Raconter pour vivre (16/17)

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Ce souvenir reste gravé en moi comme le commencement d'une aventure extraordinaire, un voyage à travers les émotions les plus intenses et les plus pures. Le moment était si embarrassant que tu ris. Puis, je ris à mon tour en te prenant par la main. Nos rires résonnent encore dans mon esprit, comme des échos joyeux qui animent mes journées. Chaque éclat de rire partagé était une symphonie de bonheur, une musique enchanteresse qui emplissait nos cœurs d'une joie indescriptible. Nous nous calmâmes et je sentis mon cœur sortir de ma poitrine : il était à deux doigts d'exploser. « Je t'ai fait venir ici aujourd'hui, car je voulais t'avouer quelque chose. » Je vais être claire et précise. Je t'aime. « Je veux sortir avec toi, être ta petite amie, ta confidente, ton amie et ton inspiration », criais-tu, embarrassée et nerveuse. Tu étais si nerveuse que j'étais à deux doigts de me mettre à genoux face à toi. Puis, une chose en entraînant une autre, comme si j'étais guidé par mes sentiments, je te serrai dans mes bras. Tu me rendis cette étreinte, nos regards se croisèrent de nouveau et nous nous embrassâmes. Tu m'as tout donné et j'ai tout gardé. J'ai eu la chance d'avoir été l'homme que tu aimais de tout ton cœur.
L'homme que tu aimais passionnément et avec désir. J'ai eu tout ton amour et tu as eu à ton tour tout mon amour. Je pourrais me vanter d'avoir eu ton amour dans l'au-delà. Je t'aime. Les étoiles de mon cœur s'alignent dans le vide intersidéral de la vie. Ma vie durant, j'ai toujours cru aux fins heureuses. Toutefois, je pense que les fins heureuses n'existent pas. Dans quel monde est-ce qu'un homme peut être séparé de la femme qu'il aime ? Un monde tel quel n'est tout simplement pas un monde dans lequel les fins joyeuses peuvent exister et ont le droit d'exister. Désolé, ma dulcinée, de ne pas avoir pu t'offrir une vie joyeuse et une fin satisfaite. Maudis-moi et déteste-moi si tu le veux. Désolé, ma dulcinée, de ne pas t'avoir offert ce que tu méritais. Maudis-moi et déteste-moi si tu le veux. Désolé d'avoir été un mari aussi pitoyable et médiocre. Maudis-moi et détestes-moi si tu le veux. Désolé d'avoir été un mari aussi faible qui s'est laissé vaincre par la maladie. Maudis-moi et détestes-moi si tu le veux. L'amour donne des ailes et il permet de s'envoler dans une rêverie toxique qui nous éloigne du monde. L'amour que tu m'as porté m'a permis d'imaginer une vie parfaite à tes côtés.
Cependant, la perfection n'existe pas et chaque rêverie doit connaître sa fin. Mais, pourquoi est-ce que les rêveries doivent connaître leur fin peu de temps après leur arrivée ? Peut-être que les rêveries doivent connaître leur fin pour nous ramener à la réalité, afin que l'on puisse grandir et nous épanouir. Actuellement, je pense à toi. Quand je me réveille, je pense à toi, quand je mange, je pense à toi et quand je dors, je pense à toi. Je pense à toi continuellement et sans arrêt. Je garderai le souvenir de nos baisers langoureux et débordant de sentiments réciproques dans un coin de mon cœur. J'aimerais t'embrasser sur les tempes, sur les paupières, sur les lèvres et sur le front. T'embrasser une dernière fois et te voir, voici ma dernière volonté, qui ne se réalisera certainement pas. Le destin est bien trop cruel pour que je puisse avoir ce que je désire. Lorsque je suis fatigué, je pense à vous, comme un voyageur pense à son lit douillet. Lorsque je suis perdu, je pense à vous, comme un navigateur pense à son étoile polaire. En période de doute, je pense à toi, comme un chercheur pense à sa vérité. Dès que je suis confus, je pense à toi, comme un puzzle pense à sa pièce manquante. Puisque je suis seul, je pense à toi, comme un musicien pense à sa mélodie préférée.
Quand je suis inquiet, je pense à toi, comme un enfant pense à sa peluche préférée. En moments de gaieté extrême, je pense à toi, comme une fleur pense à la lumière du soleil. Quand je suis en colère, je pense à toi, comme une tempête pense à la quiétude. Lorsque je suis inspiré, je pense à toi, comme un artiste pense à sa muse.
Quand je suis nostalgique, je pense à toi, comme un livre pense à ses pages passées. Oui, ma Marie, je pense sans cesse à toi. Je pense sans cesse à toi, car cela me permet de mieux vivre. L'image que j'ai de toi (dans mon cœur et face à mes yeux) est une image qui me permet de garder un semblant de force même à quelques heures de la mort. Tu es ma femme, ma femme que j'ai aimée tout au long de ma vie. Tu es mon joyau (une améthyste, un saphir, un rubis, une émeraude, une opale) ; un joyau que j'ai chéri constamment, sans cesse et que j'ai gardé au plus profond de mon cœur, de la manière dont chaque homme censé devrait aimer sa femme, soit comme un trésor précieux qu'il ne faut quelqu'un ne dérobe.
Nous avons été ensemble pour toujours et j'espère que nous le resterons dans le royaume de l'ombre. Ne sois pas peinée, ma Marie chérie. Nos âmes continueront à se chérir et à communiquer. Dans notre amour qui transcende l'espace et le temps, nos cœurs resteront liés à jamais. Alors ne pleure pas trop, veux-tu ? Merci pour les moments de gaieté et de bonheur, mon amour. Je suis amoureux de toi. Un homme amoureux ne veut pas le malheur de l'élue de son cœur. Garde la clé de mon cœur précieusement à tes côtés, comme le dernier cadeau céleste que je t'offrirai et qui transcendera toutes les frontières. « Être ou ne pas être » aurait dû être « Vivre ou ne pas vivre ». En réalité, à quoi bon vivre si la seule issue possible est la mort ? La vie est comme une route sinueuse semée d'ornières ; la vie est uniquement semée d'embûches. Nous sommes déjà condamnés d'avance au châtiment de la mort. Un châtiment qui est le plus douloureux, le plus important et le plus affligeant. Va, cours, vis, profite, aime, ma chère Marie. Jamais tu ne pourras revivre les mêmes moments. Jamais plus tu ne seras là pour relire cette lettre, jamais plus nous ne revivrons le jour de notre mariage, jamais plus nous ne revivrons le jour de notre rencontre. Perdre sur le plan physique et émotionnel. Il faut notamment perdre des proches dans la vie. Il faut perdre dans la vie, mais de là à perdre la vie ? Est-ce réellement la seule voie ?
Vivre a été une épreuve difficile. Pourtant, je suis reconnaissant d'avoir vécu, ne serait-ce que pour moins de quarante ans. Si je n'avais pas vécu, je ne t'aurais jamais connu. Ne jamais t'avoir connu est une pensée si obscure à mes yeux, une pensée qui ne devrait jamais atteindre mon esprit. Je n'aimerais même pas imaginer ma vie sans toi. Car, en réalité, comment imaginer ma vie sans ma vie ? Autrement dit, c'est une chose tout à fait aberrante et absurde. Je vois trouble désormais, rien qu'à cette idée, l'idée de mourir et de quitter ce monde, cette Terre, cette vie. Jadis, mes jours étaient remplis d'oisiveté, de patience, d'attente, d'amour, de délicatesse et d'allégresse. Mes jours étaient passés à rêvasser, à croire qu'il n'y avait que cela qui comptait ! Mais...

Le cœur en lettresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant