Atmosphère : Animals/Maroon 5
Je sursaute évidemment à l'entente de ce son brusque, mais ma détermination prend le dessus. Je ne vais pas me faire avoir une deuxième fois à cause d'un simple drone.
La douleur qui, jadis, inondait l'entièreté de ma jambe ayant en partie disparue, je peux donc me lever – avec difficulté tout de même.
En temps normal, je tremblerai de peur à l'idée de me diriger, seule, vers le danger mais la drôle de sensation anesthésiante qui parcours mon corps me pousse vers mes démons. Chaque pas que j'effectue est une délivrance, sans que je sache ni pourquoi, ni comment. Ce jeu étrange et d'une adrénaline malsaine est si plaisant que je m'y prendrais à vouloir recommencer, encore et encore.
Lorsque je suis arrivée au niveau de la cabine d'où venait le fameux bruit, je m'arrête enfin. Mais le silence qui règne est si total que je me demande qui mon imagination ne m'aurait pas joué des tours.
Je n'ai rien d'autre à faire que d'attendre devant, immobile et muette.
Les minutes défilent, si bien que je ne ressens plus grand-chose, que ce soit la gravité ou même les douleurs, auparavant persistantes, s'étaient envolées sans laisser de trace.
Puis, au moment où j'entreprenais de m'en aller, la porte s'ouvre brusquement et laisse apparaître un autre de ces hommes qui se jette sur moi. Prise au dépourvu, je n'ai pas le temps d'anticiper son attaque et mon bassin heurte violemment le rebord des lavabos. Mais encore une fois, la souffrance ne me transcende toujours pas. Peut-être ai-je pris l'habitude d'avoir mal ?
Etant donné qu'aucun coup ne m'affecte, je peux me concentrer sur ma stratégie de combat et sur ma propre protection. Je me hisse sur le dit-rebord et frappe l'abdomen de mon adversaire à l'aide de mon pied. Cette fois, c'est à son tour d'être désemparé. Je peux ensuite en profiter pour ramasser ma batte que j'avais posé à terre.
Une fois en main, je me redirige vers la cabine où le mec s'était effondré mais il n'y est plus.
La seconde de trop est évidemment celle où je m'en aperçois, il a le temps d'arriver par derrière pour me faire perdre l'équilibre. Je m'étale sur le sol mais comme j'avais pu le remarquer, je ne suis pas grandement impactée par ses attaques.
Sans transition, j'attrape une de ses chevilles, m'agrippe à celle-ci et fait basculer tout mon corps vers l'arrière – sur lui, donc. Je remercie mes abdos et les innombrables séances de gainages qui, je ne le cache pas, sont une vraie torture.
Une fois que tout mon poids ai dû lui retourner l'estomac, je descends tranquillement de son corps et peux enfin récupérer mon arme pour de bon. Je songe sérieusement à me la faire greffer, pour remplacer une de mes mains (humour bien-sûr...quoique).
Je jette un coup d'œil à l'homme couché à mes pieds. Est-ce qu'il est mort ?
J'ai à peine le temps de me poser cette question, qu'il se relève à une vitesse fulgurante et me pousse contre le mur aux carreaux colorés. Même la fraîcheur de ces derniers ne fait pas réagir mon système nerveux.
Je remonte ma batte vers le ciel et comme prévu, assène mon adversaire d'un coup. Mais ce n'est pas ce qui l'achève, malheureusement. Il tente de me donner un coup de poing, ayant prévu son attaque je décale ma tête et sa main heurte violement le miroir derrière moi.
Je fais une moue ironique :
- Ouch, ça doit faire mal, pas vrai ?
L'homme émet une sorte de grognement et repars de plus belle vers moi. Je me dirige vers la droite et balance ma batte vers l'arrière, cognant sa nuque. Je fais souvent cette technique de combat, surtout pour son originalité.
Je m'apprêtais à en finir avec lui mais le gars face à moi se tourne, désormais de dos, tout en ayant l'air de regarder quelque chose dans une de ses poches. Intriguée, je n'effectue pas un mouvement de plus.
Il a l'air d'avoir trouvé puisque sa tête pivote jusqu'à moi, son regard glacial également. Comme je l'avait dit, je n'ai plus peur et la seule chose que j'ai en tête : c'est ma survie. Alors je le laisse commencer à arriver pour ensuite lui donner un coup de genoux dans le ventre, puis je lance ma batte dans son cou.
Une fois complètement à terre, je m'approche une dernière fois de mon adversaire, pour l'assommer, afin d'être sûre qu'il ne restera plus dans mes pattes. Car pour une fois, Game not Over à réussi à me dénicher quelqu'un de compétent.
Alors que j'allais élancer mon arme pour rendre le coup plus intense, il me refait une autre de ses feintes : l'homme plante quelque chose dans ma cuisse, très près de ma blessure. La demi-seconde où j'abaisse mon regard m'a permis de découvrir une seringue, identique à celle que nous avions trouvées près du lac, avec Tyler.
Le plus rapidement possible je l'arrache de ma jambe et lui dégomme la tête avec toute la force que je parviens à puiser dans mon organisme.
Lorsque j'aperçois suffisamment de sang au sol, je peux affirmer qu'il ne se réveillera pas de sitôt.
Soudain une horrible douleur me traverse chaque membre. Je hurle sans retenue. Personne ne peut m'entendre d'ici, de toute façon.
Je m'accroupie instantanément, descendant le long du mur. La boule d'angoisse au creux de mon ventre réapparait petit à petit. J'ai mal absolument partout. Moi qui croyais être libérée de toute souffrance, je me suis bien trompée.
Je détaille la fameuse blessure située au bord de ma cuisse, c'est moche mais moins qu'avant.
Mes yeux balayent la pièce et s'arrêtent sur la seringue que m'a injecté le mec actuellement inconscient à côté de moi. Je l'attrape et lis l'étiquette mais à part un numéro, qui comme nous l'avions remarqué, est chaque fois différent. Frustrée, je la balance à travers la pièce mais elle percute quelque chose. A l'entente de ce bruit anormal, je me lève et avance jusqu'à l'endroit où je remarque l'objet avec lequel s'est entrechoqué la piqûre.
Un téléphone. Et pas un smartphone, hein !
On dirait un moyen de communication très sécurisé, j'avais jamais vu ça avant. Sur le petit écran pixelisé et dépourvu de couleur, je peux lire un échange de messages, simples et concis.
''Occupez-vous du n°723324 mais ne la tuez pas''
''Quels sont les ordres ?''
''Elle a été touchée, si vous remarquez qu'elle adopte un comportement anormal, vous savez quoi faire.''
''A vos ordres.''
Qu'est-ce que c'est que ça ?!
J'ai la forte impression que c'est de moi dont parle les 2 personnes et j'avoue que c'est très étrange qu'on m'ait donné un numéro. Non mais c'est quoi cette obsession avec les chiffres ?!
Ça veut donc dire qu'on est pas juste des gamins qui leur pose un petit problème, oh que non, bien au contraire.
Nous sommes désormais leurs cibles principales...
A suivre...
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GAME MAYBE OVER
Mystery / ThrillerCeci est le tome 2 de Game not Over ! Il est donc nécessaire d'avoir lu le premier tome ;) --------------------------------------------------------------- Nous devons faire face à ce danger de mort. Une nouvelle fois. Mais tout ce complique : des or...