Ambre Gioberti
Je me réveillai pour la énième fois de la nuit, suite à un cauchemar, toujours le même... Il m'était impossible d'enchaîner plus de deux heures de sommeil. Pourquoi ? Probablement parce que nous nous rapprochons du premier anniversaire de leur mort. Je me levai et partis me rincer le visage, puis descendis pour la énième fois me servir un verre d'eau et griller une cigarette. Je décidai de ne pas remonter. Dans environ deux heures, j'allais devoir me lever pour aller en cours. Alors je décidai, comme à mon habitude, d'effacer le souvenir de l'accident en faisant du sport.
෴
Je déferlai encore quelques coups contre le sac, puis sortis du garage pour aller dans la salle de bain, prendre une douche, puis m'habiller. Je descendis les escaliers et fus surprise de voir mon frère et ma sœur déjà prêts. Ils avaient l'air motivés pour cette journée contrairement à moi.
- Vous êtes motivés, vous deux. C'est la première fois que vous êtes prêts aussi vite, lançai-je, sarcastiquement.
Ils ne répondirent rien. Je fronçai les sourcils en arrivant dans la cuisine. Ce n'était définitivement pas normal, le petit déjeuner était déjà prêt, ainsi que ma tasse de café. En les regardant, je compris en voyant leurs têtes...
- Qu'est-ce que vous avez encore fait comme bêtise cette fois-ci ?
Ils grimacèrent, et je soupirai. J'avais parfois l'impression d'être la grande sœur. Je les regardai, attendant une réponse.
- On n'a pas fait de dégâts matériels... commença Sofia.
- Mais ça ne va pas te plaire quand même, termina mon jumeau.
- Si ce n'est pas matériel, je ne veux pas savoir, déclarai-je.
- D'accord, alors tu iras à l'université avec Ugo, déclara Sofia, soulagée.
- Non, je prendrai ma moto comme tous les jours, dis-je en saisissant ma tasse de café.
- Ça risque d'être compliqué sans les clés, ironisa Ugo.
Je stoppai net tous mes mouvements. J'ai bien entendu ? Bordel, je vais les tuer.
- Vous n'avez pas osé, quand même ? dis-je sèchement, les regardant droit dans les yeux.
Ils grimacèrent avant de se regarder, comme pour se mettre d'accord.
- Mais t'es complètement inconsciente, alors oui, on l'a fait, justifia Sofia.
- Rendez-moi tout de suite les clés.
- Non, dirent Ugo et Sofia en même temps.
- Ne jouez pas avec moi, je ne suis pas d'humeur.
- Comme toujours, souffla Sofia.
- Je ne partirai avec aucun d'entre vous. Donc rendez-moi mes clés.
Je commençais à sentir la colère monter en moi. Je serrai la mâchoire en les fixant.
- Très bien, c'est ton choix. Tu te prendras la pluie, et ton magnifique tailleur noir sera trempé, me provoqua Ugo.
- Ugo, ne la provoque pas. Écoute, Ambre, on veut juste ton bien. La vitesse ne t'aidera pas à évacuer ton mal être...
Je pris mes affaires et partis en direction de la porte, mais je fus coupée dans mon élan par la voix d'Ugo.
- Ce n'est pas en fuyant tout le temps qu'ils disparaîtront de ton esprit, Ambre ! Tes nuits sont hantées. Ta colère est incontrôlable, tu ne te laisses plus toucher quand tu es blessée, parfois même quand tu ne l'es pas. Pas une seule larme n'a coulé depuis leur...
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Miss Gioberti
RomanceAmbre Gioberti est une étudiante en criminologie, brisée par la culpabilité de la mort de ses parents. Elle fera la rencontre d'une femme, Ofélia Pereira, une des plus grandes criminologues, mais également sa professeure, cette femme qui a l'air de...