Je voulais alors profiter de cette nouvelle vie pour pouvoir renouer des liens indéfectibles avec elle. Malgré les années qui avaient passé, l'absence de ma mère m'avait forgée. Mais, qu'est-ce que cela faisait d'avoir une mère ? Étrangement, la mort d'Adam avait ravivé une flamme à l'intérieur de moi.
Cette flamme me demandait d'aller à marseille pour la retrouver. Après de longues recherches, j'avais enfin retrouvé la trace de sa mère à Grasse. Un article de journal, indiquant son adresse complète étant donné qu'elle produisait des pots en terre cuite et qu'elle faisait de la poterie, me guida jusqu'à elle, comme si le destin voulait m'aider à la retrouver. « À contacter si vous souhaitez un pot en terre cuite ou une poterie sur mesure. » 5 rue de l'allée Sarriette, Grasse. « Livraison possible dans tout le pays » indiquait l'article. Les émotions tourbillonnaient en moi, un mélange de peur, de colère, d'espoir et d'excitation. Qu'allait-il se passer ? Allait-elle me reconnaître ? Comment une mère pourrait reconnaître son enfant qu'elle n'a pas vu depuis des décennies ? Mon cœur battait à tout rompre.
J'observais frénétiquement les numéros et les noms des rues. Mon esprit bourdonnait d'anticipation et d'appréhension. Dans l'article, il y avait un portrait minuscule de celle qui était ma mère. C'était une femme assez jeune, aux longs cheveux bruns, au teint semblable au clair de lune argenté, aux épaules larges et aux lèvres aussi rouges que des cerises. Après des heures de recherche, je pus enfin trouver sa rue. J'étais face à sa maison. Les ruelles étroites de Grasse étaient perchées sur de la verdure. Au détour d'une rue sinueuse, se dressait une maison à l'élégance discrète, mais captivante.
La maison, construite en pierres taillées aux teintes chaudes et ocres, semblait se fusionner harmonieusement avec le paysage environnant, qui était constitué d'arbres et de fleurs diverses. Ses volets en bois sombre encadraient des fenêtres aux grilles ouvragées, laissant filtrer la lumière dorée du soleil méditerranéen. Une porte en bois massif, ornée de motifs traditionnels, s'ouvrait sur un pavé de carreaux de céramique colorés, où s'épanouissaient de multiples jardinières débordantes de fleurs aux couleurs vives. Je m'avançais vers la porte en bois et toquai une fois, puis deux fois. Une femme, qui ressemblait trait pour trait à celle sur l'article, vint m'ouvrir d'un air radieux. Elle me salua avec une voix vive :
« Bonjour. » Je suppose que vous avez vu l'article. « Êtes-vous là pour une commande ? »
Je ne pus qu'apercevoir le salon. À l'intérieur, la maison respirait l'authenticité et le raffinement. Les murs blanchis à la chaux étaient décorés de motifs géométriques en stuc, témoins d'un artisanat ancestral. Un puits de lumière diffusait une douce clarté dans le salon, mettant en valeur les tapis persans tissés à la main et les coussins brodés qui ornaient les sièges en velours écarlate. Sur le buffet en bois se trouvaient de nombreux vases en poterie colorés.
— Bonjour. En réalité, je suis ici pour autre chose.
Ses sourcils se froncèrent dans un mélange de déception et d'étonnement. Comment annoncer à une femme que vous êtes sa fille ? Je sentais une force dans mon cœur m'encourager à le lui apprendre. Peut-être que cette force était mon mari.
— Avez-vous une fille ?
— Oh, ma chère dame, cela fait bien longtemps que je ne l'ai pas vue. J'ai été séparée d'elle, il y a bien des années. C'est ma fille par le sang, mais elle a été élevée par les parents de mon défunt mari.
Une lueur était perceptible dans ses yeux, une sorte de rayonnement, en parlant de sa fille qu'elle n'avait pas vue depuis des années.
Pourquoi me demandez-vous cela ? dit-elle d'une voix calme.
— Je connais votre fille.
— Ah non ! cria-t-elle, comme si elle était énervée. Je ne crois pas en ces idioties. De nombreuses personnes m'ont déjà menti de cette manière. Ma fille me manque terriblement. Il n'est pas sympathique de se moquer des sentiments d'une mère.
— Veuillez-vous calmer. Je vous dis la vérité.
Elle se tut et me regarda d'un air louche. Ses yeux se plissèrent. Allait-elle me reconnaître ?
— Pourquoi devrais-je vous croire ? déclara-t-elle d'une voix tremblante. Vous n'êtes qu'une étrangère. Pourquoi devrais-je croire la première personne frappant à ma porte ?
— Quel est le prénom de votre fille ?
— Cela ne vous regarde pas.
— Votre fille s'appelle Marie et est âgée de trente-cinq ans aujourd'hui. Elle a été élevée par ses grands-parents à marseille après que vous ne l'avez pas abandonnée. Vous lui avez donné naissance le premier jour du mois de mars ici, dans cette maison où vous habitez. Votre mari travaillait dans une usine d'embouteillage. De plus, il a trouvé la mort il y a de cela quelques années. Toutefois, la cause de sa mort n'a jamais été connue.
— Une minute, comment savez-vous tout cela ?
— Tout simplement parce que je suis Marie. Ne me reconnais-tu donc pas, maman ?
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Le cœur en lettres
Storie d'amore------------------ Meilleurs classements : 🏅 #1 bien-être 🥈#3 chick-lit 🥉#5 fondation et #5 reconstruire ------------------ Comment guérir après la perte de votre époux que vous aimez plus que tout ? Marie a perdu son mari Adam des suites de sa...