demandé de venir travailler avec moi, mais tu as toujours refusé.
–    Non poto, je veux pas que tu m'embauche juste parce qu'on est ami. Mane gnak dieurignou rk( je veux tout par mérite). Et le Sénégal, comment vis tu le changement ?
–    Tu sais, je me suis rapidement réadapter. Un papa toujours autoritaire, maman toujours au petit soin. Et toi, à quand le retour, plus que quelques semaines et tu auras enfin ce diplôme.
–    Oui, je crois même que je viendrai pour m'installer définitivement. Je veux vraiment être au près de mes parents et servir ma nation. J'ai même commencé à déposer dans certaines boites.
–    C'est bien petit. Je t'attends de pied ferme. Car avec un diplôme garni de mentions, je ne te laisserai pas me filer entre les doigts.
–    On verra bien. Bon, peut être que tu te reposes, je te dérange pas plus.
–    Mais non, j'étais juste entrain de surveiller Khadi..
Zut, j'en ai trop dit. À chaque fois avec lui, c'est comme ça. Il ne va plus me lâcher maintenant.

–    Frère, tu surveille qui dit donc. Petit cachottier, tu n'as pas perdu du temps hein .
–    Ce n'est pas ce que tu crois, c'est juste une employée du bureau,....

Et là je me suis mis à tout lui raconter. Souleymane Shamsdine Aïdara dit Jules était mon meilleur ami depuis cinq ans. Venu au Canada par bourse d'excellence, il fait parti des battants de la vie. On s' était rencontré alors qu'il cherchait un stage de fin d'année. J'étais plus âgé que lui mais le courant était vite passé.
–    Mais boy nélaw nga deug nak . Khalé bi boula nékhé doko dieul mo geune. Khana dona toko . (T'as vraiment merdé sur ce coup. Si elle te plaît, dis le lui c'est mieux)
–    Tu vas vite à la besogne mon gars. Qui t'as parlé d'amour ici ? Oubien tu ne m'as pas bien écouté ? C'est juste que je me pose beaucoup de questions sur elle, c'est tout.
–    D'accord, je t'aurais prévenu en tout cas. Et si tu revois cette fille excuse toi.
–    Moi, m'excuser ? Tu sais que je ne le fais jamais même si je sais que je suis en tort. Et surtout pas devant elle.
–    Si elle est belle comme tu me l'as si bien décris, ne viens pas pleurer sans mes bras lorsque d'autres auront le courage d'assumer ce que toi tu essaies de fuir.
–    Et regardes qui me parle d'assumer. Celui qui refuse d'avouer ses sentiments à Kalsoum car il a peur de perdre son amitié. Laisse moi rire way.
–    Toi même tu sais que c'est pas la même chose. Bon on se dit à plus, sinon tu me laissera la jamais en paix.
–    Tapette, vas.

Il avait déjà raccroché. Cet idiot était ainsi, il voulait jamais être le sujet de discussion. Je compte bien le convaincre de travailler à Techcorporation une fois qu'il sera à Dackar. Je décidais de me lever de mon lit. J'avance vers la fenêtre pour continuer ma surveillance. Mais, les mots de Jules me font faire demi tour et j'entrais dans la salle de bain. Je le débarbouillais avant de mettre un boxer et de sauter dans mon lit pour un sommeil hanté par le sourire d'une certaine demoiselle.

Mouhamed Djamil Fall

J'éteignis les lumières du salon pour rejoindre ma chambre. Khadija et les autres étaient partis depuis. Je montais les escaliers en pensant à cette merveilleuse soirée que j'ai passé. En seulement quelques heures, ma fille a su faire revivre ma maison. Je suis même incapable de croire qu'elle vas rester avec nous. Ceci est une véritable aubaine. J'aimais tellement cette petite que même quand Soukeyna a su la vérité, elle n'a pas eu le courage de nous séparer. J'étais arrivé à l'étage et je vois la lumière dans la chambre de cette dernière. Arrivé à la porte, je vis ma Noor pleurant, couché sur le lit de sa mère.
– Noor, que fait tu là ? Je croyais même que tu dormais.
– Non, pas encore papa. J'étais venu pour sentir l'odeur de maman, mais, plus je pense à ce qu'elle m'a raconté plus j'en veux à ces trois garçons que je ne connais même pas?

