L'INSOUPÇONNABLE [EN PAUSE]

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TW : ( Coup de couteau, arme, sang, meurtres )

🎶 : Never Felt So Alone — Labrinth

L'INSOUPÇONNABLE

LINO ROJAS

À Dallas aux Texas, États Unis.

— EVIE ! hurlais-je.

Elle suspendit tout geste et recula, réalisant la gravité de ce qu'elle avait fait. Avec les garçons, nous accourons jusqu'à Markus, qui est dans un état pitoyable, son nez saignant et son visage chaotique.

— Ne ferme pas les yeux, Markus, lui dit Aran.

Un rire nerveux échappe à Markus.

Il est vraiment en train de rire, ce crétin ?

— Tu es vraiment bizarre, fais remarquer Eliot. Tu viens de te faire tabasser et tu te marres ?

Markus se redresse en s'asseyant, se grattant la tête.

— Elle est passée où ? demande-t-il.

Nous nous retournons tous en même temps.

— Merde, ça fait chier, prononçai-je.

Je me lève et quitte le ring. En sortant de la salle d'entraînement, je me dirige vers sa chambre. Je ne toque pas et ouvre la porte directement. Personne. Elle est peut-être sur le toit, comme la dernière fois.

Je dévale les escaliers et, arrivant en bas, je me dirige vers le jardin. J'ouvre la porte et quitte le salon. L'air est frais et le vent souffle fort. Je doute qu'elle soit sur le toit, mais j'espère tout de même la trouver ici.

Je recule pour examiner l'endroit, mais la réponse est non. Putain ! C'était ma dernière chance de la retrouver. Elle a dû sortir du manoir, c'est la seule explication. Il faut absolument que je la retrouve avant que quelqu'un d'autre ne le fasse à ma place.

Je l'ai punie, non pas parce qu'elle s'est incrustée à la fête, mais pour que je puisse prendre du recul, car je perds les pédales. Je ne lui ai pas adressé la parole depuis notre dernière rencontre ; j'avais besoin de m'éloigner d'elle, mais étrangement, il n'y a pas eu un instant où je ne pensais pas à elle.

Je ne me suis toujours pas excusé pour mes paroles de la dernière fois, mais ce n'est pas dans ma nature de demander pardon. Pourtant, jamais je ne me suis senti mal d'avoir blessé quelqu'un par mes mots. Avec elle, c'est différent, ça me touche réellement. L'envie de me rapprocher d'elle m'envahit.

Elle est si mystérieuse, je ne sais rien d'elle et j'ai un profond désir d'en apprendre davantage à son sujet.

Je regagne le salon et rejoins les garçons dans la salle d'entraînement. Ils ne sont plus là ; ils ont sûrement monté dans la chambre de Markus. Dans le couloir, j'entends le rire de Markus résonner. Celui-là est vraiment amoché pour rire à ce point.

La porte est entrebâillée, je la pousse avec mon pied. Tous tournent la tête vers moi.

— Alors, tu l'as trouvée ? demande Aran.

Pourquoi cela l'intéresse-t-il autant ?

Et pourquoi est-ce que ça t'énerve autant ?

Ferme-la, conscience à la con !

— Non, aucune trace d'elle, annonçai-je.

— Il faut la retrouver, dit Eliot.

Je hoche la tête.