Vendetta : L'Accord des Ennemis

15. Les ombres du passé

IZEK

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire de devenir une famille ? Qu'est-ce que tu nous caches ? Explique-toi ! exige Anisim, ses yeux perçant les miens.

— T'inquiète, ce n'est rien de grave, réponds-je avec un sourire forcé.

— Explique quand même, insiste Riftan, les bras croisés. Je suis curieux. Qu'est-ce que tu mijotes encore ?

— Je pense qu'il vaut mieux que vous ne sachiez rien, rétorquai-je, essayant de détourner la conversation.

— Parle, ordonne sèchement mon frère.

Je soupire, réalisant que je n'ai pas d'autre choix que de leur dire la vérité.

— Il se pourrait que j'aie fait croire à Asha que la condition pour libérer son frère était un mariage avec moi. Et que j'ai rédigé un contrat de mariage qu'elle a signé. C'est tout. Vous voyez, ce n'est pas grand-chose, balbutiai-je, évitant leurs regards.

Pendant un moment, Anisim me fixe, bouche bée. Puis son expression se durcit.

— Dis-moi que c'est une blague et que tu te fous de nous. Dis-le-moi tout de suite. Parce que je ne vois pas en quoi ce n'est pas grand-chose. Tu es complètement cinglé. La condition était d'avoir le traître et cette condition est acceptée. Toi, vraiment, je ne sais pas.

— Oui, bah c'était... enfin, voilà quoi, balbutiai-je, cherchant mes mots.

— Voilà quoi ? réplique Riftan, incrédule.

— Riftan, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ?

— Bon, écoutez, dans tous les cas, je n'allais absolument pas demander votre avis. Maintenant, c'est fait. Elle a signé le contrat, je l'ai signé, et je vais l'épouser. Le mariage me permettra de la garder ici. Il n'y a rien de personnel.

Anisim souffle bruyamment et se laisse tomber sur le canapé.

— Donc, tu es en train de me dire que tu as menti à une jeune fille en utilisant ses sentiments pour qu'elle t'épouse ? dit Anisim, sa voix tremblant de colère.

Parfois, j'ai tendance à oublier son côté féministe. Il fallait, hein, qu'il sache réfléchir.

— Oui, et c'est un problème ? rétorquai-je, sur la défensive.

À ce moment-là, la porte s'ouvre brusquement et Ariah entre dans mon bureau.

— Izek va se marier ? demande-t-elle, les yeux écarquillés.

— Sors de mon bureau, ferme la porte, toque et reviens quand je te donne l'autorisation, ordonnai-je.

Elle s'exécute à contrecœur, refermant la porte avant de toquer timidement. Je prends une profonde inspiration.

— Entrez.

— Tu vas te marier ?

— Vous réagissez comme si c'était une affaire d'État. On parle juste d'un mariage, les gars. Il n'y a rien de vrai, c'est juste un mariage de convenance.

— Mais t'es plus cinglé que moi, lance Riftan avec un rire amer.

— Quand tu comptes faire ce genre de choses, la moindre des choses, c'est de prévenir ta famille. Tu ne penses pas ? ajoute Anisim, toujours furieux.

— Comment est-ce qu'elle va réagir quand elle découvrira que tu lui as menti ? demande Riftan.

— Je ne compte pas le cacher. Bon, écoutez, il est temps pour nous d'aller rendre visite à nos amis, non ?