Le cœur en lettres

Le parfum du cœur (2/2)

Finalement, alors que le soleil déclinait lentement à l'horizon, le parfum était prêt. Elle le contempla avec tendresse, sachant qu'il serait bien plus qu'un présent matériel. C'était un symbole, un lien invisible entre eux, capturant leur histoire et leur amour dans un flacon délicat. En dépit de l'annonce du déclin de l'état de son mari, elle put trouver un peu de réconfort dans la fabrication de ce parfum. Alors que les derniers rayons du soleil caressaient doucement la parfumerie, elle observa le flacon avec une émotion palpable. Chaque goutte de ce parfum représentait bien plus qu'un mélange d'essences ; c'était le reflet de leur amour, un témoignage de leur histoire et de leur idylle unique au monde. Dans ce flacon fragile reposait bien plus que des arômes, c'était un témoignage empreint d'amour une empreinte olfactive de leurs souvenirs les plus tendres. Alors que les nouvelles sur l'état de santé de son mari se faisaient de plus en plus sombres, la création de ce parfum était devenue son refuge, une manière de se distraire et de ne pas perdre prise.
Chaque note, chaque accord était une prière silencieuse pour sa guérison. Tandis que le flacon reposait entre ses paumes, elle sentit une vague de chaleur et de joie l'envahir. Ce parfum, bien plus qu'un assemblage de fragrances semblables les unes aux autres, était devenu une sorte d'échappatoire. Ce parfum lui permettait d'oublier la dureté de la vie. Chaque pulvérisation de ce parfum serait un doux rappel de l'amour qu'elle lui portait, un lien invisible qui transcenderait les distances et les épreuves de la vie. Dans sa fragilité et sa beauté, ce flacon renfermait l'unité et l'amour, contre la division. Ce flacon renfermait un amour hors du commun. Alors, dans l'intimité de la parfumerie, nous avions pu sceller ce parfum qui était bien plus qu'un parfum. C'était une ode et une ballade à l'amour et à la guérison. Car même dans les moments les plus sombres, l'amour peut briller de mille feux, illuminant le chemin de ceux qui s'aiment malgré les multiples épreuves de la vie. Un sourire se forma sur son visage tandis que son regard croisa le mien :
— Merci pour votre aide. Je suis sûre que cela plaira énormément à mon mari.
Elle pressa le flacon de parfum contre son cœur en inhalant la fragrance :
— Je vous en prie, dis-je. Fabriquer des parfums est mon métier.
— Pourquoi avoir commencé à fabriquer des parfums ? Pourquoi avez-vous déménagé ?
Je pris une profonde inspiration en réfléchissant à cette question. Pourquoi avais-je commencé à fabriquer des parfums :
— Mon ancienne ville me rappelait énormément mon défunt mari. Alors, j'ai décidé de venir ici pour prendre un nouveau départ. De plus, j'ai pu rencontrer ma mère, qui a été séparée de moi dès mon plus jeune âge.
— Est-ce votre mère qui vous a encouragé à ouvrir votre parfumerie ?
— Ma mère m'a incité, mais ce n'était pas son idée. À mon arrivée ici, j'ai pu découvrir une passion pour les fleurs et les parfums envoûtants présents dans l'air. Mon mari aimait énormément les parfums, alors je pense que c'est une manière de contribuer à sa mémoire.
Cette dernière acquiesça à chacune de mes réponses comme si elle pouvait lire dans mes pensées et dans mon cœur comme il est possible de lire dans un livre ouvert. Elle rit légèrement :
— Vous m'inspirez beaucoup, Madame Auberivière. Serait-il possible de rester en contact ? Nos histoires ont l'air d'être très similaires et nous avons beaucoup de points communs.
— Bien sûr, cela ne me dérange absolument pas.
Sa main attrapa un bout de papier dans son sac en cuir rouge et en sortit un stylo rouge. Puis, elle commença à noter un numéro, un nom et une adresse dessus. Je le saisis et le lis : « Aude Martin. » 20 rue des Pyrénées