Que vengeance soit faite (terminé)

15 - Le premier corps

Avertissement: mention de crimes et de cadavres.

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       Je suis transformée en statue de cire instantanément.

     — Oh.

     Je regarde dans mon rétroviseur et je vois une voiture noire derrière nous, à bonne distance.

     — Tu es sûr ? demandé-je d'une petite voix.

     — Pas encore. Mais c'est pour bientôt.

     Max accélère soudainement, et je suis plaquée contre le siège.

     Nous déboulons à toute allure au carrefour suivant, et Max ne respecte pas le stop. Je ferme les yeux, m'attendant à un impact, mais il n'y en a pas.

     — Oui, nous sommes bien suivis, dit Max tranquillement.

     La voiture noire a accéléré aussi.

     Max ne ralentit pas. Je ne sais plus si j'ai peur d'être suivie ou d'avoir un accident. Max double une voiture en empiétant sur une ligne continue et ne respecte pas davantage le « stop » suivant.

     Je me cramponne en fermant les yeux, terrifiée. Le côté « Fast and Furious » n'est amusant que sur un écran, depuis un fauteuil.

     Après un virage serré, il pile soudain et s'engouffre dans une allée privée. Il roule doucement jusqu'à un portail en fer forgé.

     — Bonjour, messieurs dames, ne vous dérangez pas pour nous...

     S'il plaisante, c'est qu'il est sûr de lui. Je cesse de retenir ma respiration. Je regarde Max en haletant à moitié.

     — C'est bon, me dit-il avec confiance, on les a semés.

     Nous restons immobiles dans la voiture à l'arrêt. Je remarque que Max a porté la main à sa ceinture, sous sa veste. « Il a une arme dessous », ai-je compris, et je me sens oppressée : il n'est pas si confiant que ça.

     Aucun véhicule n'apparaît dans l'allée. Nous restons seuls.

     Après plusieurs minutes, Max fait demi-tour et reprend la route principale, absolument vide.

     — J'espère que c'était assez d'adrénaline pour toi, dis-je.

     Je constate que mes mains tremblent.

     Max reprend la route. Je suis un peu secouée par l'expérience de cette course poursuite et je ne tente plus de faire la conversation. Il roule tranquillement, à une allure modérée,  pour me laisser le temps de me remettre,  j'imagine.  Pour lui, une course poursuite est sûrement très ordinaire,  mais pour moi...

     Moins de trente minutes après, la voiture quitte la route goudronnée pour s'enfoncer dans un chemin de terre. Je regarde Max d'un air interrogateur.

      — Il n'y a pas de piège, dit Max. C'est là que vit mon témoin.

     Je dois vraiment avoir l'air terrifiée pour qu'il me rassure à tout bout de champ. Tess, ressaisis-toi. Ou alors reste chez toi.

     Au bout du chemin apparaît une ferme. Elle se tient littéralement au milieu de nulle part. Voilà un endroit qui brille par sa discrétion. Cela constitue une cachette rêvée pour quelqu'un qui fuit la police... ou la mafia.

     Max se gare et descend ; je l'imite.

     — Cette femme m'a aidé à me débarrasser du juge Henri, il y a deux ans, dit Max en se dirigeant vers la ferme. Elle était son employée de maison. Elle m'a fait entrer contre de l'argent.