Siryasius, un cambion impitoyable des Enfers, mène une conquête sanglante sur les royaumes terrestres depuis cinq ans. Sa route de destruction l'oppose à Rizael, un demi-elfe et « l'espoir » de la résistance, qui est finalement capturé et réduit à l...
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SIRYASIUS
— Tu es tellement chiant quand tu n'es pas occupé à faire la guerre, grogna Grall en secouant sa grande marmite, ses sourcils broussailleux froncés dans une concentration intense.
À côté de lui, assis sur la table de la cuisine, Siryasius semblait pensif, son regard plongé dans les bols remplis de légumes disposés devant lui, comme s'il cherchait une réponse cachée dans les carottes et les haricots.
— Tu ne trouveras pas.
— Ta gueule. Je sais qu'Oliver t'a demandé de planquer des trucs bizarres dans ma nourriture. Et je trouverai.
— Les seuls trucs « bizarres » font partie de ce que l'on appelle communément de la nourriture saine. Tu devrais essayer, au lieu de rester sur ton régime carnivore.
— Estime-toi heureux que je ne sois pas cannibale.
L'orc poussa un grognement, ses mains massives agitant les baguettes de cuisine dans les ingrédients en train de cuire devant lui.
Après avoir assaisonné sa recette, il se tourna vers Siryasius qui semblait perdu dans ses pensées. Profitant du calme momentané qui régnait dans la pièce, Grall lança :
— J'ai appris de Supplice que tu voulais faire de Rizael ton serviteur personnel. Pourquoi ? Vous ne vous faites pas confiance et je suis certain que tu n'as pas changé d'avis sur lui. Tu veux toujours le tuer.
— Je le déteste, nuance. Le tuer me priverait d'un certain divertissement. Quant à mes raisons, elles sont simples : je suis entouré d'abrutis.
— Merci.
— Damnation et Supplice sont efficaces mais je ne peux pas tout leur demander. J'ai besoin d'une personne intelligente, compétente et-
— Qui a envie de te poignarder dans le dos. Rizael est la personne que tu devrais le plus craindre ici, et toi, tu veux qu'il te suive à la trace à chaque heure ? Les légumes te feraient donc perdre le peu de matière grise dans ton cerveau ?
— Rizael ne me tuera pas.
— Oh, et qu'est-ce qui te convint de cela ?
— Parce que c'est un héros.
Grall relâcha le manche de sa casserole avec un soupir, essuyant ses mains sur son tablier avant de fixer Siryasius ayant un sourire mauvais, un éclair d'intérêt brillant dans son regard perçant.
— Un héros ne tue pas.
— Rizael te déteste. Bien sûr qu'il peut te tuer.
— Il y aura toujours quelque chose pour l'en empêcher. Sa morale ou je ne sais quelle connerie. Il sait que ma mort n'apaisera pas son âme et surtout, qu'à l'instant où il me fera succomber, tous les autres lui tomberaient dessus. Me tuer signerait sa mort, et il n'est pas suicidaire à ce point. Il veut que je paie pour mes crimes, et il sait qu'il ne peut rien faire tant qu'il est prisonnier ici.