Raconter pour vivre (9/17)

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Ma précieuse, pardonne-moi pour cette cruelle séparation, pour le fardeau que je te laisse endosser seule. Je donnerais tout pour rester à tes côtés, pour chasser la peur de la solitude de ton esprit, mais le destin en a décidé autrement. Mais, je préfère mourir que te voir mourir. L'idée de te savoir seule me remplit d'effroi. Sans ma présence, sans mon étreinte, sans mon réconfort, comment pourras-tu continuer ta vie ? Ne seras-tu pas désemparée ? Ta solitude sans moi me terrifie. Chaque pensée de ces moments à venir me glace l'âme tout entière. Je crains que tu ressentes un vide incommensurable, que chaque jour te rappelle ma mort. Je redoute que la moindre brise te murmure mon absence. Il me déchire l'âme de penser que mes bras ne pourront plus te serrer, que mes yeux ne pourront plus se perdre dans les tiens. Ma douce, je prie pour toi. Je t'en prie, puisses-tu trouver la force d'affronter l'avenir, de continuer malgré la douleur de mon départ. Sache que mon amour pour toi demeure, que mes souvenirs seront un pansement pour ton cœur. Ma dulcinée, pardonne-moi pour cette épreuve. J'aurais tant aimé rester à tes côtés. Vivre et tout te donner. Dans cette lettre d'adieu, je te conjure de chérir notre amour, de me chérir, de te souvenir de moi dans la lumière, et de savoir que même dans la mort, mon cœur t'appartient toujours. Mon cœur restera le tien. Puisses-tu, ma tendre muse, trouver en ces lignes une brise légère apaisant ton cœur meurtri en proie au chagrin. Mes paroles, j'espère, sauront consoler ta tristesse.
Ma bien-aimée, adieu pour cette vie éphémère, mais sache que dans l'ombre du crépuscule, mon amour veille sur toi, éternel et inaltérable. Nous nous retrouverons dans une vie éternelle. Tu dois y croire. Il me semble que c'était hier, alors que nos cœurs, enlacés par le fil d'or des promesses éternelles, se sont unis dans le sacrement de l'amour pur aux yeux de Dieu. Le jour de notre mariage, la terre et le ciel paraissaient se confondre, comme si mon monde tout entier prenait enfin vie. Ce jour-là, mon cœur s'ouvrit entièrement à toi, telle une rose épanouie sous la caresse tendre de l'arrivée fastidieuse du printemps. J'ai revêtu l'habit de marié pour venir à toi, ma reine, et devenir tien dans cette petite mairie. La lumière dans tes yeux, l'innocence dans ton sourire, resplendissait telle une étoile filante irradiant les cieux de son éclat. Ta précieuse main dans la mienne, nous avons marché les escaliers un à un, afin de se jurer fidélité et de se dire oui pour la vie. Les anges, complices de notre amour, ont étreint la terre dans un doux baiser de bénédiction. Ils ont même célébré l'union de nos deux âmes en dansant de joie. La symphonie des rires, des pleurs de joie et des murmures d'émotion. Voilà ce qu'était réellement notre mariage : un moment d'allégresse, telle une mélodie envoûtante d'une flûte de roseau.
Te souviens-tu de la brise délicate qui caressait tes cheveux, des roses parfumées ornant l'autel de notre amour, des promesses murmurées à l'oreille dans le secret de l'intimité, des étreintes éperdues passionnées pour l'éternité, nos destins entrelacés ? Te souviens-tu de nos baisers langoureux scellant à jamais notre vie à deux ? Chaque bougie allumée, chaque regard échangé, chaque baiser volé, ont gravé dans nos mémoires le sceau indélébile de ce jour sacré. Ces instants d'éternité, gravés dans la mémoire de nos souvenirs, brillent encore tels des joyaux précieux chéris par les anges. Dans chaque battement de mon cœur amoureux, résonnent les paroles de notre promesse éternelle, les promesses murmurées dans l'intimité de ce jour béni, les échos de notre amour éternel qui transcendent la mort elle-même. Ma bien-aimée, mon cœur épris veut simplement te dire que notre mariage demeure, pour l'éternité, le diamant le plus précieux de ma vie passée, un souvenir gravé dans l'infini pour toujours. Adieu, ma tendre épouse, adieu pour cette vie uniquement, mais sache que dans les méandres du temps, mon amour pour toi demeure pur et immortel.
