24. L'Appel de l'Interdit

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Coucou ! Je suis désolée pour le retard de ce chapitre... mais me voilà enfin de retour ! Bonne lecture à tous !! 😘




Moscou



ASHA


Lorsque je reprends conscience, je constate que je ne suis plus dans l'obscurité de la prison, mais dans la chambre d'Izek.

Une fois de plus.

La pièce est baignée d'une lumière tamisée, principalement diffusée par le feu qui crépite dans la cheminée. À l'extérieur, le tonnerre résonne, et la pluie battante se fracasse contre les vitres. Mes yeux errent un moment dans la chambre avant de s'arrêter sur la silhouette imposante d'Izek, assis dans un fauteuil près du foyer.

Entre ses doigts, il fait tourner un crayon, tenant dans l'autre main un carnet où il semble dessiner ou écrire. Les flammes projettent sur son visage une lueur vacillante, mettant en relief son expression dure et impassible, ses pommettes saillantes et la ligne sévère de son menton. Chaque muscle de son corps semble tendu, comme s'il contenait une tempête intérieure.

Soudain, il pose son regard sur moi, et mon souffle se suspend. Son regard, chargé d'une intensité inhabituelle, me transperce sous ses sourcils froncés. Cette expression, empreinte de haine et de colère, me glace. Jamais il ne m'a regardée ainsi. Derrière cette colère, je perçois autre chose, un sentiment plus profond, que je ne parviens pas à décrypter. Un frisson m'envahit, et une pensée terrifiante me traverse : s'il décidait de me faire taire à jamais, d'achever ce qu'il a commencé ?

Durant un bref instant, son désir de me nuire semble palpable, chaque fibre de son être le trahissant. C'est lisible dans ses yeux. Les émotions conflictuelles qui le tourmentent sont si puissantes qu'il semble à peine les contenir. Finalement, son regard se détourne de moi pour se perdre dans les flammes dansantes. Les reflets du feu embrasent ses pupilles, conférant à son expression une aura encore plus menaçante. En moi, tout se contracte, et une peur viscérale me submerge.

L'envie de tirer la couverture sur ma tête, de me cacher de ces yeux perçants, me prend. Je tourne la tête de l'autre côté et ferme les yeux, tentant d'échapper à ce regard oppressant. Pourtant, je le sens toujours peser sur moi, comme une présence invisible mais écrasante. Ce regard, je l'ai senti dès notre première rencontre, comme s'il m'accompagnait même dans mes rêves. Lors de l'inauguration sur scène, j'avais déjà perçu cette flamme brûlante qui m'observait, et je sais qu'elle ne me quittera jamais, où que je sois.

Perdue dans mes pensées, je ne m'aperçois même pas que le sommeil m'envahit. La dernière chose que j'entends avant de sombrer complètement est le murmure de voix indistinctes, tandis que mes paupières se ferment pour de bon.

*

Lorsque la lumière s'allume, je détourne mon regard du plafond pour fixer Riftan, qui se tient près de la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine.

— Que fais-tu ici, espèce de psychopathe ?! je m'écrie, attrapant la couverture sur le lit pour dissimuler mon corps.

— Ne crie pas, répond-il calmement, écartant légèrement les rideaux pour observer quelque chose dehors.

Ses sourcils sombres sont froncés, et ses yeux noirs restent fixés sur un point invisible au-dehors. Lorsqu'il tourne son regard vers moi, une vague de malaise me submerge.

— Que disais-tu, jouet ?

— Mon nom est Asha, murmuré-je doucement. C'est Tsukasa Asha ! Cesse de m'appeler jouet, dis-je d'une voix plus assurée.

Vendetta : L'Accord des EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant