6. Le retour

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Playlist
Russe

Rauf & Faik : 5 минут
Jony: Ты меня пленила
Xcho: Ты и я
Kristina Si: Тебе не будет больно






ASHA


J'ai l'impression que ça fait une éternité que je suis enfermée ici. Depuis mon kidnapping, je pense que ça fait trois ou quatre jours, peut-être plus. Les heures s'étirent et se confondent dans cette obscurité oppressante. Cela doit faire au minimum vingt-quatre heures que je suis retenue dans cette chambre après avoir tiré sur Izek. Mon dieu, je ne réalise toujours pas...

J'ai tiré sur une personne. Il est possible qu'il meure. Je vais devenir une meurtrière.

Pourtant, il m'avait prévenu. Je ne devais pas faire ça. Je ne devais pas devenir comme lui. Il le savait. Je revois encore ses yeux suppliants, comme s'il avait anticipé cet instant. Comment en suis-je arrivée là ?

Je suis apeurée et mentalement épuisée. Chaque minute qui passe, chaque seconde qui s'écoule, me rapproche un peu plus de la folie. J'ai besoin d'aller aux toilettes, j'ai besoin de me doucher parce que j'ai l'impression de sentir comme un cadavre en décomposition. Cette odeur, est-ce la peur, la sueur, ou simplement mon esprit qui me joue des tours ? Je n'aurais jamais pensé le dire, mais j'ai aussi faim. Mon estomac gronde, et la sensation de vide est insupportable.

Si je reste encore quelques heures enfermée dans cette pièce, je vais devenir folle, assez folle pour finir en hôpital psychiatrique. Je remets en question toute mon existence. Les choix que j'ai faits. Pourquoi est-ce que je me suis obstinée à vouloir partir en France ? Pourquoi n'ai-je pas écouté les avertissements de mon père ? Encore une fois, lui aussi m'avait prévenue, et encore une fois, je n'ai écouté personne d'autre que moi-même.

Maintenant, je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même. Je me revois prendre cette décision, pleine d'enthousiasme et de naïveté. Quel gâchis.

Je n'ai jamais été autant séparée de ma famille. C'est vraiment la première fois. Ils me manquent terriblement. Mes quatre petits hommes me manquent énormément. Je revois leurs visages, leurs sourires, j'entends leurs rires dans ma tête. Cette absence me ronge, c'est une douleur sourde et constante, comme un poignard planté dans le cœur.

Je m'allonge sur le sol dur et froid. Le contact avec le béton m'envoie des frissons dans tout le corps. Je regarde le plafond, essayant de trouver des formes dans les ombres, réfléchissant encore et encore à comment je me suis retrouvée ici. À quel point j'étais stupide, aveuglée par mes propres désirs et ambitions.

Je me force à ne pas pleurer, à ne pas craquer. Parce que, me connaissant, si je lâche prise, je ne m'arrêterai jamais. Les larmes viendraient comme un tonnerre, incontrôlables, et je me noierais dans mon propre désespoir. Il faut que je reste forte, pour moi, pour ma famille. Mais c'est tellement difficile. Mon esprit vacille entre des souvenirs heureux et cette réalité cauchemardesque. Chaque seconde est un combat pour ne pas sombrer.

Je tente de me rappeler des choses positives, des moments de bonheur, pour ne pas perdre pied. Les vacances à la mer, les dîners en famille, les soirées à rire autour de la table. Ces souvenirs sont comme des bouées de sauvetage dans cet océan de détresse. Mais même ces pensées réconfortantes sont teintées de douleur, car elles semblent appartenir à une autre vie, une vie qui s'éloigne de plus en plus.

La fatigue me submerge, mes paupières sont lourdes. Mais je ne peux pas dormir. Pas ici. Pas maintenant. Je dois rester vigilante. Qui sait ce qui peut arriver si je ferme les yeux ? Les bruits autour de moi, le silence parfois assourdissant, tout me maintient en alerte. Je dois me battre, ne pas abandonner. Parce que si je m'abandonne, tout est perdu.

Vendetta : L'Accord des EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant