12 - Le premier crime

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Avertissement:  mention d'un crime, avec des détails.      

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 Je suis Max jusqu'à la rue de la Douane, à quelques centaines de mètres de la côte. Je suis très désireuse de poursuivre la collecte de preuves. Ensuite, j'irai déposer tout ça sur le bureau de l'inspecteur Mallard. Ce sera la fin du réseau de ce Paolo Serrone, dont je n'avais jamais entendu parler, et que je hais déjà profondément.

     Max désigne une petite maison, semblable à beaucoup d'autres dans cette rue étroite.

     — C'est là que vivait le journaliste, celui sur l'article que je t'ai donné. Il louait le premier étage. Tu es prête à voir ?

     — Attends une seconde.

     Je sors mon smartphone et je démarre une rapide recherche internet. Je connais déjà le nom du journaliste retrouvé mort, celui dont parlait l'article : il s'appelait Damien Durandet. Quelques secondes plus tard, un annuaire en ligne me confirme l'adresse, deux ans auparavant.

     — D'accord, tu as raison, il vivait là.

     Max renverse la tête en arrière pour rire aux éclats.

     — Tu es difficile à convaincre, ma chère Tess ! Mais ça me plaît !

     — C'est ça, oui. Arrête de m'appeler ma chère Tess.

     — Alors, prépare-toi.

     Max sonne à la porte. Quand celle-ci s'ouvre, il me prend par les épaules.

     — Bonjour madame, dit-il avec son air le plus suave à la vieille dame qui ouvrait la porte. Est-ce que ma cousine et moi pouvons vous parler un instant ?

     Je prends sur moi pour ne pas grimacer ni le repousser.

     — Je suis Alexandre Soquet, et voici ma cousine Ludivine, poursuit Max avec un sourire. J'ai habité cette maison avec mes parents quand j'étais enfant. Je vous ai téléphoné hier soir.

     — Oui, j'ai acheté cette maison à madame Soquet..., dit la femme, avec l'air de se souvenir. Vous êtes de passage à Marseille, c'est ça ?

     Elle est toute petite, et son sourire illumine son visage ridé. Je souris aussi, avec l'espoir de la rassurer, bien que je ne sois guère rassurée moi-même.

     — En effet, j'habite loin... Quand mes parents ont vendu la maison, ça m'a rendu triste. Comme je vous le demandais hier, je voudrais revoir mon ancienne chambre. Je sais qu'hier, vous n'étiez pas très enthousiaste, mais j'aimerais vraiment que vous nous laissiez rentrer.

     La dame hésite visiblement devant les deux jeunes gens en face d'elle. Avec le taux de criminalité à Marseille, il y a en effet de bonnes raisons d'hésiter. Je n'interviens pas. C'est le plan de Max, qu'il se débrouille.

     La nouvelle propriétaire se décide :

     — Vous pouvez entrer. Vous avez l'air très sympathiques, tous les deux.

     Pour la conforter dans sa confiance, je lui fais alors un petit salut :

     — C'est très aimable à vous, madame. Nous ne vous dérangerons pas longtemps. Vous êtes madame... ?

     — Madame Leflan. Entrez, entrez.

     Elle s'efface et nous entrons dans le corridor.

     Max regarde autour de lui avec un air très intéressé.

Que vengeance soit faite (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant