Chapitre 30

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 TW : violence


Margaret se réveilla dans une pièce sombre et humide. Une cave. Il n'y avait ni fenêtres ni objets. Juste des parpaings apparents et une ampoule qui pendait.

« Bordel de merde, qu'est-ce que je fous là ? » pensa-t-elle, paniquée.

Une boule de tissu obstruait sa bouche et un scotch était collé sur ses lèvres. Une corde serrée mordait ses poignets.

Merde, merde, merde. J'ai été kidnappée.

Qui pouvait lui en vouloir à ce point ? Pourquoi ? Est-ce que Sade avait lui aussi été enlevé ? Avait-il vu la scène ?

L'image de sa silhouette qui entrait dans la boutique lui revint. Non, il n'avait pas pu la voir, il était trop loin. Merde.

Margaret souleva ses jambes, elles aussi étaient attachées. « Trouve une solution ! » se cria-t-elle à elle-même. La peur lui serra la gorge. Après plusieurs années dans le monde du crime organisé, elle sentit que cette fois-ci, elle allait vraiment morfler.

Elle essaya de tirer sur ses liens, en vain. L'odeur de la cave lui faisait tourner la tête.

Au bout d'un moment, la panique finit par descendre. Ce fut à cet instant que l'unique porte s'ouvrit. Un homme massif fit son entrée, il faisait trop sombre pour qu'elle puisse distinguer tous ses traits, mais elle vit qu'il était asiatique. Il parcourut la pièce du regard et prononça un mot dans une langue inconnue. Cela ressemblait à du thaï. Était-elle encore à New York ? Ou l'avait-il amenée en Asie ? S'ils étaient en Thaïlande, elle savait où elle pourrait se cacher si elle parvenait à s'enfuir. Cette échappatoire, même si -très- peu probable, la rassura.

Un deuxième homme pénétra dans la pièce et alluma la lumière. Cette fois-ci, elle ressentit une sensation étrange : une familiarité. L'homme était grand et très beau. Lui aussi avait une physionomie asiatique. Elle avait l'impression de l'avoir déjà rencontré. Il ordonna quelque chose et son homme de main se rapprocha de Margaret.

— Cela ne sert à rien de crier, à part m'énerver... et tu ne veux pas ça, la menaça-t-il calmement.

Une fois le bâillon enlevé, Maggie tenta d'avaler sa salive à plusieurs reprises.

— On se connaît ? demanda-t-elle d'une voix rauque et arrogante.

Il eut un rire sans joie.

— Tu ne te souviens pas de moi ? Je suis blessé. J'imagine que tu devais avoir autre chose en tête quand nous nous sommes rencontrés à la soirée des McCosy.

L'homme de la salle de bain, celui qui lui avait apporté du gin et qui l'avait réconforté. Mais que lui voulait-il ?

— Je dois avouer que j'avais moi-même mes préoccupations ce soir-là, continua-t-il mystérieusement.

— Je ne comprends rien, qu'est-ce que je fais ici ?

— Je t'expliquerai cela plus tard, pour l'heure, il faut te préparer.

— Me préparer ? Me préparer pourq...

Il fit un geste et le molosse lui remit le bâillon dans la bouche sans qu'elle n'eût le temps de finir sa phrase.

Elle commença à se débattre en hurlant dans le tissu. Ils quittèrent la pièce sans un regard, la laissant seule et terrorisée.

Elle se souvenait.

Choi Ji-tae. Il s'appelait Choi Ji-tae.



Hunter [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant