Toujours toi | Sada x Bakugou

3 - Je sais qui tu es

Deux jours plus tard...

Point de vue Sada

Je suis pas du matin... J'ai envie de rester sous la couette toute la journée, surtout qu'il caille dehors. Et puis j'ai eu beaucoup de mal à dormir cette nuit, j'ai rêvé de flotter dans l'espace en regardant les étoiles et le rêve aurait pu être apaisant s'il avait continué comme ça, jusqu'à l'arrivée d'une forme bizarre, presque humaine, qui me parlait. C'était ma propre réflexion qui me faisait face dans un espace devenu tout blanc et silencieux. La moi enfant pleurait à chaudes larmes à mes pieds en se demandant pourquoi elle était différente, pourquoi elle ne ressentait rien d'autre qu'une profonde tristesse. Mais ce qui revenait le plus était : "Ca fait quoi d'être heureux ?". Sa poitrine au niveau du coeur se fendait à chacune de ses questions, comme un miroir fissuré au moindre impact. Mon coeur s'est serré et j'ai voulu lui tendre la main, mais le rêve s'est coupé au même moment et je me suis réveillée brusquement sous les coups de 6h du matin.

Depuis, je regarde les gens reprendre leur vie quotidienne sous mon balcon, qui partent travailler après avoir embrassé leurs familles, les enfants qui partent à l'école et les vieux qui promènent leurs chiens dans le quartier. Aucun ne sait qui vit à proximité de leur domicile. Une femme à l'Alter unique et dangereux, condamnée à périr de son propre don. Je peux être tout aussi capable de détruire mon quartier si tranquille si je le veux, mais je ne suis pas comme All for One. Je ne fais pas souffrir les gens pour mes intérêts, bien que je haïsse ce monde. Je ne veux pas devenir ce que je méprise et la plupart de ces gens ne sont pas responsables du déclin de ce monde. Je sais faire la part des choses entre ceux qui alimentent l'obscurité d'un côté et ceux qui essayent de rendre la vie meilleure de l'autre.

En revanche, à quoi peut bien servir mon pouvoir si je ne peux pas l'utiliser ? Je perds des années de vie à chaque seconde figée, bientôt je n'y survivrai pas. Alors bon, autant profiter de ce qu'il me reste à vivre mais comment ? Mais je ne suis pas tellement à plaindre, au moins je vis dans la tranquillité la plus totale et sans débordements. Je travaille, je mange et je dors comme bon me semble, et après ? Mon quotidien ne me permet pas de le partager avec quelqu'un d'autre. En vérité, je n'aimerais pas que mes habitudes soient chamboulées par de nouvelles relations, qu'elles soient amoureuses ou amicales, voire même un plan cul ne m'intéresse pas. De toute façon... Ici, il n'y a pas tellement de choix à la hauteur de mes attentes. Rien que des vieux retraités sympathiques.

J'ai alors pris ma journée pour tester de nouvelles choses. J'ai dépensé dans un restaurant pour m'offrir un bon repas luxueux, une séance de massage dans un spa, des soins de beauté, des jeux vidéos, des fringues et je me suis même achetée des fleurs. J'ai fais tout ce qu'un couple devrait partager à deux en fait, comme quoi il y a plus de valeur à se faire plaisir seule. Je pense maintenant à la chanson de Miley Cyrus et je me dis qu'elle a bien raison, si je dois attendre après un homme pour m'offrir des cadeaux, je finirai vieille fille assez vite.

J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette journée et comme une fois par semaine, après le boulot, je dépense quelques billets pour une heure ou deux au planétarium en fin d'après midi. J'aime le calme et heureusement, il n'y a pas grand monde dans ce genre d'endroit.

Je m'allonge sur le banc mousseux au centre du dôme où les projections des galaxies se reflètent au plafond et contemple les couleurs. Dans ces moments là, ma vie défile devant mes yeux. Je repense à la moi du passé qui avait perdu tout espoir d'être heureuse un jour. J'aimerais avoir assez de forces pour remonter le temps et changer mon destin... Est-ce que ça aurait été possible ? En tout cas, mon plus grand regret est de ne pas avoir assez de temps dans ma vie pour fonder une famille... À l'époque, je ne voulais vraiment pas d'enfants ni me marier. Je n'en voyais pas l'intérêt. Maintenant, plus je prends de l'âge, plus je me pose des questions sur l'avenir. J'aurais aimé connaitre l'amour d'une mère au moins une fois...