8. Le départ

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ASHA


     Je me réveille sur le canapé où j'ai perdu connaissance, une perfusion attachée à mon bras. Mon corps est engourdi, et une douleur sourde me parcourt le bras où est fixée la perfusion. Je l'arrache doucement, sentant l'aiguille glisser hors de ma peau. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer mon esprit embrouillé.

     La chaleur de la pièce est presque étouffante. Je me lève difficilement, mes jambes tremblent sous mon poids, et m'appuie contre la paroi froide de la pièce. Mes jambes brûlent comme si elles étaient en feu, et ma main pulse au rythme de mon cœur. Je scrute la pièce avec anxiété.

     La porte s'ouvre lentement, et un homme entre, sa silhouette se découpant dans l'encadrement de la porte. Son visage est étrangement bienveillant, mais je reste sur mes gardes. Il semble avoir une trentaine d'années, ses cheveux légèrement ébouriffés et des cernes marquant son visage.

— Bonjour, Asha. Comment te sens-tu ? demande-t-il en s'approchant, une trousse médicale à la main.

     Un docteur.

     C'est un docteur. Mon esprit s'emballe, oscillant entre soulagement et méfiance.

— Comme quelqu'un qui a été kidnappé, couru pieds nus dans une forêt, tiré sur un homme et qui n'a pas mangé depuis des jours, répondis-je, mon ton plus sarcastique que je ne l'aurais voulu.

      Il hoche la tête, acceptant ma réponse sans sourciller, une expression de compréhension traversant son visage.

— Je vais commencer par tes jambes, d'accord ? Ensuite, on s'occupera de ta main, dit-il doucement, ses gestes précis. Je vais également mettre de la crème sur ton visage pour les blessures causées par l'autre crétin.

     Je tends ma jambe sans un mot, grimaçant de douleur lorsqu'il commence à nettoyer les plaies. Ses gestes sont doux, presque apaisants, mais la douleur reste vive. Il travaille en silence, ses mains expertes appliquant des antiseptiques et des bandages avec soin.

— C'est toi qui as fait les bandages sur tes blessures ?

— Oui, pourquoi ? je répond, ma voix tremblante.

— Tu as très bien fait. C'est du bon travail, dit-il, un léger sourire aux lèvres.

— Ok, je murmure, essayant de cacher ma surprise.

— Oh, qu'est-ce que je suis mal élevé. Je ne me suis même pas présenté. Je suis le docteur Kayden, envoyé par le Tsar, dit-il avec un sourire, cherchant à détendre l'atmosphère.

— Ah... Oui... Enchantée, moi c'est Asha, je réponds, essayant de comprendre la situation.

— Oui, je suis au courant, c'est un secret pour personne ici, dit-il calmement, un brin d'humour dans la voix.

     Le contraire m'aurait choqué. Je serre les dents alors qu'il applique un antiseptique sur une plaie particulièrement profonde. Une brûlure intense monte le long de ma jambe.

— J'étais venu tout à l'heure pour te soigner, mais comme tu dormais, je n'ai pas osé te toucher sans ton accord. Alors j'ai décidé de passer maintenant après ton réveil, explique-t-il, ses yeux fixés sur son travail.

— Pourquoi fais-tu ça ? Tu ne veux pas me tuer comme les autres ? je murmure, tentant de percer à jour ses intentions.

— Parce que tu as besoin de soins, petite mademoiselle. Je suis un docteur et c'est mon travail de soigner les autres. Et aussi parce que je veux t'aider, répond-il simplement, son regard franc. Ces blessures, si elles ne sont pas soignées correctement, pourraient s'infecter.

Vendetta : L'Accord des EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant