Chapitre 24

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 Le cœur de Margaret allait exploser. Cela faisait une heure et demie qu'elle courait à travers les quartiers huppés de Los Angeles. Elle s'était réveillée aux côtés de Sade à six heures du matin, incapable de dormir plus longtemps. Les images de la veille tourbillonnaient dans sa tête. Elle augmenta le volume de sa musique qui lui brayait déjà dans les oreilles. Ce n'était pas suffisant. Il lui fallait des sensations plus extrêmes pour rivaliser avec les souvenirs érotiques qui lui échauffaient le sang. Elle se mit à courir plus vite sous le soleil matinal. Elle conserva ce rythme pendant encore trente minutes avant d'atteindre la résidence de Wood. Quand elle gagna le chemin pentu qui amenait à la propriété, elle faillit tomber à genoux. Elle était complètement rincée.

Elle s'assit à même le bitume pour reprendre son souffle. On aurait dit que son cœur voulait se faire la malle en dehors de sa poitrine.

— Madame, vous avez besoin d'aide ? La questionna suspicieusement un homme en tenue grise avec un logo « sécurité de quartier » sur le bras.

— Je reprends mon souffle avant de rejoindre la demeure de Charles Wood.

Au nom de l'homme de loi, l'agent fit un signe de tête respectueux et s'éclipsa sans investiguer. Il m'a cru sur parole. Margaret se leva et observa les dizaines d'arbres rares qui l'abritaient. De cette verdure luxuriante se dégageait une odeur de chêne et de palmier. Les rayons du soleil parvenaient avec peine à traverser la multitude de feuilles. Le système d'arrosage automatique émettait des cliquetis réguliers et l'eau dégoulinait le long du goudron tiède.

Margaret traversa la maison silencieuse et plongea sous la douche. Après avoir lavé la sueur qui recouvrait son corps entier, elle s'emmitoufla dans un peignoir et rejoignit la chambre de Sade. Ce dernier dormait à poings fermés. Elle devina aisément que leur nuit enflammée y était pour quelque chose. Maggie se lova contre lui et s'assoupit à son tour.

Une odeur de café réveilla Margaret. Sade était en train d'agiter une tasse devant son nez.

— Debout la marmotte, il est midi. Et il y a des choses à faire avant de prendre l'avion.

Le gala de l'EAA se déroulant à New York, les trois colocataires devaient prendre un vol dans la soirée. Elle bailla et se frotta les yeux. L'assassin était rasé de près, et ses cheveux ondulés encore humides étaient ramenés en arrière.

— Notre cher client veut que tu le chaperonnes chez son tailleur dans une heure, railla-t-il.

— Pourquoi faut-il toujours que ça soit moi qui l'escorte quand il essaye ses costards ? Se plaignit-elle d'une voix endormie.

Il s'esclaffa.

— On peut échanger si tu veux. À chaque fois que je l'accompagne, je me retrouve à attendre devant une porte d'hôtel pendant qu'il baise une prostituée.

Margaret fit une moue de dégoût. Charles Wood ressemblait, mais en un peu plus jeune, aux hommes qui la payaient à Londres pour sa présence.

— Finalement, les costumes c'est pas si mal.

Il rit et la contempla avec un petit sourire.

— La nuit dernière était exceptionnelle, déclara-t-il.

— Je suis bien d'accord, murmura-t-elle d'une voix rauque.

Il s'assit à côté d'elle et s'approcha de son oreille.

— Ta chatte mériterait qu'on lui voue un culte.

Margaret piqua un fard, ce qui n'était pas dans ses habitudes.

Hunter [Dark Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant