19 ✰: Fou

70 8 79
                                    





TW : ( Sang, violence, meurtre )




L'INSOUPÇONNABLE




LINO ROJAS

À Dallas aux Texas, États Unis.

À la soirée masquée, l'ambiance est si ennuyeuse qu'elle en devient exaspérante. Les mots que j'ai prononcés tournent en boucle dans mon esprit : qu'est-ce qui m'a poussé à dire tout cela ? Je m'en veux de l'avoir traité de cette manière, je ne comprends pas ce qui m'a pris.

D'ordinaire, je me moque de l'impact de mes paroles, mais cette fois, j'ai pris la pleine mesure de leurs conséquences, en voyant l'état dans lequel je l'ai mis.

La raison de ma colère me semble complètement absurde. Je ne sais pas d'où vient cette rage, mais je n'aime pas voir la sorcière si proche des autres hommes. Pourtant, dans le passé, cela ne m'a jamais dérangé. Alors, pourquoi cette soudaine aversion ?

Je réalise également qu'Aran et Evie passent énormément de temps ensemble. Cela ne me plaît guère, et je ne parviens pas à comprendre pourquoi cela me dérange autant.

Markus se sert un cocktail, s'approchant de son quatrième verre alors que la soirée ne fait que commencer. Il s'avance vers moi.

— Waouh, quelle soirée ! Tu ne trouves pas ? me dit-il.

— Pas vraiment.

— Tu n'es jamais content, enfin peu importe. Pourquoi es-tu si en colère ?

— Qu'est-ce qui te fait dire cela ?

— Je le ressens, ça m'enveloppe. Alors, tu comptes te confier ?

— Il n'y a rien à dire, Markus.

— Tu n'as pas envie de parler ce soir.

— Tu as raison, même si je suis ici pour une seule raison : découvrir ce que le vieux papi prépare pour la sorcière.

— Alors, et vous deux ?

J'incline la tête vers lui.

— Je t'ai déjà dit de me lâcher avec ça, Markus.

— Malheureusement pour toi, quelqu'un partage exactement ton opinion.

Je lui demande : « Qui ça ? » Il me répond, fier de ne pas être seul dans cette supposition.

— Ta charmante sœur.

— Pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas ? Vous formez tous les deux un duo insupportable.

Il éclate de rire.

— Rires à part, espèce de crétin.

Alors que le silence retombe, je lui demande :

— Tu ne trouves pas qu'en ce moment, Aran et Evie sont trop proches ?

Il tourne la tête, curieux de connaître mon raisonnement.

— Je l'admets, la dernière fois, je les ai vus s'enlacer.

J'écarquille les yeux, souriant d'incrédulité.

— Quoi ? J'ai dû mal entendre. Comment ça, il a fait un câlin à ma sorcière ?

Il se met à rire, et je reste perplexe, ne comprenant pas pourquoi il rit.

— Je plaisante, il n'y a jamais eu de câlin.

Je relâche son col, surpris de ressentir un soulagement inexplicable face à cette situation, alors que je devrais me moquer de qui elle fait des câlins.

L'INSOUPÇONNABLE  [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant