Chapitre 35 - Encerclés

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   À quelques mètres en-dessous de moi, la sirène émergea

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   À quelques mètres en-dessous de moi, la sirène émergea. Ses yeux gris – non, noirs – me transpercèrent du regard. Elle retroussa ses lèvres pour dévoiler ses mâchoires ciselées.

Gwen cessa de ramer, les yeux écarquillés, pâle comme l'écume qui mourait entre les vagues. D'une main tremblante, il inspecta le fond de sa chaloupe jusqu'à resserrer ses doigts sur une lance.

« T'as intérêt à la calmer si tu veux pas être bouffée, souffla le colosse. Les gars, préparez le filet et les harpons. »

La créature à la longue chevelure dorée me fixait avec insistance, ses yeux luisaient. Ses pupilles noires se fondaient avec ses iris, mais son regard ne trompait pas : elle était affamée.

« Parle-lui ! Allez ! Calme-la ! tonna le blond. »

Cela ne fonctionnerait probablement pas, mais c'était le moment de le lui prouver :

« Eh ! La sirène ! Calme-toi ! On ne te veut aucun mal ! Tout doux ! »

Pour toute réponse, elle se propulsa hors de l'eau. J'eus le réflexe de soulever mes jambes qui furent exemptées de ses griffes acérées.

« Vous voyez bien que ça ne fonctionne pas ! tonnai-je à l'intention du colosse. Remontez-moi ! »

Il soupira :

« Ou bien tu fais exprès.

— J'ai failli me faire trancher un mollet !

— Bon, on la chope ! Touchez pas la gamine, elle reste là pour l'instant ! »

La sirène bondit à nouveau, et cette fois, bien que j'avais à nouveau relevé mes jambes à la faible force de mes abdominaux, elle m'avait entaillé la cuisse. Une tache écarlate déchirait ma robe crème. Un liquide tiède suintait le long de ma jambe, jusqu'à mes pieds nus, avant de goutter à la surface de la mer.

J'eus la terrible et désagréable sensation que les vagues se teintaient de reflets argentés ici et là.

« Cerise ! Prépare-toi ! clama Gwen.

— Sale gamin ! gronda le chasseur. »

Avant que je ne puisse comprendre et réagir, Gwen sauta pour trancher la corde qui me retenait aux chasseurs. Je chutai et atterris à plat ventre sur sa barque dans un geignement.

« Euh, ça va ? Tu t'es pas fait mal ?

Mon nez avait frappé le bois de plein fouet. Il brûlait et une douleur vive en irradiait, m'arrachant des couinements et des larmes, je peinais encore plus à respirer. Un liquide chaud coulait le long de mon nez, peignant ma bouche et chatouillant mon menton et mon cou. Le jeune homme se dépêcha de couper les liens qui m'empêchaient de bouger, et je pus finalement me redresser dans des gestes fébriles.

Il écarquilla les yeux :

« Euh... tu saignes... beaucoup. C'est tout rouge. Enfin, violet. Enfin, un peu toutes les couleurs, et...

Les Embruns de la Vérité [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant