Miss Gioberti

Chapitre XV

Ofélia Pereira

- Ne refais plus jamais ça, murmurai-je contre ses lèvres.

Je m'éloignai, mais elle m'en empêcha en attrapant ma main avant de me tirer contre elle.
Ne perds pas ton sang-froid, Ofé, ne te jette pas sur elle, c'est dangereux.

- Sinon quoi ? me provoqua-t-elle avec un sourire charmeur aux lèvres.

- Un tueur aura des photos de toi en train de jouir, Trésor. Qui sait ce qu'il pourrait en faire ?

Son souffle, auparavant sur mes lèvres, glissa sur ma joue, qu'elle embrassa avant d'arriver au creux de mon cou, qu'elle tortura doucement.

- L'université pourrait être au courant, mais ça, vous n'en avez rien à faire. Ce qui vous inquiète réellement, Madame Pereira, c'est de perdre votre image de femme insensible. Ai-je raison ?

Elle quitta mon cou, mais laissa ses lèvres effleurer ma peau jusqu'à mes lèvres. Actuellement, je menais une bataille intérieure pour ne pas lui sauter dessus. Bordel, je suis complètement perdu, elle me rend folle.

- Je pourrais te faire passer pour une femme de plus qui ne m'a pas résisté et qui a rejoint mon lit pour la nuit, Trésor.

- Mais je ne suis pas une femme de plus qui rejoint ta collection comme toutes les autres. Je ne t'en ai pas laissé l'occasion, et je ne te la donnerai pas, Ofélia.

- Peut-être pas ce soir, Trésor, mais un jour, tu ne me résisteras plus, souris-je.

- C'est beau de croire encore au Père Noël à ton âge, mon ange.

Ambre Gioberti

- Mademoiselle souhaite manger quelque chose en particulier ? demanda Ofélia, adossée contre le plan de travail de la cuisine.

Un sourire se dessina au coin de mes lèvres. Elle le remarqua et arqua un sourcil, m'interrogeant silencieusement. Je m'adossai au mur et lui lançai un regard amusé.

- À part toi, non. Fais ce que tu veux.

- Je ne vais pas prendre en compte la première partie de ta phrase. Tu aimes les pelmeni ? dit-elle avec un accent que je ne reconnaissais pas.

- Les pelm- quoi ?

- Les pelmeni. C'est un plat connu en Russie, expliqua-t-elle en me lançant un vague regard.

- Tu as de la famille russe ? demandai-je, intéressée.

Je ne connaissais presque rien d'elle, j'avais saisi l'occasion.
Elle me lança un regard qui me fit immédiatement regretter ma question. Elle reprit ce qu'elle était en train de faire et, quelques secondes plus tard, sa voix emplit le silence.

- Oui, mais je ne les vois plus depuis quelques années. Elle resta vague.

Si je voulais en savoir plus sur elle, j'allais devoir lui parler de moi aussi. Même si elle en savait déjà beaucoup, trop à mon goût. Je m'approchai d'elle et observai ce qu'elle préparait.

- Je ne vais pas mettre de poison dans ton assiette si c'est ce que tu vérifies, Trésor.

- Pourquoi es-tu partie ? Elle fronça les sourcils, perdue. De Russie, précisai-je.

- Pourquoi t'y intéresses-tu ? demanda-t-elle soudainement sur la défensive.

Je passai mes bras autour de sa taille et observai ce qu'elle faisait par-dessus son épaule. Elle tenta de réprimer un sourire, que je remarquai tout de même.