11.Sauver le soldat «Blink»

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«—Les troupes sont déployées, mon lieutenant! ?Nous attendons les ordres!»

L'officier Muñoz inspecta sa montre connectée. Peut-être une fausse alerte. Ce n'était pas la première fois que ce clown leur faisait le coup. Lui et ses expériences dangereuses complètement débiles.

Dire que j'ai été démobilisé pour ça...

Il fallait se reprendre. Il était là pour faire un boulot de merde et c'était sa punition pour s'être fait blesser. Il avait décidé d'accepter la sentence et de tout faire pour rentrer dans les bonnes grâces de ses supérieurs.

Même si ça voulait dire nettoyer la merde d'un scientifique à moitié cinglé. Sachant que l'autre moitié ne valait pas beaucoup mieux.

«—Sergent. Déployez un tiers des hommes vers l'est du complexe. L'autre tiers vers l'ouest et le reste avec moi. On collapse côté sud. Vu?
—O–Oui, mon lieutenant!»

Il sentit une hésitation.

'Tain, en plus je me coltine tous les troufions les plus débiles.

«—Vous êtes douze. Un tiers ça fait combien, chez vous, sergent? Bah, laissez tomber la question, je vais vous épargner un calcul douloureux. Quatre hommes pas groupe. Au trot et on garde le contact.
—Euh, mon lieutenant, on tire à vue?
—La dernière fois que notre protégé a laissé s'échapper l'une de ses bestioles, Floyd a failli se faire couper en deux. Donc si tu vois un truc –autre que le prof, hein– tu poses pas de question et tu tires!»

⭐⭐⭐ 

«—Et si on se servait de lui comme bouclier humain?»

Traxton regarda Jigsen fixement. Il voulait que le pilote sentit le poids de son jugement et de sa consternation.

«—Pire idée du monde. On doit déjà exfiltrer la gamine, et c'est pas simple. On s'encombre pas de ce mec en plus, c'est un non négatif.
—Moi, c'que j'en disais, hein...»

Ils avaient vu les militaires se séparer en trois groupes. Rien qu'à les voir se déplacer, c'était clairement des bleus. Ils pourraient s'en sortir, à condition de ne pas tomber sur des nerveux de la gâchette.

—Scipio, tu m'entends?
—Oui, je vous perçois capitaine. Que s'est-il passé?
—Je t'expliquerai. On est dans la merde, faut qu'on bouge. Démarre les moteurs, et prépare nous une extraction avec au moins trois hyper-sauts.
—Et avec ça, vous voulez un petit café et du vrai sucre?
—C'est pas le moment, merde! Arrête de faire ta diva et fais chauffer les turbines!

Rasant les murs, ralentis par M3d1c qui brinquebalait, conformément à ses habitudes, le jeu s'annonçait serré. Les militaires allaient se rejoindre sur le devant du complexe. Un groupe allait forcément les intercepter en passant du côté de la plateforme du Rodger Young.

Pour ne rien arranger, le complexe était un vrai labyrinthe.

La Salle des Spécimens était verrouillée et sécurisée, impossible d'ouvrir les portes blindées. Ils devaient faire le tour. Heureusement, Yamato avait déjà piraté la domotique et avait un plan de la résidence. 

«—Bon, les enfants, y a pas trente six solutions. Il faut qu'on laisse le temps à M3d1c d'arriver jusqu'à Scipio. Après, on pourra le rejoindre et filer.
—Euh, cap'tain, j'vois au moins trois inconvénients à ce plan, sauf vot' respect, hasarda le pilote.
—Seulement trois? Objecta Yam. 
—C'est pas compliqué. On déclenche une fusillade, ça fait diversion et on en profite pour se barrer.
—Effectivement, ça fait plus que trois inconvénients. Mais c'est notre meilleure chance.»

Chroniques SpatialesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant