Vendetta : L'Accord des Ennemis

9. Moscou

ASHA

     Depuis le début de mon enlèvement, je me trouvais à Sotchi, en Russie. Maintenant, je suis à bord d'un jet privé en direction de Moscou. Selon l'hôtesse de l'air, il nous reste environ une heure de vol avant d'atterrir. L'atmosphère à bord est tendue.

En face de moi, Charteris me surveille de près, ne me quittant pas des yeux, prêt à réagir au moindre signe suspect. Un peu plus loin, Izek est plongé dans des documents, ses sourcils froncés témoignent de la concentration intense qu'il accorde à ses lectures.

Ruslan et Kayden, jouent à un jeu de cartes appelé Durak, tentant de détendre l'atmosphère. Le bruit des cartes battues et des rires occasionnels contraste avec la tension palpable à bord.

Le jet file à travers le ciel, et je ne peux m'empêcher de réfléchir à ma situation. Une fois arrivés à Moscou, quel sort m'attendra là-bas ? Pourquoi m'ont-ils kidnappée si leur véritable cible est ma famille ? Il est clair qu'ils ont un projet pour moi.

Soudain, Izek se lève et s'approche de moi.

— Charteris, laisse-nous seuls un moment.

— Da, répond Charteris en se levant pour céder sa place à Izek. (oui)

— Ça va ? demande Izek en s'asseyant.

— Super ! Mieux que jamais, je réplique en lui lançant un regard noir.

C'est une question rhétorique. Il connaît déjà la réponse, alors pourquoi la poser ?

— Nous allons bientôt atterrir. Je voulais juste clarifier certaines choses. Tu dois bien comprendre que je ne te veux aucun mal. Une fois à Moscou, les choses vont changer. Il faudra que tu sois prête.

— Si tu es venu pour me dire ça, tu peux retourner à ta place. C'est un peu culotté de dire que tu ne veux pas de mal après m'avoir kidnappée.

— Écoute, je n'ai pas le temps de me disputer avec toi.

— Je ne t'ai rien demandé. Je n'ai aucune envie de discuter avec toi. Je veux juste que cette histoire se termine au plus vite.

— Tu vas être bien déçue, mon ange.

— Tu ne peux que me décevoir dans tous les cas.

— Je suis venu te prévenir que lorsque nous arriverons sur place, tu devras être beaucoup plus vigilante à ce que tu dis et fais, dit-il avant de se lever et de faire signe à Charteris de revenir à sa place.

Quelques minutes plus tard, nous commençons notre descente vers Moscou. L'hôtesse de l'air nous demande de boucler nos ceintures alors que le jet privé s'approche de la piste d'atterrissage. Nous atterrissons en douceur.

À travers le hublot, je vois une file de quatre voitures noires aux vitres teintées attendre sur le tarmac. Dès que le jet s'immobilise, Charteris se lève immédiatement et s'assure que tout le monde reste en place. L'hôtesse ouvre la porte, et une bouffée d'air frais envahit la cabine.

Une échelle est rapidement fixée à la porte, et je commence à descendre, sous la surveillance attentive de Charteris et d'Izek.

En bas de l'échelle, un petit comité nous attend. Deux hommes en costumes noirs se tiennent droits, regardant autour d'eux avec vigilance. Derrière eux, les chauffeurs des quatre voitures attendent, les portes arrière grandes ouvertes, prêtes à nous accueillir.

Izek me prend par le bras, me guidant fermement mais sans brutalité vers la voiture du milieu. Charteris s'assure que tout se déroule sans accroc, ses yeux scrutant constamment les environs.