Raconter pour vivre (14/17)

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Je voyais ton image comme si j'étais en proie à une rêverie. Tandis que je marche ambulant, car en réalité, sans toi, ô mon aimée, qui pouvais-je être ? Qu'étais-je ? C'est comme si ton amour m'avait enchaînée. Qui pouvais-je être ? Qu'étais-je ? Je me sentais perdu sans toi, de la même manière qu'un oiseau enfermé dans une cage. Je ne pouvais vivre sans toi. Devoir attendre de te voir me semblait inadéquat. Mon impatience me torturait. L'amour est le plus beau des langages, ah ! L'amour fait si mal, ô aimée, il y avait tant de choses que j'aimerais te dire. Ce sentiment, cette impression que tu ne m'aimais pas était si infernale. Et pourtant, même maintenant, l'amour que tu as pour moi me fait resplendir. Ton amour m'anime. Mais, peut-on vraiment appeler cela de l'amour ? Les pensées qui divaguent dans ma tête s'abîment, mes sentiments me commandent, contre ma volonté et contre mon gré. Mon cœur t'appartiendra toujours, comme une offrande à la déesse que tu es. Le sentiment de l'amour est exquis, il a un goût sucré. J'aimerais ne plus être enivré de toi. Je suis en proie à des sentiments contradictoires. Mes sentiments me commandent contre ma volonté et contre mon gré. Je suis ivre de mes sentiments et ivre de toi. Je suis totalement sous leur emprise et je ne peux leur obéir que gentiment. Face à mes émotions, je ne peux qu'être inoffensif, ce ne sont que mes sentiments qui me guident. Ce sont eux qui me rongent de l'intérieur et me font ressentir une multitude d'émotions à ton égard.
L'amour est si splendide, mais c'est comme une malédiction. Je suis ivre de mes sentiments et j'aimerais ne plus être enivré de toi. Mon cœur t'appartient comme une offrande à la déesse que tu es, contre ma volonté, contre mon gré. Dans une semaine, nous aurions dû célébrer notre anniversaire de mariage. Nous nous étions unis il y a dix ans exactement. Mourir une semaine avant son anniversaire de mariage, c'est si décevant, n'est-ce pas ? Une voix dans mon esprit hurle : elle souhaite que tu sois là avec moi. Comment faire taire cette voix affreuse ? Pense à moi, ma tendre femme, et éternellement. Reçois les mille et un baisers d'un amour inébranlable et impérissable. Je n'ai pas passé un jour sans t'aimer, je n'ai pas passé une nuit sans te serrer dans mes bras. Depuis mon arrivée à l'hôpital, je n'ai pas arrêté de maudire le destin et le ciel en prenant mes traitements médicamenteux pour me tenir aussi loin de toi. Au milieu d'une prise de sang, en buvant un sirop, il n'y avait que toi, ma Marie, qui occupe mon esprit et occupe mon être tout entier. Si, au milieu de la nuit, je me lève en sursaut, c'est, car j'ai peur de ne plus te revoir et de ne plus entendre ta voix. Tu n'es pas venue me voir depuis une semaine. Une semaine, sept jours, c'est si long. Oh ! Pourquoi n'es-tu pas venue me revoir ? Je ne t'en veux pas, mon amour... Je sais bien que tu as tenté du mieux que tu pouvais de venir me voir. Je sais bien que tu as tenté.
As-tu arrêté de m'aimer ? As-tu arrêté de me considérer dans ton cœur ? Ma Marie... Quel supplice de ne pas avoir pu te voir. Néanmoins, je ne veux pas que tu te sentes coupable et je ne veux pas que tu t'en veuilles. Sois maudit le destin (et non toi) ! La tristesse de mon âme et de mon cœur est sans pareille. Pourquoi est-ce que le destin a tourmenté un homme de cette manière ? Adieu, mon amour, ma femme, ma vie, ma merveille, ma dulcinée, ma muse. Adieu et merci pour cette vie. Merci pour ton amour. Merci pour ton soutien. Pardonne mes questions futiles et puériles, car je n'aurai même pas dû penser cela. Pourrais-tu me pardonner ? Pardonne-moi, mon âme est très affaiblie et peinée. Marie. Je suis si craintif vis-à-vis de ce qui m'attend dans l'au-delà. Je t'embrasse et te serre dans mes bras pour la dernière fois. Pardonne-moi pour mes craintes absolument infondées. Pardonne-moi pour cette vie. On dit qu'il faut écouter et exécuter les dernières demandes d'un mort. Est-ce trop demandé ? Je meurs d'envie de te voir pour la dernière fois. Que fais-tu et à quoi penses-tu ? Ah ! Je suis sûr que tu ne t'imagines pas que la mort m'emporte petit à petit ! Mon pauvre ange... Je te quitterai bientôt mon ange. Tu seras triste, peinée et l'as. Ma Marie, seras-tu triste ? Je sais bien que tu le seras...
Lorsque tu venais me rendre visite à l'hôpital, ton sourire était sporadique, il devenait de plus en plus rare. Tu te rendais dans la salle de bain et lorsque tu revenais, tu affichais un faux sourire sur ton visage. Tu étais malheureuse, Marie, je savais que tu pleurais et que tu ne voulais pas te montrer en proie au malheur face à moi. Pourquoi avoir dissimulé ces sentiments ? Ta réponse serait : « Je ne voulais pas te blesser. » Tu es malade. Tu souffres, cela se voit. Tu es triste et malheureux. Je ne voulais pas rajouter une autre charge émotionnelle à ton cœur. » Tout cela n'aurait été que mensonge. Tu n'aurais pas dû mentir de cette manière lorsque je te demandais pourquoi tu t'étais congédiée dans la salle de bain. « Je voulais seulement me refaire une beauté. » Quel odieux mensonge, ma vie. Ma vie. Ce n'est pas un surnom que je te donne à la légère. Car, en réalité, ma Marie, tu es toute ma vie. L'air est infâme lorsque ce n'est pas l'air que tu respires. Mon cœur se flétrit quand tu ne lui adresses pas des mots doux. Mes yeux pleurent puisque tu ne les regardes pas. Ma peau se raidit lorsque tu ne la caresses pas. Mon âme est rongée à l'idée que je ne te reverrai plus. Je t'aime tant. Je souffrirai de mon amour bien trop passionné et ardent. J'aurais pu subir toutes les tortures à ta place pour que tu ne sois pas malheureuse. Je te quitte bien vite, ma chérie. J'aurais aimé que notre temps à deux soit plus long. Je souffre de te savoir loin, chez nous, heureuse certainement. Demain, l'hôpital t'appellera et t'annoncera ma mort. Pourras-tu vivre sans moi ?
Ma Marie, il ne faut pas que tu oublies que je t'aime. Ne m'oublie pas, ma précieuse. N'aime que moi. Je suis si égoïste, pardonne-moi. N'aime que moi. Ô mon adorée, je t'aime tant. Mon cœur devient si noir et si sombre, encore plus que les abîmes, en imaginant que tu en aimeras un autre. Peut-on mourir d'amour ? Je ne pense pas. Mais, le chagrin d'amour, lui, est bien réel. Vais-je vraiment mourir de maladie et non pas brûler par les flammes de mon amour pour toi ? Je suis si bête. Désolé, mon amour. Mon cœur se serre, mes yeux ne désirent que pleurer. J'ai pris une photographie de toi et maintenant, je pleure à sa vue.
Mon âme est morte et solitaire. Je t'aime, mon amour... Mon bonheur vient de mourir.

Le cœur en lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant