Chapitre 22

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Atmosphère : Power Over Me/Dermot Kennedy 

Maintenant que j'ai de quoi flipper assez pour vomir au moins une bonne partie de mon déjeuner, je sors enfin des toilettes ou plutôt de l'endroit détérioré, similaire à un champs de bataille.

Je ressens enfin les seules degrés présentes dans l'atmosphère, ce qui n'a rien d'étonnant, un soir de décembre. Et je peux confirmer que l'ensemble de mon système nerveux fonctionne à merveilles.

Le préau est désert, la cour aussi et je remarque que l'orage est de retour, la pluie également. En temps normal j'apprécie le calme et le silence après la tempête mais quand elle est trop récente, j'ai tendance à me méfier.

J'avance donc prudemment, scrutant chaque recoin, chaque entrée, chaque petit renfoncement...

Vous vous rappelez quand j'ai dit que j'avais beaucoup d'imagination ? Eh bien croyez-le ou non mais ça peut vous savez la vie :

Mon regard vole jusqu'au grilles fixées au plafond et je vois alors...Thomas perché avec son sniper, me visant avec précision.

- Sérieusement ?! m'écriais-je à l'attention de tous les autres qui évidemment, sont dans le coup.

- Quoi ? s'étonne le principal concerné, sur le ton du reproche, me laissant incompréhensive puisque je ne vois pas ce que j'ai pu faire de mal pour qu'ils prennent la décision de me piéger.

- Désolée, O'. S'excuse Millie en sortant de derrière les raques métalliques

Je lui souris et la serre dans mes bras sans hésitation.

- T'inquiète pas. Chuchotais-je la tête enfouie dans la cascade de cheveux blond de ma meilleure amie.

- Heureusement qu'on a attendu, pas vrai ? me lance Clara en arrivant, une mine réjouie et triomphante orne son visage abimé de blessure superficielles.

J'hoche la tête en prenant exemple sur sa joie de vivre pour éviter à tout prix de repenser aux mauvais évènements.

Le reste de mes amis nous rejoignent tour à tour, et nous nous réjouissons d'être si nombreux encore en vie. Le stress redescend, la peur aussi et c'est comme si ce soir n'était qu'un lointain souvenir. J'aime le sentiment général que chacun dégage : une solidarité pure et vraie. Sans cela, il y a des chances pour que le seul souvenir de mon nom soit gravé sur une tombe.

- Pourquoi vous étiez tous planqués comme ça d'ailleurs ? m'enquis-je en croisant les bras.

- Oh, pour la simple et bonne raison que l'on t'a entendu crier...commence Thomas.

- Alors on s'est dit qu'il avait sûrement des chances pour que...

- T'es clamsé ! Termine Ethan, un peu trop joyeux par apport à ce qu'il vient d'évoquer.

Visiblement mes amis sont très optimistes quand il est question de ma survie. Mais je ne peux pas non-plus leur reprocher d'avoir raisonner ainsi, ils savent s'organiser et rester concentrés quoi qu'il arrive. C'est bien un des seul point positif que nous pouvons retenir de cette soirée.

- Bon ce n'est pas tout mais j'aimerai bien me barrer d'ici et allez dormir. Se plaint Ethan en baillant, ce qui n'a rien de nouveau.

- De même. J'ai juste une requête : je pense qu'il faut aller faire le tour global des couloirs, du hall, tout ça... Au moins pour, premièrement : s'assurer que Valentin n'a pas réapparue comme Rose la dernière fois, deuxièmement, essayer peut-être de retrouver Justine même si elle est devenue complètement folle et enfin checker l'état des organisateurs.

Le temps d'assimiler tout ce que le frère de Tyler vient de nous demander, un silence s'est déjà formé entre nous. Tout le monde se dévisage, comme si nous étions au centre d'une arène et que chacun attend que l'autre donne le premier coup pour commencer à se battre.

- Alors, qui se propose ? Demande Harry avec entrain.

Pourquoi pas toi, le flemmard ?

Je n'ose pas vraiment lui poser la question – que je qualifie d'indiscrète, sans que je sache pourquoi. Le fait de me dire que plus vite on effectue cette mission, plus vite ce sera la fin de ce calvaire, cela me donne une impulsion soudaine et les mots franchissent mes lèvres sans que je le consente pleinement.

- Moi je veux bien.

- Je l'accompagne.

Vous savez quoi ?

Evidemment que si ça avait été de la part de Tyler, j'aurais sauté de joie. Mais c'est bien trop beau pour être vrai.

A la place, j'ai droit à Finn.

Bien-sûr, mon visage se décompose et je me dis que ce monde est sadique envers moi. Qu'il veut me faire payer pour l'une de mes innombrables erreurs ?

- Parfait, faites-attention à vous et s'il y a le moindre problème, utilisez le talkie-walkie, on viendra. Nous pendant ce temps-là, on sécurisera les alentours. Nous informe Harry, d'une voix calme et rassurante.

Finn récupère notre seul et unique moyen de communication et part dans les escaliers. Je jette un regard inquiet vers Tyler, qui garde son air fermé mais je distingue une petite pointe de colère, et je sais pourquoi. Si nous étions que tout le deux, j'irai me blottir contre lui pour lui dire que tout ira bien, que je reviendrai saine et sauve.

Je suis Finn qui s'engouffre à l'intérieur du collège, sans rien ajouter d'autre.

Il n'y a plus aucune agitation dans les couloirs. Nous comptons avec minutie les blessés, morts et inconscients.

Quand nous passons devant la fenêtre brisée du 2ème étage, je retiens mon souffle quelques secondes. Puis je remarque que je parviens à réfléchir de manière plus rationnelle et donc moins portée sur mes émotions au sujet de la mort de Rose.

- Tu ne trouve pas ça étrange qu'elle soit morte alors qu'elle est seulement tombée du 2ème étage ? interrogeais-je, songeuse tandis que je continuais à compter les organisateurs, étalés de part et d'autre du couloir.

- Une mauvaise chute, sûrement. Me répond Finn, de manière détaché et peu intéressé par ce sujet de conversation.

- Mouais, j'y crois pas trop si tu veux mon avis.

- Que voudrais-tu que ce soit d'autre ? dit Finn, je sens que ce dernier commence à s'impatienter, vu sa question.

- Eh bien, une balle peut-être ? tentais-je, attachée à mon désir de tout découvrir à propos de beaucoup de choses que nous avons appris dernièrement.

Finn pousse un soupir d'exaspération dont je serais capable de me moquer ouvertement mais je me retiens pour éviter d'être plus détestée que je ne le suis déjà par ce dernier.

Il cherche quelque chose dans sa poche de pantalon, mais le pauvre perd en discrétion au fil du temps.

- Qu'est-ce que tu cherches ? m'enquis-je presqu'ennuyé par les tas de trucs louches qu'il est capable de faire à la minute.

- Je cherche...le talkie-walkie.

- Oui, bien-sûr ! Il est dans ton autre main, Finn. Raillais-je en soufflant à mon tour.

- Ah.

- Tu les appelles pas ?

- Pourquoi ça ? Demanda Finn en riant nerveusement.

- Tu sais au moins à quoi est censé nous servir le talkie-walkie ?

- Oui... Je me demandais juste où il était, rien de plus, t'inquiète.

Au contraire je m'inquiète et t'es bizarre en plus de ça.

J'ai le pressentiment que la soirée n'est pas encore terminée...

A suivre...

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