Chapitre 24

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Atmosphère : Devil I know / Allie X

Une profonde sensation de poids s'exerce sur tout mon corps avant que je ne me décide à ouvrir les yeux.

Mais la clarté des alentours, est si pure et forte qu'elle m'éblouit. J'ai l'impression que ma rétine se décompose. Alors, je décide de clore mes paumières un instant de plus et le confort est immédiat.

Après avoir cligné des yeux un nombre de fois que je considère suffisant, je tente de discerner ce qui m'entoure : le plafond comme je l'avais deviné est d'une blancheur aveuglante, accompagné d'ampoules à la lumière intense.

Je comprends aussi très vite que je me tiens sur un lit d'hôpital, vu la manière dont je suis installée et à tout les boutons électroniques près de moi, ainsi que les drôles de poches remplies de liquide, au-dessus de ma tête.

En fait, je crois même que je suis dans l'hôpital.

Quand j'abaisse mon regard, je peux distinguer que l'on m'a implanté un cathéter sur le bras gauche mais surtout que je suis seule.

Où est-ce que je suis exactement, d'abord ?

Dans une salle de réveil ? Une simple chambre ? Ou ce qui me conviendrai le mieux : une cellule pour individus atteint de troubles psychiatriques. En tout cas, ça ne me choquerait pas.

La vraie question est : comment et pourquoi je me retrouve ici ?

J'ai encore fait une bêtise, c'est ça ?

Il faut que j'essaye de me souvenir de ce qu'il s'est passé la veille. Mais je n'ai rien d'explicite dans ma mémoire, mes souvenirs sont tous des flashbacks furtifs et flous :

La mort. Deux pour être précise.

Rose et Finn.

La disparition. Celle de Valentin.

Du feu, mais je n'arrive pas à savoir où.

Des éclats de verres, sur du carrelage, rien de plus.

La douleur, une balle dans la cuisse.

Le froid, dans la cour, sous la pluie.

Et un petit truc qui tressaille dans ma poitrine en continu.

Si j'essaye de creuser plus loin, j'ai un mal de tête abominable.

Je remarque que mon impatience ne m'a pas quittée et il ne me faut pas très longtemps pour être de nouveau sur pied. Avant d'aller jeter un coup d'œil dehors, j'attrape la plaque médicale accrochée au bout de mon lit. Je soulève quelques papiers sans intérêts pour enfin trouver celui qui recense la cause de présence ici. On peut lire que j'ai une légère lésion cérébrale, une côte cassée, trois phalanges fracturées et quelques hématomes à surveiller. Mais ce qui m'alerte est la dernière information concernant mon état médical : injection de produit non-identifié, similaire aux patients n°48 200 et n° 3 642.

Je pense qu'il est temps de sérieusement s'inquiéter, là.

Je fronce simplement les sourcils, tout en essayant d'enregistrer les numéros des patients, puis sort avec précaution de ma chambre.

Bien que je sois pieds-nus et vêtue d'une sorte de robe aux motifs banaux, je ne considère pas vraiment ma tenue comme un inconvénient, mise à part que je peux difficilement me dissimuler dans les couloirs avec un accoutrement pareil.

Ça fait du bien d'avoir de nouveaux vêtements, comme si tous les malheurs s'étaient envolés avec les habits que je portais hier – je n'ai pas la notion du temps alors ce n'est qu'une supposition.

Le couloir de l'hôpital est désert, glacial et sombre. Malgré les nombreux signaux d'alerte que je viens dénoncer, et qui d'ailleurs sont drôlement similaires à ceux d'un film d'horreur, j'avance vers les escaliers les plus proches.

Je n'étais jamais allée à l'hôpital (si on exclut ma naissance) mais celui-ci est plutôt flippant et bien plus étrange que ceux des films ou du journal télévisé. Normalement, c'est lumineux et on voit constamment passer des infirmiers, médecins et visiteurs. Ici, il n'y a rien de tout cela.

Mais bon, j'ai l'impression que plus grand-chose ne peut m'effrayer, c'est sûrement en rapport avec les souvenirs que je ne parviens pas à me remémorer.

Les escaliers sont tout aussi sombres et inquiétants que ce que j'ai déjà pu voir du bâtiment. J'observe la zone qui à l'air d'être, soit : très peu empruntée, soit rénovée récemment mais c'est si propre et peu abimé que je ne sais quoi en penser. Mise à part que je rêverais que ma chambre soit astiquée de la même manière.

Une fenêtre d'à peu près 1m50 de longueur se tient entre deux étages, je ne peux pas discerner ce qu'il se passe hors de l'hôpital, seulement un temps sûrement nuageux qui expliquerait la lumière blanche qui se dégage de cette ouverture.

Soudainement, un long frisson parcourt l'entièreté de mon corps, mes tympans sifflent excessivement dans ma tête. La douleur qui inonde mon crâne m'immobilise après que ne me soit affalée sur le sol, mes genoux pour seul appui.

Puis un cri strident et gonflé de terreur retentit en écho, il s'intensifiait parfois, passant d'une oreille à l'autre.

Mes yeux me brûlent subitement, des images très floues et dépourvues de couleurs s'immiscent dans mon esprit, elles sont si violentes et aveuglantes, que j'envisage – pendant une seconde – de m'arracher les yeux.

Mon cœur se contracte puis bloque ma respiration, l'air peine à entrer dans mes poumons, chacun de mes membres est désormais paralysés et ma tête tourne atrocement.

Je ne veux pas savoir ce qu'il se passe, je veux que ça s'arrête, je ne veux plus rien ressentir, je veux mourir.

''Vous m'entendez ? Mademoiselle ? Est-ce que vous m'entendez ?''

Une voix criarde me réveille de quelque chose qui ressemble à un lourd sommeil mais étant donné que je ne suis absolument pas dans un lit, je doute un peu de la validité de cette hypothèse.

Je retrouve la vue dans la minute où je reprends conscience, une infirmière aux superbes cheveux blonds bouclés, se tient juste au-dessus de moi.

- Vous avez fait un malaise, tout va bien, maintenant. Me rassure-t-elle d'une voix douce.

Si j'étais dans mon état normal et surtout dans mes rêves, je lui rétorquerais :

- Excusez-moi mais je ne suis pas sûre que lorsque l'on fait un ''malaise'' comme vous dites, on est censé avoir l'impression de faire une crise cardiaque !

Et je pense que c'est à ce moment-là, que j'irai en hôpital psychiatrique, sauf si, encore une fois, j'y suis déjà.

Après avoir regardé le bracelet médical autour de mon poignet, la gentille infirmière m'aide à monter les escaliers et me raccompagne jusqu'à ma chambre. Durant le court voyage, j'ai pu remarquer que, contrairement à ce que j'ai vu tout à l'heure, l'hôpital est lumineux et plein de vie.

Je retrouve le sourire lorsque nous passons devant la chambre de Thomas qui me fit un geste de main.

En arrivant dans la mienne, je découvre ma grand-mère et me petite sœur assises dans les fauteuils près de mon lit qui me saute instantanément dans les bras.

Après l'effort, le réconfort, je suppose.

A suivre...

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