Mon cœur fit un bond. Soukeyna l'avait elle tout dit. Non c'est impossible, si Noor savait elle ne serait pas là aujourd'hui. Mais, il faut que je sache ce qu'elle sait exactement sur cette histoire.
– Noor ma chérie, tu peux me raconter exactement ce qu'elle t'a dit.

_Elle m'a dit mot pour mot :« Tout allait bien dans ma vie ma fille, jusqu'à ce que je rencontre le trio magique ou devrais je dire le trio maléfique. Maléfique, ils étaient et malheureusement pour la naïve jeune fille que j'étais, je ne le savais pas. Nouvelle dans cette grande ville de Dackar, je cherchais mes repères petit à petit. Et c'est un jour, lorsque j'attendais tranquillement mon bus avec ma nouvelle amie Aby , que je les rencontra. Tout les trois chevauchant leurs grosses motos. Le chef de la file s'arrêtait à mes pieds et le reste de la bande fit de même. Ils enlevèrent leur casque de sécurité et s'avançaient vers nous.

– Mademoiselle, votre beauté irriguant cet espace m'a obligé à m'arrêter. Comment pourrais-je me permettre de ne pas me stopper devant la déesse que tu es ?
– Je ne suis pas intéressée monsieur.
– Mais, si tu ne l'ai pas moi je le suis Aphrodite. Et tout ce que Youssouf Aidara veut, il l'a.
– Ça c'est simplement votre opinion mais ça ne me concerne pas. Et si vous pouvez vous pousser mon bus ne m'attendra pas.

Et c'est ainsi que je le laissais en plan au milieu du trottoir, ses amis lui riant au nez par le vent que je lui ai mis. Aby quant à elle, durant tout le trajet ne faisait que parler d'eux. Quant à moi, c'est vrai que j'avais remarqué celà, mais mon éducation ne me permettait pas de faciliter les choses au premier venu.
Et les jours qui suivirent chaque jour, ils venaient se pointer à mon arrêt à l'heure de ma descente. Et de fil en aiguille, j'avais échangé mon numéro avec Youssouf. Et petit à petit j'ai commencé à être ami avec tout le reste du groupe. Il se trouve qu'on était tous dans le même département à l'université. Et à chaque heure de pause, ils venaient nous prendre Aby et moi pour déjeuner. Faisant de nous des membres à part entière de la petite troupe. Et c'est ainsi que les liens commencèrent à se tisser.»Tu sais pa, maman Soukeyna n'avait rien demandé, elle s'est faite piéger et sa famille n'a même pas voulu la comprendre.
– Je sais ma chérie. Mais, il faut que tu te calme et que tu essaye de dormir.
Je lui disais ses mots en remerciant silencieusement Soukeyna de ne pas avoir citer les autres noms de la bande. Si elle l'avait fait, je l'aurais perdu elle et ma fille avec pour toujours. Je tirais cette dernière vers sa chambre et la bordait dans son lit.
– Tu veux que je te raconte une histoire pour que tu puisses dormir ?
Elle esquissa un petit sourire.
– Papa toi aussi, je suis plus une petite fille.
– Je sais ma princesse, mais au moins j'aurais réussi à te faire sourire.
C'est sur ces mots que père et fille se quittèrent. L'un remerciant le ciel que sa fille ne soit pas au courant de tout et l'autre priant ce seigneur qu'elle avait délaissé de l'aider à mieux comprendre qui elle était vraiment....

À ma destinée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant