4 ✰: Hasard

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L'INSOUPÇONNABLE






MAYRA CHÀVEZ



À Dallas au Texas, aux État Unis.

Qui eût cru que ce serait si simple ? J'ai réussi à museler cet imbécile. Il a dû être abasourdi par mon répondant ; rien qu'en repensant à son expression, cela me fait rire. Lorsque j'ai vu son visage, j'étais certaine que c'était lui, mais le moment où son ami a mentionné son prénom, ça a confirmé toutes mes intuitions.

Bien, première étape accomplie, il est temps de passer à la suivante. Je vais devoir le recroiser comme si cela n'était qu'un pur hasard. Deux jours se sont écoulés depuis notre rencontre, et je dois élaborer un plan pour le revoir. Mais comment procéder ?

Je ne vais pas retourner au Nova, sinon cela sera beaucoup trop facile.

Dehors, en sortant les poubelles, je décide de faire une petite balade. Les promenades nocturnes sont les meilleures. À l'angle d'une rue, j'entends du bruit. Je m'approche de la source du son ; il provient de cette rue, mais d'où exactement ? Si Gaby était là, elle m'aurait conseillé de passer mon chemin, sauf que je ne suis pas Gaby. Le bruit se fait de plus en plus fort ; une voix hurle en suppliant, et j'espère sincèrement que ce n'est pas ce à quoi je pense.

Arrivée à l'endroit d'où provient le vacarme, je découvre un homme en train d'harceler une jeune femme.

— Hé ! Ça va, je ne te dérange pas trop, peut-être ? dis-je à l'agresseur.

— Dégage d'ici, sale pute ! Tu ne vois pas que je suis occupé ? rétorque-t-il en désignant la fille.

Elle est si jeune. Cela me révulse.

— À moins que tu ne veuilles te joindre à nous ? ajoute-t-il avec un sourire malsain.

— Bien sûr, pourquoi n'y ai-je pas pensé ?

Un rire amer m'échappe.

Je m'avance vers lui et lui assène un coup de pied dans le torse ; il tombe à terre, comme la vieille merde qu'il est.

Je me tourne vers la jeune fille et me baisse.

— Ça va aller, c'est terminé. Plus personne ne te fera de mal, lui dis-je avec douceur.

J'entends le malotru se relever, et je fais de même.

— Toi, tu ne sais pas à qui tu as affaire, sale conne.

— En réalité, c'est plutôt toi qui ne sais pas à qui tu t'adresses. Et la conne ici, ce n'est pas moi, mais bien toi.

Il se jette sur moi, tirant mes cheveux.

— Alors, qui est le con maintenant ?

Toujours toi, abruti.

— Enlève tes sales pattes de mes cheveux, l'ordonne-je.

— Oh, madame se prend pour une autorité, mais tu n'es pas en position de donner des ordres !

— Pour la dernière fois, lâche-les, je suis clémente et je t'en offre un avertissement. À toi de voir si tu veux éviter de te faire défigurer.

— Elle est marrante, ta copine, dit-il en direction de la brune.

— C'était ta dernière chance, lui fais-je savoir.

Il tourne la tête vers moi, mais il est trop tard. Je saisisis sa main qui tirait mes cheveux, tourne mon corps vers le sien et lui donne un coup de genou dans le ventre.

L'INSOUPÇONNABLE  [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant