Pourquoi est-ce que ma vie devait être si tourmentée ? Mon Dieu ! Aimer est un grand malheur. Finalement, l'amour est une malédiction et non une bénédiction. Aimer trop mène inévitablement à la perte. S'il te plaît, mon aimée, ne sois pas trop triste en apprenant la nouvelle de ma mort. Je deviens fou parce que je t'aime. C'est risible. Je t'adorerai et t'aimerai éperdument ! L'amour est comme la houle. La houle est une chose dangereuse, car on ne peut prévoir son passage. Autrement dit, cette dernière peut tout détruire en un passage et ainsi, tout raser. L'amour peut détruire des vies, des âmes, des cœurs. Mon amour a-t-il donc été semblable à la houle ? J'aimerais m'envoler avec toi.
J'aimerais être libre de cette cage qu'est la vie, ne plus être un oiseau enchaîné. J'aimerais que nous nous envolions tous les deux afin que nous puissions nous épanouir dans une autre dimension, un autre monde, un autre univers, mais aussi, une autre vie. Une vie différente, sans maladie, sans désarroi, sans mort, sans tristesse. L'idéalisme n'est pas un humanisme. J'espère donc que je suis... J'ai été victime de cette houle et je l'assume !
Vouloir t'épouser n'était pas un fantasme ou le caprice d'un jeune homme. Vouloir t'épouser était mon rêve et ma destinée. Vouloir être heureux à en mourir, voilà mon objectif dans cette vie. J'ai été heureux grâce à toi, ma Marie. Alors merci. Désormais, je dois mourir, n'est-ce pas ? Un proverbe disait : « L'amour donne l'esprit aux femmes et le retire aux hommes ».
Oh ma chère, ce proverbe n'est que bien trop vrai. Dans cette lettre, témoignage ultime de mon amour pour toi, j'ai réellement la sensation de m'être ridiculisé. C'est comme si je ne pouvais pas me contrôler ni écrire de la manière dont je l'aimerais. Tu me fais tout simplement perdre la tête, mon amour. J'en suis presque en colère. Mais, que puis-je dire ? Perdre la tête signifie que tu auras toujours un effet sur moi et que je ne t'aime que d'une manière trop forte et puissante qui est capable de faire dévier les bateaux dans la mer. Ah ! J'ai l'impression de dériver sur un désert d'eau. Sans boussole, sans carte, sans aucune ressource. Autrement dit, totalement à la merci de ce désert d'eau. Ce désert d'eau est toi ; je suis en ta possession, tu me fais perdre mes moyens et mes repères. Toute ma vie a été une nuit polaire. Par définition, la nuit polaire est une période d'obscurité durant laquelle le soleil reste en dessous de l'horizon. Toute ma vie, j'ai été triste, peiné et désespéré depuis la mort de ma sœur. Ma vie avait été bouleversée de la plus odieuse des manières.
Dès notre rencontre, ma vie s'était transformée en jour polaire, soit des journées où le soleil ne se couche pas. Qu'est-ce qu'un homme à l'ombre de la mort pourrait dire de plus ? Qu'est-ce que tu voudrais que ton mari te dise ? Que veux-tu que je te révèle ? Je t'aime. Dorénavant, ma lettre me semble si... ridicule. Déclamer mon amour était mon objectif dans cette lettre. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir failli à mon objectif. J'aurais voulu te dire avec plus d'exactitude, plus de minutie, plus de détails, plus de précision ce que je ressens pour toi. Depuis plus de dix ans, je t'appartiens. Depuis plus de dix ans, tu as mon sang, mon souffle, ma vie, mon cœur. Je ne pense pas qu'il y ait autre chose que je puisse t'apprendre.
Que pourrais-je ajouter que tu ne saches déjà ? Ô ma bien-aimée, il me paraît que tu es devenue ma raison de vivre. Tu es mon unique et ma seule pensée. Il paraît que chaque souffle que je prends est nourri par ton amour. Chaque mot que je veux te dire permet d'étancher ma soif d'amour.
Ton regard est si charmant et doux, ton sourire est si attendri et avenant, tu as répandu dans mon cœur une vague d'amour et de grâce. Il n'y a rien d'autre que je puisse t'apprendre. Il n'y a rien d'autre que je puisse te dire. Je t'aime ma chérie ! Je t'aime ma dulcinée ! Même en sachant que je vais mourir, j'ai l'envie et l'espoir que tu vas me protéger de l'ange de la mort qui va arracher mon âme. Tu mérites tout. Tu mérites le bonheur, l'amour et la grâce. Tu mérites que Dieu te transforme et te métamorphose en ange. Après tout, l'ange est la plus belle des créatures, une créature dénuée d'imperfections. Or, c'est ce que tu es. Je t'aime !
Te rappelles-tu la première fois où nous nous sommes dits « Je t'aime » ? Je t'aime. Trois mots, sept lettres, une portée universelle, un sentiment aussi grand que l'amour. C'est un souvenir gravé à jamais dans ma mémoire. Rien que ce matin, tu m'as envoyé un message pour me dire « je t'aime ». Là où on s'aime, il ne fait jamais nuit. Ton amour m'a permis de planter des roses dans le jardin de fleurs que tu as créé dans mon cœur. Je l'avais déjà évoqué précédemment, mais pas avec tous les détails nécessaires, pas de la manière dont j'aurais dû décrire cette scène, ce moment, ce souvenir. Ce jour-là, le jour de la Saint-Valentin de la deuxième année de lycée, j'étais arrivé de bonne heure.
La veille, j'avais rédigé une lettre que je voulais soigneusement et discrètement glisser dans ton casier. Finalement, tu m'avais déjà pris de court et tu avais déjà glissé une lettre. Le contenu de ladite lettre, je m'en rappelle encore. « Présence souhaitée sur le toit. » Merci de venir seul avant le début des cours. « Ton admiratrice anonyme », un sourire s'esquissa sur mon visage, car je me doutais qu'il s'agissait de toi. Du moins, je le voulais, j'espérais délibérément que ce soit toi. Si ce n'était pas toi, j'aurais pu avoir une crise cardiaque. Alors, en me rendant sur ce toit, ma joie fut immense et indescriptible.
Je te vis, dans une robe en coton blanche, attendant sous l'arbre aux fleurs de cerisiers du toit de l'école, illuminée par les rayons du doux soleil du mois de février. Tu avais l'air si belle, magique, majestueuse, époustouflante, comme une fée virevoltant dans le ciel bleu du printemps. Je m'arrêtai et je t'observais. Chacun de tes traits était unique, chaque brin de cheveux, chaque cil, chaque centimètre de ton corps — quel régal pour les yeux ! Il est certain que chaque battement de mon cœur résonne avec ta présence, comme une mélodie éternelle qui enivre mon âme.
En ce doux instant, alors que mes pensées voyagent à travers les méandres du temps, je me trouve plongé dans les souvenirs de ces moments inoubliables que nous avons partagés. Soudain, tu te rapprochas de moi, me sortant de mes pensées, avec un sourire aguicheur et coquin à la fois. « Bonjour », disais-tu nerveusement. Je souris. Nos regards se croisèrent, emplis d'une tendresse infinie et d'une complicité profonde. Nos regards disaient trop et peu à la fois, ils exprimaient tout ce qui était exprimable sans aucun mot. Chacun de ces instants est un trésor précieux, gravé à jamais dans les méandres de mon esprit, scellant notre amour d'une manière indélébile. Je me souviens du tout premier regard échangé à ce moment-là, ce moment fugace où nos yeux se sont rencontrés et où j'ai su, au plus profond de mon être, que tu étais celle qui illuminerait ma vie.
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Le cœur en lettres
Romance------------------ Meilleurs classements : 🏅 #1 bien-être 🥈#3 chick-lit 🥉#5 fondation et #5 reconstruire ------------------ Comment guérir après la perte de votre époux que vous aimez plus que tout ? Marie a perdu son mari Adam des suites de sa...