L'amour transcende l'amour. Ma chère, ne pleure pas pour moi, car je serai là, dans chaque lueur du soleil couchant et dans chaque éclat de rire partagé. Souviens-toi de moi. Je serai comme le vent : toujours présent, invisible, mais ressenti. Si jamais tu te sens seule, regarde les étoiles, et là, dans leur infini éclat, tu me trouveras, veillant sur toi comme un gardien céleste. Car, mon amour, même à travers la mort, notre lien perdure, solide comme un roc, résistera au temps. Quand la pluie tombera du ciel en perles argentées, ce seront mes larmes. Des larmes d'amour qui regrettent de te laisser seule pour toujours. Regarde les étoiles, mon aimée, et contemple-les comme si derrière leur reflet brillant et éclatant se cachaient nos souvenirs précieux, car, nos souvenirs sont plus précieux que tout et surtout, ils sont inestimables et incalculables. Regarde la lune, ma bien-aimée, et admire-la comme si elle était ta gardienne et qu'elle te guidait, puisque, tu as été mon guide lors de toute ma vie, de ma courte et misérable vie. Regarde chaque lever de soleil, en fixant la chaleur de cet astre, comme si c'était l'enveloppe de l'amour que j'ai pour toi. Je veillerai sur toi, invisible, mais présent, telle une brise légère qui t'enveloppe de réconfort et d'amour. Il est difficile de trouver les mots pour exprimer la profondeur de mon amour pour toi. Les mots sont en réalité bien trop peu pour que je puisse t'exprimer avec exactitude mon amour.
Ils ne parviennent pas à saisir la tendresse indescriptible que je ressens quand je suis avec toi. Ils ne parviennent pas à tout exprimer, ils ne peuvent même pas exprimer le quart de l'amour que j'ai pour toi. En revanche, une chose est certaine : j'ai peur de mourir. J'ai peur de mourir, ma dulcinée, de devoir te laisser seule. Je ne sais pas combien de fois je te l'ai dit dans cette pauvre lettre, mais, je veux réellement te dire pour la toute dernière fois, tout. J'ai peur de mourir, car cela signifie te perdre à jamais et t'abandonner seule. Ne me déteste pas trop, mon aimée, effectivement, je n'aimerais pas que le dernier sentiment que tu ressentes envers moi soit de la haine ou de l'indifférence. Je t'ai aimée et je t'aime encore. Mon amour pour toi dépasse les frontières du temps et de l'espace. Il se déploie comme les pétales d'une rose rouge, pleins de vie, de couleur et de passion, une ardente passion qui ne décodera jamais, contrairement aux pétales d'une rose rouge. Je veillerai sur toi, invisible, mais présent. Quand le vent soufflera, tu dois penser que c'est un signe minuscule de ma présence. Pense que c'est une minuscule caresse pour te dire que je pense à toi et que je te protégerai toujours. Tu sais, désormais, à l'ombre de la mort, je me rends compte désormais que je déteste les étoiles. Les étoiles sont si belles, si pures, si éclatantes, si rayonnantes. Elles respirent la joie de vivre et ne meurent pas elles, ou si elles meurent, ce sont des milliers d'années après leur création. Elles sont presque immortelles, contrairement à nous. Pourquoi les étoiles sont-elles si différentes de nous ? Pourquoi les étoiles sont-elles si belles même après la mort ? Elles brillent comme des éclats de bonheur, piquant l'obscurité de la nuit de leur lumière bienveillante. Dorénavant, je suis aussi maigre qu'un squelette. Mon teint est pâle comme un cadavre et mes mains sont osseuses. Rends-toi compte, je sens mes os intérieurs bouger.
Dans la lueur douce de ma chambre silencieuse, je sens mon âme commencer à s'évader et à quitter mon corps pour rejoindre l'au-delà. Mes yeux, jadis si brillants de vie, reflètent maintenant la mort. Ma respiration se fait difficile et rauque. Il y a des creux considérables dans mes joues. Comme je suis laid, mon amour... Je suis si content que tu ne me vois pas comme ça. Garde à l'esprit une image de moi heureuse et non pas celle d'un homme qui va mourir en à peine quelques heures. Je t'en supplie, pense à moi avec un sourire béat sur le visage. Pense à moi comme à ton grand amour et non pas à ton défunt mari qui est mort dans d'atroces souffrances des suites d'une longue maladie. Oh ! Mon amour ! Tu me manques cruellement.

Le cœur en lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant