Miss Gioberti

Chapitre X

Ambre Gioberti

Je me figeai. Comment pouvaient-elles me dire ça ? Morte avec eux...

- Croyez moi, mon corps veut du repos, mon âme, la paix tout comme ma conscience. Mais ma tête... mon cœur et mon esprit refusent, ils refusent même une trêve.

Mon propre self-control m'impressionnait. Sans attendre de réponse, je mis le sweat d'Ugo, pris sa casquette et mon casque avant de claquer la porte. Je mis mon casque et m'installai sur ma moto. Je démarrai et partis en trombe. Je roulais à une vitesse impressionnante, même pour moi. Malgré tout, je n'avais pas envie de ralentir. Mon téléphone vibrait dans ma poche, mais je l'ignorais, je savais que c'était Ugo et Sofia qui s'étaient mis en alerte. Je dépassais les voitures à toute vitesse. Leurs klaxons étaient lointains. Je gardais bien mon regard rivé sur la route, mon corps plaqué sur ma moto. Mon téléphone continuait de vibrer, il sonnait probablement, mais tout ce que j'entendais, ce étaient les rugissements du moteur. Je me mis à ralentir contre ma volonté, en arrivant à l'université. Je me garai et vis des journalistes attendre au loin. Ils n'avaient pas reconnu ma silhouette. Heureusement pour moi. Je me tournai dos à eux, retirai mon casque et mis la casquette de mon frère avec la capuche au-dessus. Je baissai la tête vers le sol et me dirigeai vers l'entrée de l'université. Certaines personnes me lancèrent des regards, elles m'avaient reconnue.

- Bonjour, monsieur, excusez-moi, pouvons-nous vous interviewer au sujet d'Ambre Gioberti ? m'interrompit une journaliste. Vous la connaissez probablement si vous suivez l'actualité.

Je secouai la tête en signe de négation, fixant toujours le sol, quand une voiture arrivant à toute vitesse l'interrompit. Je jetai un rapide coup d'œil et vis ma sœur sortir de cette dernière. Putain, ils ne vont jamais me lâcher.
Si elle crie, je suis...

- T'ES INCONSCIENTE ! cria ma sœur.

Foutue.

- AMBRE GIOBERTI ! cria mon frère en se dirigeant vers moi. JE VAIS TE...

Bordel, il est con ou quoi ?!

Il fut interrompu par tous les journalistes qui se ruèrent vers moi. Je vis son regard se décomposer, avant que des flashs m'éblouissent.
Pourquoi avais-je un jumeau ?
J'essayai de m'échapper du flux de questions que les journalistes me posaient. Mais une question retint mon attention.

- Madame Gioberti, pourquoi vous sentez-vous coupable de la mort de vos parents ?

Je me figeai, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je relevai la tête, cherchant du regard la personne qui avait osé dire ça.

- Qui a posé cette question ?! crachai-je.

Un homme s'avança vers moi. Il était différent des autres journalistes, il ne tenait pas de micro et n'avait pas d'équipe de caméra derrière lui.
C'est qui ce plouc ?

- Moi, pourquoi cela vous pose un problème, mademoiselle Gioberti ? me provoqua l'homme.

- Vous n'êtes pas un journaliste, affirmai-je.

- En effet, dit-il, un sourire naissant sur ses lèvres.

- Que faites-vous ici ? demandai-je, méfiante.

- Transmettez un message à Ofélia de ma part.

- Lequel ?

Soudainement, il dégaina un couteau et s'approcha de moi. Les journalistes s'écartèrent rapidement. L'homme joua avec le couteau entre ses mains. Je reculais doucement, essayant de ne pas attirer son attention, en vain étant donné qu'il était là pour moi.