𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖

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Aylin

"Je t'ai dit que tu avais encore beaucoup de choses à perdre. Et détrompe-toi Aylin, je ne suis pas un chien là pour te défendre, j'attends uniquement le moment parfait pour prendre ma vengeance".

Miller...

Je ne te comprends pas.

C'était il y a deux jours, pourtant, je me souviens encore dans quel état j'étais quand il a prononcé ces mots.

Je tremblais comme une feuille. La peur suintait de tous mes pores. Ma respiration erratique faisait souffrir ma gorge suite à mes nombreux cris restés ignorés. Même ma tête tournait dans tous les sens.

Ma poitrine me faisait un mal de chien à cause de mon cœur qui se débattait dans ma cage thoracique. Mes paumes étaient meurtries à force de serrer avec hargne les chaînes de la balançoire.

Même les larmes m'étaient montées aux yeux.

Et pour la première fois depuis longtemps, j'avais eu peur. Peur de la mort. Peur de mourir. Peur de tout perdre.

C'est vrai, j'ai encore beaucoup de choses à perdre, je l'ai bien compris. Mais il aurait pu m'en faire prendre conscience autrement.

À chaque fois que je commence à me dire que Miller n'est pas aussi mauvais qu'il veut le laisser paraître, il me prouve le contraire.

Je ne sais jamais sur quel pied danser avec lui. Il est une antithèse à lui-même. J'ai l'impression d'avoir affaire à deux personnes distinctes. Le Miller adorable qui m'a aidé à ramasser ma pièce à la rentrée et, à l'inverse, je connais à présent le Miller sournois et blessant qui veut sans cesse me faire sortir de mes gonds.

Comme toujours, beaucoup de questions, très peu de réponses.

Autant dire que cette après-midi dans le parc ne va pas être facile à oublier. Comme tous les moments que je passe avec lui d'ailleurs.

— Allez Ay, tu vas y arriver ! Convaincs-les que c'est eux qui ont besoin de toi et pas l'inverse ! m'encourage Alec plein d'énergie.

Ses paroles m'aident à sortir du labyrinthe sans issue que sont mes pensées.

Suite aux premières séances d'athlétisme de l'année, je n'ai trouvé personne qui a bien voulu m'aider pour les compétitions et les entraînements.

Je suis abattue. La vie s'acharne sur moi.

Malgré toute la colère qui bouillit en moi, je ne peux pas leur en vouloir. Je ne les ai pas calculés depuis deux ans. C'est un peu culotté de ma part de venir leur demander de l'aide désormais.

À force de repousser tout le monde, le jour où l'on a besoin d'aide, on n'a plus personne pour nous tendre la main.

Or, je n'ai pas le choix. Il me faut une coéquipière et vite. La première compétition arrive dans quelques semaines. Je ne peux pas me permettre de perdre plus de temps. J'ai besoin de garder ma place et ma bourse.

Ma mine doit être immonde, entre le fait que je ne peux plus me maquiller ainsi que mes nuits inondées de cauchemars.

— Ne t'inquiète pas cette fois tu vas trouver quelqu'un !

C'est vraiment cool d'avoir un meilleur ami qui est toujours là pour me soutenir. Sans cesse de bonne humeur, tel un rayon de soleil. Je lui en serais éternellement reconnaissante.

Si seulement je m'étais moins renfermé sur moi-même ces deux dernières années, peut-être que la vie serait plus simple aujourd'hui.

Mais avec des si on referait le monde.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant