𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏

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Louis

Moi stressé ?

Absolument.

Ça fait déjà trente minutes que je fais les cent pas dans ma chambre. Mon cœur bat à un rythme effréné dans ma poitrine. Comme s'il allait en sortir.

Mais comment en suis-je arrivé là ?

Putain.

Je suis mal.

Cet exposé que je dois réaliser avec Aylin à cause de nos bavardages intempestifs risque de griller ma couverture. On se voit aujourd'hui pour le finaliser. Et comment dire que tout ne s'est pas passé comme prévu.

Madame à un emploi du temps de ministre, ou en tout cas, c'est ce qu'elle cherche à faire croire. Donc son seul jour disponible s'avère être le dimanche. Mais c'est également le seul jour où la bibliothèque universitaire est fermée.

Alors le plus naturellement du monde, elle a décidé que l'on ferait ça chez moi.

« Bon, ben comme la BU est fermée et, que c'est mort pour travailler chez moi, on fait ça chez toi »

Elle ne m'a même pas laissé le choix. Sauf que, moi, ça ne m'arrange pas du tout cette solution. Ma mère est à la maison le dimanche et c'est le seul jour où je dois m'occuper d'elle.

Certes ce n'est pas la fin du monde vu qu'on sera dans la chambre d'à côté et qu'au moindre besoin, elle pourra faire sonner mon téléphone grâce au bouton de sa télécommande.

Pourtant, la crainte que ma mère reconnaisse Aylin me consume. Elle ne doit pas savoir qu'elle est venue chez nous.

Seul point positif, enfin positif si on veut, je sais qu'Aylin n'a aucune chance de reconnaître ma mère, vu qu'en l'occurrence elle ne voit plus rien.

J'espère de tout cœur qu'elle ne va pas faire sa fouineuse. Je sais qu'elle est très curieuse.

Après avoir rangé ma chambre pour la rendre la plus présentable possible, je me rends compte à quel point je suis idiot.

Ce n'est pas comme si elle était en mesure de juger l'état de ma chambre.

Tant pis ce n'est pas une raison pour l'accueillir dans la saleté. Après avoir ordonné mes affaires, je vais prévenir ma mère qu'on aura une invitée aujourd'hui.

J'ouvre la porte de sa chambre avec douceur et découvre qu'elle est bien éveillée. C'est assez rare à cause de tous les médicaments qu'elle ingurgite et toutes les infusions qui lui sont administrées par les machines.

— Maman, l'appelé-je dans un murmure. J'espère que ça ne te dérange pas, mais aujourd'hui une amie de l'université va venir à la maison on a un exposé à préparer.

Un sourire se dessine lentement sur ses lèvres.

— Tant mieux, souffle-t-elle d'une petite voix. Je suis contente que tu te sois fait des amis.

Elle tousse après cette petite phrase. J'ai mal de la voir comme ça. Tellement mal. Mais pour mon plus grand malheur, je ne peux rien y faire. Me voilà impuissant. Et ce même si je suis prêt à tout pour elle.

Tout.

— Bon, je ne te dérange pas plus, l'avertis-je alors que je vois qu'elle est déjà en train de sombrer à nouveau. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite surtout pas à appuyer sur le bouton, je viendrais.

Alors que je pensais qu'elle s'était endormie, elle me répond d'une voix à peine audible.

— Ne t'inquiète pas... pour moi...Travail bien... avec ton amie.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant