Vendetta : L'Accord des Ennemis

4. La découverte

Quelque part sur la terre 

ASHA

     Je ressens une douleur à la tête, un vertige m'envahit, me faisant vaciller. Chaque battement de mon cœur résonne dans mon crâne comme un tambour assourdissant. Je lutte contre moi-même pour réussir à ouvrir les yeux. Mes paupières semblent lourdes, mais je parviens enfin à les ouvrir. La lumière est aveuglante, et je dois cligner des yeux plusieurs fois avant que ma vision ne s'acclimate.

     Je regarde autour de moi. Je suis dans un lit. L'endroit m'est totalement étranger : ce n'est ni ma chambre, ni celle de l'hôtel. Une angoisse sourde commence à monter en moi, envahissant mon esprit comme un brouillard épais.

     Où suis-je, putain ?

     Je me redresse brusquement, une pulsion panique m'incitant à fuir cet endroit inconnu. Mais la précipitation est une erreur. Une nouvelle vague de vertige me submerge et je perds l'équilibre. Je me retrouve étalée de tout mon long sur le sol, le souffle coupé par la chute.

— Putain !

     Je me force à me relever malgré la douleur et le tournis. Je dois trouver Asuma. Il doit sûrement me chercher. Il doit être inquiet. Mon cœur s'emballe à cette pensée, comme une alarme intérieure.

     Avec difficulté, je parviens à me remettre sur pied. Je m'avance péniblement vers la porte, chaque pas résonnant comme une détonation dans le silence oppressant de la pièce. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va éclater. J'espère de tout mon cœur que la porte soit ouverte. Lorsque ma main se pose sur la poignée et que je tourne celle-ci, une vague de soulagement me traverse en découvrant qu'elle cède facilement.

     Je quitte la pièce, et une bouffée d'air salin me frappe le visage, me tirant de ma torpeur. L'odeur iodée est forte, vivifiante. Je me retrouve sur un pont en bois, et devant moi s'étend l'immensité de la mer. Le ciel est d'un gris menaçant, et le vent souffle avec force, faisant tanguer légèrement le bateau.

     La mer.

     C'est quoi ce délire ? Où sont les caméras ? Pourquoi suis-je sur un bateau ?

     Je le répète ! Je suis sur un putain de bateau. 

     Le pont est désert, seulement les vagues et le ciel gris à l'horizon. Une sensation de vide et de désorientation m'envahit. La panique monte en moi, plus vive, plus pressante. J'ai peur. Où suis-je ? Qui m'a emmenée ici ? Pourquoi ?

     Je m'approche du bord, mes jambes tremblantes, essayant de repérer un signe, quelque chose de familier. Peut-être une île, une silhouette, un signal de civilisation. Mais il n'y a rien. Rien que l'eau infinie et le ciel menaçant. Mes mains tremblent et je m'agrippe à la rambarde, essayant de stabiliser ma respiration. Les pensées se bousculent dans ma tête, et une question résonne plus fort que les autres.

     Asuma, où es-tu ? S'il te plaît, viens me chercher.

     Mon regard scrute l'horizon, espérant voir surgir une réponse, une aide, quelque chose qui pourrait dissiper cette angoisse oppressante. Mais tout ce que je trouve, c'est le silence et l'immensité de la mer.

— Ne t'approche pas trop près du bord, moy angelochek, résonne une voix familière derrière moi. (mon petit ange)

     Je me retourne brusquement, mon cœur rate un battement. C'est l'homme de tout à l'heure. Son visage est à la fois beau et terrifiant, une froideur glaciale dans ses yeux. Une sueur froide coule le long de ma colonne vertébrale, chaque fibre de mon être hurlant de méfiance.