5. La captive du diable

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IZEK


Je sirote tranquillement un verre de whisky dans mon bureau, feuilletant des documents sur les Turcs, espérant y trouver un indice sur ma cargaison. Pour moi, la vengeance dépasse largement une simple question d'argent. C'est une question de fierté et de puissance. Personne ne vole les Morozov. Je compte bien récupérer ce qui m'appartient, coûte que coûte, et les anéantir.

Soudain, mon téléphone sonne, interrompant ma quiétude. Je jette un coup d'œil à l'écran : c'est Anisim.

— Oui, mon frère ? répondis-je en décrochant.

— Tu ne devineras jamais ce qui se passe, annonça-t-il d'un ton ironique.

— Impressionne-moi, demandai-je, intrigué.

— La princesse des yakuzas était à Paris en même temps que toi, et tu sais quoi ? Elle a été kidnappée.

— Vraiment ? Quelle coïncidence !

— N'est-ce pas ? Une drôle de coïncidence.

— Mon frère, ne me dis pas que tu me soupçonnes ?

— Izek, dit-il d'un ton sec. C'est toi, n'est-ce pas ?

— Tu me connais. Tu sais que ce n'est pas moi.

— Justement, je te connais. C'est le bordel à Paris.

— À quel point ?

— Il y a une armée de yakuzas là-bas. Akira est furieux. Il est prêt à déclarer la guerre à tous les clans.

— Que bien lui fasse.

— Dis-moi, Izek. Elle est avec toi ?

— Non, répondis-je en mentant calmement.

— D'accord, je te laisse alors.

— Bien, à bientôt, mon frère, dis-je en raccrochant.

Anisim ne me contredira jamais. Il sait que c'est moi, mais il me fait confiance.

Je reprends le dossier sur les Turcs, mais Charteris entre dans mon bureau, le visage marqué par l'inquiétude.

— Elle s'est échappée ! souffle-t-il.

À cette annonce, je sens la rage monter en moi. Comment une gamine aussi frêle a-t-elle pu échapper à un colosse ? Je vais devenir fou.

— Putain ! Il n'a pas été capable de gérer une seule fille ? m'exclamé-je, furieux. Bon sang, elle ne peut pas rester tranquille quelques heures ? On y va.

Je bondis de ma chaise et sors, suivi de Charteris.

— Tu prends vers le sud et moi le nord, dis-je à Charteris.

— Ça me va.

Je monte dans la voiture et démarre, bien décidé à la retrouver et à l'attacher pour qu'elle ne puisse plus jamais s'enfuir.





ASHA


— Tu... mon cœur se serre.

— Tu finis ta petite balade ? Maintenant, il est temps de rentrer, dit-il en faisant signe vers la voiture.

— Non, dis-je en secouant la tête et en reculant doucement. Je préfère mourir que de partir avec toi... Laisse-moi partir... S'il te plaît...

— Sérieusement, moy angel ? (mon ange)

Izek me regarde comme si j'étais mentalement malade. Je me retourne et regarde la forêt sombre de l'autre côté de la route. Je dois courir. Je dois m'enfuir. Mon esprit me crie de le faire, mais mon corps refuse d'obéir.

Vendetta : L'Accord des EnnemisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant