Khadija Noor FallEnfin, le weekend . Je rangeais mes dernières affaires avant de sortir de mon bureau. C'était une semaine vraiment chargée. Entre débriefing des différents projets en cours et répondre aux caprices du prince de l'empire Sall, je n'ai pas eu le temps de poser mes fesses. Tout les jours, on a été les premiers à entrer et les derniers à sortir de l'entreprise. Moi qui aimait si bien conduire, l'idée ne m'enchante plus de le faire tellement qu'à la descente je n'ai plus aucune force. Et je dois me rendre chez mon père le week-end, je lui avais promis et la cuisine de Nana me manque beaucoup j'avoue. Je fermais la porte derrière moi et allait prendre l'ascenseur. J'appuyais sur le zéro et au moment de la fermeture je voit l'autre courir pour pouvoir entrer. Je lui fait mon plus beau sourire avant de laisser la porte se refermer complètement sur moi.J'aurais pu stopper avec ma main mais matay. C'est avec ce sourire espiègle que je rejoins ma voiture avant de la démarrer.
J'étais enfin arrivée à mon appartement, sur la route j'avais appelé mon père pour qu'il envoie son chauffeur me chercher. J'avais la flemme de le faire. Mon père avait une petite fortune pourrais je dire afin de rester modeste. Grand médecin, il possède deux grandes cliniques à Dackar, sans compter ses investissements dans d'autres domaines. Depuis petite, il m'a toujours poussé vers la médecine. Mais ça ne m'a jamais plu. J'avais horreur du sang et je n'aime pas voir les gens souffrir sous la douleur. Mon bain pris, je mit quelques affaires dans un sac, m'habille d'un gros teeshirt et d'un sous fesse en jean. Il faisait très chaud. Je me rendis au salon pour attendre.
Cinq minutes plus tard, je vis le numéro de Cheikh s'afficher sur mon portable.Finalement c'est lui qui venait me chercher.Je fermais mes volets, mis mes claquettes, ferma ma porte à clef et descendis.– Salam Cheikh
– Wa princesse, y'a nék ni. Bayi wone gagnou d. Presque deux mois que tu ne viens plus à la maison.
– Juste le boulot toi aussi. Tu sais que je ne vais jamais vous laisser Nana et toi.
– Yaye va te tirer les oreilles sois en sûr.
– Je vais gérer t'inquiètes. Tu sais que je suis sa préférée.
– Oui je sais. Moi aussi j'étais le préféré de Ma keyna. En passant, tu gères bien son décès ?
– Tu sais quoi ? Laisses moi mettre de l'ambiance et toi conduit en silence. Bouma ray fi, ces temps ci les accidents sont trop nombreux.
– C'est ça changes de sujet. Tu sais que faudra que tu en parles ? Hana je ne suis plus ton meilleur ami ?
– Ho cheikh, je sais. On en reparlera.C'est sous un silence assourdissant que cheikh s'arrête devant la maison. Je descends avec mon sac pour le laisser trouver une place où se garer. Au niveau de la porte, je me sentis observée. Je me retournais mais ne voyais personne. Haussant les épaules, j'ouvris la porte et entre. Mes yeux font le tour en une seconde. Cette maison que je connaissais si bien me semblait inconnue d'un coup. Depuis sa disparition, c'est la première fois que je venais. Et c'était tellement bizarre de ne pas la voir m'accueillir. De ne pas l'entendre rigoler avec Nana dans la cuisine. De ne pas pouvoir sauter dans ses bras. Une larme solitaire coula sur ma joue et je m'empresse de l'effacer.
_ Khadija, c'est toi ? Que fais tu au pas de la porte ? Rentres. Viens me serrer dans tes bras.– Nanaaaaaa, tu m'as tellement manqué. Tu ne peux pas savoir.
– Moi key namo ma wone. Tu ne m'as même pas appelé.
– Désolé. C'était juste que...
– Ce n'est pas grave ma chérie.Montes ta chambre t'attend comme toujours. Ton père va rentrer d'un moment à l'autre et on va passer à table.
J'hochais la tête et montais vers les escaliers. Première porte, la chambre de papa, deuxième porte la mienne, et troisième la sienne. Je n'ai jamais compris pourquoi d'un coup ils ont fait chambres séparées. Et pourtant,j'ai le souvenir qu'il fut un temps où ils s'aimaient tellement. J'hésitais à y pénétrer. Arrivée à la devanture de la porte, je fis demi tour brusquement. Je ne pouvais pas le faire. Je déverrouille mon portable et trouve un appel manqué et un message d'un numéro inconnu. L'appel était de Massamba. Ah celui là, je vois bien comment il me fait du rentre dedans. Mais, je choisi de faire celle qui ne comprend rien. Faire l'innocente pour ne pas me fatiguer à argumenter. J'ouvre le message et son contenu me laisse perplexe. «Tu es où ? ».Cette personne a du se tromper de numéro. À croire qu'il parlait à sa femme ou à son mari. Une minute plus tard, mon téléphone sonnait. Croyant que c'était Mass qui me rappelait, je râlais déjà. Je fus sur le cul, quand je vis le numéro inconnu. Et bah dit donc khana ki takoul ay lunettes....
– Allô, c'est qui ? Je crois que vous vous êtes trompé de numéro.
– Mademoiselle Khadija Noor Fall, je ne me répéterais pas. Où est-ce que vous êtes ?
– What ? Mr Sall ; Comment avez-vous trouvé mon numéro.
– Idiote, j'ai ton dossier. Je suis ton patron. Et à ce que je vois, ton salaire ne te suffit pas. Tu te permets de jouer les morues les week-ends.
– Je ne vous permet pas de m'insulter. Et ce que je fais de mes week-ends, là où je les passe, et avec qui , ça ne vous concerne aucunement. Sur ce passez une très mauvaise soirée très cher.
Je ne lui donnait même pas le temps de répondre que je lui raccroche au nez. Mais pour qui se prend t-il ? Vous êtes où ? Mon œil oui. Il se prend pour mon père oubien. Comment savait il que je n'étais pas chez moi ?
– Noor , descends. Ton père est là depuis. On va bientôt passer à table ;entendis je Nana me crier.
Je m'empressait de descendre. Je trouvais mon papa au salon assis tranquillement suivant un match.
– Paaa , tu es là depuis quand ? Je t'ai pas entendu arrivé.
– Depuis une dizaine de minute . Je ne suis pas monté à l'étage c'est pourquoi. Viens serrer ton papa dans tes bras. Ton sourire avait manqué à mon humble demeure. Regardes, comment tout est si devenu si lumineux en ta présence.
– Ne t'inquiètes pas. La maison brillera plus souvent. Puisque c'est plus proche de mon lieu de travail. Je pensais à revenir m'installer ici. Au moins, tu auras de la compagnie.
– J'en serai tellement ravi. Pour dire vrai, je n'ai jamais compris ta décision de prendre un appartement. Mais, comme tu sais je ne sais pas te dire non.
– J'en avais besoin et tu le sais.
Je me levais pour mettre la nappe que Nana m'avait tendu. Avec elle dans les parages, on mangeait rarement à table. Elle préfère qu'on mange en bas comme des sénégalais pur et dur disait elle.
Nana est comme une deuxième mère pour moi et Cheikh le frère que je n'ai jamais eu. Depuis petite, je l'ai vu aider mère keyna dans les tâches ménagères et autres. Et Cheikh qui est son fils, on a grandi ensemble. N'aimant pas jouer à la marelle et à la poupée comme mes semblables, c'est avec lui que je passais mes heures de loisirs en jouant au basket, au foot ou même à la bille.
– Aller commençons, bon appétit.
– Barké youmam babam, Senegal y'a fi dakh tog Nana ; sortis je après ma première bouchée.
C'est avec une ambiance bon enfant que nous dînâmes tout les trois, Cheikh étant sorti avec ses amis après m'avoir amener.Je ne saurais point le nier, cette vie m'avait manqué.
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À ma destinée
RandomTic tac, la roue tourne. Il y'a de ces moments où j'aimerais rejoindre Saturne. Aimer, est ce synonyme de mentir ? Si oui, je prie de ne jamais le ressentir. Comme un nouveau né, J'apprends une nouvelle chose chaque journée. Ai je droit au bonheu...