Chapitre 17

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 Margaret se réveilla en sursaut. Des voix étouffées l'avaient sortie du sommeil. La chambre de Sade était vide et la place à ses côtés était encore chaude. Le peignoir de la veille gisait sur le sol, elle était totalement nue. Elle ne se souvint pas l'avoir enlevé pendant la nuit. Elle le récupéra rapidement et le passa autour de ses épaules.

Maggie sortit sa tête dans l'entrebâillement de la porte et vérifia d'où provenaient les voix. Elle aperçut Charles Wood de dos et croisa le regard de Sade. Ce dernier semblait de mauvaise humeur, sa bouche était pincée en un rictus venimeux. Elle fit bien attention à faire le moins de bruit possible en sortant. Il ne fallait pas que le juge s'aperçoive qu'elle avait passé la nuit avec Sade. Cela ne le concernait pas et il risquait de faire tout foirer.

En s'approchant des deux hommes, elle se rendit compte qu'elle était le centre de leur échange. La posture de Sade était agressive. On aurait dit qu'il était à deux doigts de sauter sur le juge.

— Je ne peux pas me porter garant de toutes les personnes que je croise.

— N'allez pas me faire croire que vous ne connaissez pas les pratiques de De Scorailles, persifla Sade d'une voix menaçante.

Le millionnaire observa ses pieds, mal à l'aise, et Sade lui administra le coup fatal :

— Nous avons pour mission de vous protéger, mais si par votre faute, notre intégrité physique est menacée, la mission sera annulée et vous serez black-listé par l'EAA.

Il bluffe. Par fierté, le juge ne pipa mot, fit un petit hochement de tête à Margaret quand il passa à son niveau et disparut.

Quand ils furent seuls, Sade perdit une partie de sa colère et s'enquit d'une voix calme :

— Bien dormi ?

— Comme une pierre.

Une expression amusée se dessina sur son visage.

— Je ne peux que te croire. Tu as ronfloté, la railla-t-il.

— Tu inventes, nia Margaret en rougissant.

— N'aie pas honte. Tu ressemblais à un petit chaton, susurra-t-il.

— Tu as déjeuné ? le questionna-t-elle pour changer de sujet.

— Non. Et je comptais t'emmener manger quelque part. Qu'en penses-tu ?

— On laisse encore une fois Charles Wood seul ?

— Franchement... je suis à deux doigts de le tuer moi-même. Et j'ai à te parler d'un sujet important, ajouta-t-il, soudainement sérieux.

Le cœur de Margaret eut un raté. Que souhaitait-il aborder ? La soirée ? Leur nuit ensemble ?

— C'est d'accord alors, accepta-t-elle, intéressée.

Margaret s'habilla simplement et tenta de discipliner ses cheveux qui avaient séché alors qu'elle dormait. Ce n'était pas une mince affaire. Elle appliqua un rouge à lèvres rosé et un coup de mascara puis rejoignit Sade.

Ils montèrent dans la voiture de Richard qui les conduisit à l'endroit indiqué par Sade. Dans l'habitacle, ils échangèrent des banalités. Le chauffeur s'enquit de l'état de Margaret.

— J'ai mal au crâne, mais ça va. Le champagne était beaucoup trop bon, j'ai dû en abuser, mentit-elle.

Richard ne sembla pas persuadé par la réponse de la tueuse à gages, mais il n'en dit rien. Il valait mieux savoir garder ses pensées pour soi quand on travaillait pour Charles Wood. Ce que ni Margaret ni Sade ne savaient faire.

Hunter [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant