Chapitre 22

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Margaret


La semaine passa très rapidement. Sade accompagnait tous les jours Charles Wood aux quatre coins de la ville pendant des heures. L'assassin professionnel lui avait confié sa théorie : le juge tentait de les éloigner. Mais qu'il le veuille ou non, un rapprochement entre eux était inéluctable. Seulement, le partenaire de mission de Maggie avait une maîtrise inhumaine de ses envies, ce qui retardait ce moment.

Le désir montait et était à deux doigts de leur exploser au visage.

Toutefois, Margaret tenait ses positions. Elle constata avec ironie qu'elle, la femme fatale, en était arrivée aux mêmes conclusions que les prudes de son lycée. S'il veut coucher avec moi, il doit s'engager. Malheureusement, son plan était jusqu'à présent un échec. Le manque de sexe additionné à la résistance de Sade la rendaient à bout de nerfs.

La jeune femme passait le plus clair de son temps sur la terrasse à lire et à écouter de la musique. C'est d'ailleurs ce qu'elle faisait quand la sonnerie de l'entrée retentit. Sur le visiophone elle aperçut deux hommes devant un fourgon de chantier.

— Bonjour, qui êtes-vous ? Les questionna-t-elle à travers le micro.

— L'entreprise Clear pour votre fenêtre. Nous devions passer aujourd'hui.

— Je n'ai pas été mise au courant de votre venue, prononça-t-elle, méfiante. Veuillez patienter le temps que je me renseigne.

Margaret s'enroula dans un paréo et alla frapper à la porte de Charles Wood. Un « oui » sonore se fit entendre. Ce dernier était assis à son bureau et pianotait sur son Macbook. Quand il se rendit compte que la personne qui le dérangeait n'était autre que Margaret, un sourire se dessina sur ses lèvres.

— Ma chère, que puis-je faire pour vous ?

— Deux personnes attendent devant le portail de la propriété, ils prétendent être là pour la fenêtre.

— Oui c'est exact, tout à été réglé par mon nouvel employé.

— Je les fais rentrer alors.

Il hocha la tête et son regard s'arrêta sur le maillot de bain de Margaret qui transparaissait au travers de son paréo. Celle-ci disparut de la pièce avant qu'il n'ait le temps de faire le moindre commentaire.

Elle enfila son holster d'épaule contenant son pistolet avant d'accueillir les deux hommes. Elle ne prit pas la peine de se rhabiller. Elle n'était ni pudique ni effrayée. Après tout, elle savait qu'il serait bien fâcheux pour eux d'essayer quoi que ce soit.

Margaret appuya sur le bouton leur permettant de pénétrer dans la propriété et partit à leur rencontre. Dehors, le soleil californien lui brûla la peau. Elle avait bien fait de se tartiner de crème solaire au Monoï.

Devant le portail, les deux hommes attendaient en inspectant les environs. Le plus jeune relisait le dossier tandis que le plus âgé s'avançait vers elle.

— Bonjour, madame, la salua-t-il en lui tendant sa main. Gary Ferguson.

Elle serra sa grande paluche chaude pleine de cavités et l'homme lui fit un sourire franc. Son front était couvert de gouttelettes de sueur. Le deuxième s'approcha à son tour et se présenta également :

— Wiliam Rahman.

Ce nom lui disait quelque chose. À la seconde où son regard croisa les yeux verts de son interlocuteur, Margaret fit le lien. Cet homme était le « petit Wiliam », qui habitait avec sa grand-mère à l'étage au-dessus d'elle à Rochdale ! Des souvenirs d'enfance lui remontèrent en tête. Gamins, leur écart d'âge de deux ans faisait qu'ils n'avaient pas lié une amitié solide, mais ils avaient partagé quelques bons moments. Elle le détailla de bas en haut. Plus si petit que ça. Il était carrément costaud.

Hunter [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant