GAME MAYBE OVER

Chapitre 27

- Je comprends, c'est étrange, Thomas mais tu ne penses pas qu'il y a une explication rationnelle ? Il n'y a peut-être aucune raison d'en faire tout un plat. Dis-je calmement, laissant le doute envahir chacun de nous.

- J'aimerais bien, Ophélie. Mais il m'a justement dit l'avoir perdue et réfléchis, nous n'avons pas eu d'altercation avec Game not Over depuis plusieurs mois. Voilà pourquoi, je ne comprends pas comment ni pourquoi ils auraient volé la veste de Valentin.

Finalement, Thomas a bel et bien raison. Comment avoir volé la veste ? Je pense que nous n'aurons pas de réponse à ceci mais pourquoi l'avoir fait ? Est une question à laquelle il est possible pour nous de creuser quelques hypothèses là-dessus.

Peut-être pour augmenter l'effet théâtrale de la situation ? Comme avec les traces de sang qu'ils s'amusent à mettre chaque fois que l'un de nous se fait choper.

Ou pour symboliser un évènement ? Peut-être nous prévenir que cette fois n'allait pas être aussi ''paisible'' que la première ?

C'est un vrai casse-tête, ce truc !

Nous pourrions leur trouver toutes les raisons du monde, si le temps nous était infini.

- Je pense que n'avons pas assez d'indices en main pour démêler le vrai du faux ainsi que ce qui se cache derrière nos innombrables questions sans réponses. Alors, il est sûrement trop tôt pour essayer de trouver la cause de ce problème. Déclare Tyler, les mains jointes sur ses genoux.

- Bref, continue Thomas ! enchainais-je, il est plus sage de changer tout de suite de sujet sinon je sais que mon ami ne quittera pas la moindre idée qui germera dans sa tête avant de l'avoir entièrement développé.

- Ça va pas te plaire, je te préviens...Marmonne Thomas en lançant un regard anxieux à Tyler qui se pince les lèvres.

Bon sang, ne me dites pas que j'ai encore fait quelque chose en rapport avec lui ?!

- Dis toujours. Tentais-je, en me mordant tout l'intérieur de la joue.

- Il se peut que tu ai démarré une dispute entre le groupe. Lâche Thomas, confirmant en partie mon inquiétude.

Je devais m'y attendre, c'était évident.

- Contre qui exactement ? et pour quelle raison ?

Tyler lève la main, aussi amusé que tourmenté. Si seulement je pouvais retrouver mes souvenirs, là tout de suite, ça changerait la donne.

- Oh génial. Soupirais-je, en levant les yeux au ciel.

- Il avait omis de te dire de mettre des caméras dans le self. Explique enfin Thomas en faisant éclater les bulles d'air de ses articulations.

Surprise par cet aveux, j'hausse les sourcils et essaye de capter le regard des mes deux amis mais ils sont trop concentrés à faire fonctionner leur mémoire qu'ils m'ignorent, involontairement.

- Je me suis énervée pour cette raison, sérieusement ? Demandais-je en riant nerveusement, je me sens si pathétique d'avoir perdu du temps inutilement que j'en viens même à penser que sans cette crise, Rose aurait peut-être pu échapper au mauvais timing qui l'a tuée.

- Ophélie, on était tous à cran, la peur nous coupait le souffle et en plus, Valentin venait de se faire kidnapper. M'explique Tyler avec tact et délicatesse. Il ne veut pas que je culpabilise pour quoi que ce soit mais ce que je ressens est contre toute rationalité.

Sans me laisser le temps d'y réfléchir, Thomas renchérit avec les détails de cette dispute :

- Tu t'es énervé contre lui puis Finn s'en est mêlé alors tu connais la suite. Après ça, on a tenté de vous arrêter, tu as fait une drôle de tête et nous as demandé d'aller voir dans le self parce qu'il y avait des bruits étranges.

- Et vous avez suivi mes ordres ? C'est absurde. M'étranglais-je en cherchant à comprendre le comportement de mes amis.

- A ce moment-là, tu étais vraiment le genre de personne qu'il ne fallait pas s'amuser à contrarier. C'est peut-être pour ça que la gifle que tu m'as foutue devait sûrement être méritée. Dit Tyler en riant pour détendre l'atmosphère.

Wow, je suis allée jusque-là ? Mon état mental ne devait pas être dans sa meilleure des phases.

- Je suis quand même désolée pour ça.

Le sourire qu'il m'adresse n'en vaut aucun autre sur Terre. Je suis littéralement attendrie par ce dernier, surtout pour le peu de fois que Tyler sourit avec sincérité.

- Après votre petite discussion, vous avez compris qu'il avait un gros soucis : la ''guerre'' avait été déclarée au beau milieu du self. On a fini par les avoir, non sans mal. Puis nous avons perdus Millie et Rose de vue. Nous sommes sortis de la cantine et des coups de feu résonnaient au premier étage. Evidemment, on a foncé vers le danger, toi la première, Ophélie. Et attention, surprise ! Nos idiots de frères et sœurs nous avaient suivis et étaient en train de foutre une raclée aux organisateurs. Relate Thomas avec brio, tandis que suis suspendue à ses lèvres.

- Ça explique le fait qu'ils aient aussi passé du temps à l'hosto. Conclus-je en écrivant dans mon carnet avec plus d'application et de volonté que cette nuit.

- Exactement. Après t'as parlé avec Justine mais j'étais trop loin pour entendre. On a continué à se battre. A propos de l'heure qui suit cela, je ne sais pas ce que t'as fait, on était pas du tout au même endroit. Finis par conter Thomas, qui se précipite vers le distributeur d'eau, au coin de ma chambre.

- Je crois le savoir. Annonce Tyler en reluquant le comportement excessif de Thomas avec la fontaine à eau, ce qui m'amuse également.

- Heureusement que t'es ici, alors.

Je lui rends son sourire, mon air naïf toujours collé sur la tronche. Ça n'a pas l'air de le déranger puisqu'il n'arrive pas à s'empêcher de détacher ses yeux des miens. Mais je ne vais certainement pas m'en plaindre.

- Un des organisateurs t'as frappé à la tête, tu t'es évanouie et Finn est arrivé pour te secourir, tu n'avais pas vraiment l'air ravie !

Au moins une chose que je peux comprendre sur mon attitude durant cette soirée de dingue.

- Tu m'étonnes !

Je regrette aussitôt mes paroles en me rappelant que ce dernier sera bientôt enterré.

Lorsque le calme est revenu, Thomas vient se rassoir, son verre d'eau à la main, le visage assombris.

Que va-t-il annoncer...

- Nous avons entendu un bruit sourd mais tu étais aux premières loges pour découvrir l'horrible spectacle...Rose venait de traverser la grande vitre du deuxième étage. Morte sur le coup.

La manière dont il le raconte me donne un violent haut le cœur. Mon corps entier est compressé sur lui-même, je respire de plus en plus mal. Ma vue se brouille et son visage ne veut plus quitter son esprit.

C'est trop dur pour moi.

Sans leur adresser un mot, je quitte ma chambre en prenant mes jambes à mon cou.

A suivre...