Siryasius, un cambion impitoyable des Enfers, mène une conquête sanglante sur les royaumes terrestres depuis cinq ans. Sa route de destruction l'oppose à Rizael, un demi-elfe et « l'espoir » de la résistance, qui est finalement capturé et réduit à l...
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SIRYASIUS
Siryasius ressentait un profond dégoût envers Tiam.
Sa présence dans sa demeure était une torture qu'il devait endurer avec un sourire hypocrite à chaque repas.
Elle était sa tante, mais il n'avait jamais éprouvé la moindre affection pour elle. Alors qu'il l'observait dévorer la chair d'un nain, tachant ses doigts de sang, des souvenirs désagréables affluaient dans son esprit.
Enfant, elle l'avait méprisé de toutes les manières possibles, plus cruellement même que sa belle-mère. Adolescent, lorsque l'Archi-diable Asmodeus, maître suprême des Neufs Cercles, avait commencé à s'intéresser à Siryasius, le comportement de Tiam avait changé.
Elle avait subitement adopté une attitude affectueuse. Jusqu'à ce qu'elle abuse de son innocence.
Siryasius avala de travers à cette pensée, toussotant avant d'essuyer sa bouche d'un revers de la main. Il remarqua une étole tendue, à sa droite. Rizael se tenait légèrement penché vers lui, attendant qu'il l'accepte comme s'il était son serviteur.
« Supplice l'a bien préparé. », songea le cambion avant de prendre le mouchoir en silence et de se tamponner le coin des lèvres sous le regard brûlant de Tiam.
— On jase, on jase, mais qui est donc ce nouveau serviteur derrière toi ? Il est répugnant. Qu'il ne s'approche pas, il me donnerait envie de vomir.
— Rizael Silverleaf.
— Oh ! Silverleaf ! N'est-ce pas le barde dont parlent les mortels ? Ses chansons sont même parvenues jusqu'à moi. Qu'il nous joue quelque chose !
— Je n'ai pas d'instrument de musique ici, mentit Siryasius.
— J'ai une proposition ! s'exclama soudain Tiam. Venez tous les deux à ma soirée infernale.
— En quel honneur ?
— Ce sera mon anniversaire, petit ingrat. Je t'ai envoyé une invitation il y a deux mois, mais tu n'as pas répondu.
— J'étais en conquête. Et ramener un barde du monde terrestre au Premier cercle n'est pas une bonne idée. Vos convives pourraient se sentir vexés, ma tante.
— Il pourrait divertir ton père.
La fourchette de Siryasius s'immobilisa en plein air, son regard se figea avant de reposer lentement l'ustensile sur la table. Croisant ses mains devant lui, il réfléchit un moment.
— Vous avez invité mon paternel à votre anniversaire ?
— C'est un roi de l'Enfer, j'étais contrainte par les conventions. Même si nous préparons ensemble sa déchéance.
