Chapitre 26

286 8 0
                                    

 Celui-ci se déroulait au quarantième étage d'un hôtel prestigieux de New York. Quand ils arrivèrent, on leur demanda leur carton d'invitation et ils furent fouillés. Les armes étaient interdites durant le gala. Étrangement, c'était un événement pacifique.

— Les invités ne doivent pas se sentir en danger, expliqua Sade.

Une fois la sécurité passée, le juge se désolidarisa du groupe et partit serrer des mains de son côté. La salle était déjà bondée de monde. Des tueurs russes que Margaret reconnut discutaient tranquillement dans leur langue maternelle. Leurs nombreux tatouages étaient cachés par leur costume impeccable. Elle avait entendu toutes sortes d'histoires horribles à leurs propos. Ce décalage entre cette ambiance mondaine et la violence de leur métier la fit sourire.

— Nikolaï, s'exclama Sade en s'approchant de l'un d'eux.

Évidemment, Sade connaissait ces hommes. Cela n'aurait pas dû la surprendre. Après tout, ses amis n'allaient pas être bibliothécaires. Il était dans ce milieu depuis longtemps... trop longtemps.

Il mit une claque amicale dans le dos d'un homme aux cheveux noir corbeau et à la bouche boudeuse. Un sourire éclaira le visage du russe.

— Sade, s'écria-t-il avec un accent assez sexy. Ça fait plaisir de te revoir, moy drug. Même si je sais que cela veut dire une chose : moins de contrats pour nous.

Sade s'esclaffa et serra la main des quatre autres hommes qui entouraient Nikolaï. Il se tourna vers Maggie et la présenta :

— Daisy Williams, ma compagne.

Son cœur tambourina au son de cette appellation. Les assassins échangèrent des regards équivoques et ce fut Nikolaï qui le questionna d'une voix pénétrante :

— La Daisy Williams qui t'a tiré dessus ?

Le sourire de Sade se figea et le cœur de Margaret eut un raté. Il hocha la tête. Un rire tonitruant sortit de la gorge de Nikolaï.

— Mais quel animal ! s'écria-t-il en s'avançant vers Maggie.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il la serra dans ses bras. Elle sentit les regards des camarades de Nikolaï sur elle. Elle détourna le sien et observa les lieux. La salle de réception était gigantesque. Des tables rondes étaient installées tout autour d'eux. Elles étaient décorées avec des fleurs blanches exotiques. La jeune femme avait assisté à une multitude de gala depuis quelques années, mais rien n'égalait celui-ci. La pièce pouvait accueillir des centaines de personnes et des portes hautes de plusieurs mètres donnaient accès à des balcons avec une vue sur Central Park. Les lustres au plafond étincelaient alors que dehors la nuit commençait à tomber.

— Vous êtes exclusifs ? demanda un des Russes d'une voix rocailleuse, interrompant la conversation de Sade et Nikolaï.

Un tatouage en forme de crâne noircissait tout son cou. Il épiait Maggie avec envie. Sade posa sa main sur la taille de la jeune femme et l'attira vers lui d'un geste possessif.

— Je ne partage pas, prononça-t-il en fronçant les sourcils, le visage se refermant aussitôt.

— Dommage, commenta l'homme en fixant la poitrine de Margaret sans s'embarrasser de la moindre discrétion.

C'était de la provocation.

— Igor, tu es insortable, soupira Nikolaï avant d'enchaîner en russe.

Sade allait répliquer, mais son interlocuteur ajouta :

— Nous ferions mieux de vous laisser. Ça a été un plaisir de te revoir Sade et de rencontrer ta délicieuse amie.

Hunter [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant