5 ✰: Monsieur le Partron

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L'INSOUPÇONNABLE






LINO ROJAS


À Dallas au Texas, aux États Unis.


On frappe à la porte.

— Entrez.

— Monsieur Rojas, nous avons un problème.

— Qu'est-ce qui est si grave ? demanda-je, la tête plongée dans les papiers.

— C'est au sujet de votre sœur.

Je relève immédiatement la tête des documents.

— Que se passe-t-il avec ma sœur ?

— Elle a disparu. Elle a probablement fait le mur, comme toutes les jeunes filles de son âge...

Je ne lui laisse même pas le temps de terminer sa phrase et l'attrape par la gorge.

— Ne comparez pas ma sœur aux autres filles, c'est clair ? Votre travail était de la surveiller et de la suivre où qu'elle aille, lui dis-je, la voix tranchante.

— Pourquoi vous vous étonnez ? Je vous paye pour ça, après tout ! Maintenant, vous et les autres, vous allez la chercher et la ramener ici en chair et en os, compris ? prononce-je d'une voix menaçante.

— Bien, sortez de mon bureau !

Il s'exécute rapidement et s'en va.

Putain, Alzira !

Je consulte mes contacts et appelle Aran.

— Allô Lino, c'est Alzira, elle s'est encore échappée.

— Quoi ? Encore ! Tu veux que j'aille la chercher ?

— Non, ça ira, les hommes s'en occupent. Tu es avec Marcus et Eliot ? demande-je.

— Oui, ils sont avec moi, me confirme-t-il.

— Bien. J'aimerais vous voir dans mon bureau au plus vite.

— Ne t'inquiète pas, on arrive dans 5-10 minutes.

— Ça marche.

Je raccroche.

Aran est le seul avec qui je suis réellement proche, même s'il y a aussi Eliot et Markus. On se connaît depuis l'enfance ; son père était ami avec le mien, et il a perdu ses parents très jeune. Mon père avait promis à son père de l'élever comme son propre fils.

Il est comme un frère pour Alzira et moi, même si, par le passé, je ne l'aimais pas trop, car il était trop proche de ma sœur et ça ne me plaisait pas. Notre père était quelqu'un de bienveillant, surtout envers ma sœur, il disait que c'était à cause de son statut de fille. Surement, il avait des côtés plus sévères que tendres, mais tout a changé quand ma mère nous a quittés.

Il n'était plus le même homme : malheureux et sévère, je ne le reconnaissais plus. Je me disais qu'il devait vraiment aimer ma mère ; à ce jour, je voulais éviter de tomber amoureux d'une femme, de toute façon, ça me paraissait peu probable.

Je me rappelle que mon père nous avait conseillé, à Alzira, à Aran et à moi, de garder notre cœur bien à l'abri, surtout pour Aran et moi, car nous étions destinés à vivre dans ce monde. Nous étions nés pour cela, pour ne plus avoir de sentiments, en les enfermant dans une tombe jusqu'à ce qu'ils meurent.

La porte s'ouvre, me tirant de mes pensées.

— Entrez.

— Coucou ! dit Markus, toujours aussi enjoué.

L'INSOUPÇONNABLE  [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant