Ofélia Pereira
Nous entrâmes dans mon bureau. La blonde observa la pièce attentivement pendant que je sortais la trousse de secours d'un des tiroirs de mon bureau.- Mon bureau te plaît ?- Il te ressemble.
- Je sais. Assieds-toi sur le canapé.Je la rejoignis et posai sa main sur ma jambe pour observer les dégâts.- Je n'ai rien, un peu d'eau suffira, souffla-t-elle.
- Tu l'as toi-même dit, ça t'arrive souvent d'avoir ce genre de blessure. Si tu passes seulement de l'eau, c'est normal que ton poing ne cicatrise pas correctement.
Elle ne répondit rien, se contentant de regarder le sol. Je pris des compresses et les imbibai de désinfectant avant de tamponner doucement sa main.
- Alors, cette première soirée de stage, qu'en as-tu pensé ? demandai-je dans l'espoir de la détendre.
Elle ne répondit toujours pas. Je jetai les compresses et attrapai des bandages, mais Ambre retira brusquement sa main.
- Non, c'est bon, tu en as déjà trop fait, dit-elle en se levant précipitamment.
Son regard semblait appeler à l'aide. Jamais je n'avais vu une personne paraître aussi... loin ? même si son corps était bien là.
- Ambre, laisse moi finir, s'il te plaît.
Elle sursauta en entendant ma voix et me lança un regard d'incompréhension avant que ses yeux ne se remplissent de larmes, qu'elle retint.
- Non ! Non, je n'ai pas le droit, c'était... c'était elle qui...
Elle se mit à faire les cent pas, visiblement paniquée. Je me levai et l'attrapai par les épaules. Elle leva la tête vers moi, horrifiée. Elle me repoussa, mais je revins à la charge.
Que ce passe t'il ?- Lâche-moi ! cria-t-elle en tentant de me repousser.
- Non, tu peux me hurler dessus autant que tu voudras, je ne te lâcherai pas ! Laisse-toi aider, Ambre. Que tu le veuilles ou non, je serai...
Elle se jeta sur moi et plaqua ses lèvres contre les miennes. Je posai mes mains sur ses joues pour la repousser, mais à peine les avais-je posées qu'elle les écarta. Ses joues étaient humides. Ambre Gioberti pleurait. Je voulus m'écarter, mais elle m'en empêcha.
- Non, ne t'éloigne pas, ne me regarde pas, s'il te plaît, murmura-t-elle contre mes lèvres.
Elle semblait désespérée. À ces mots, je la pris dans mes bras. Elle cacha son visage dans le creux de mon cou. Je sentis ses larmes couler le long de ma peau et la serrai un peu plus fort contre moi, caressant ses cheveux d'une main, tandis que l'autre traçait des allers-retours le long de sa colonne vertébrale.
- Je suis là, Trésor, lui chuchotai-je.
Je sentis ses mains agripper mon blazer plus fermement. Elle s'autorisait enfin à ressentir quelque chose, et je n'allais en aucun cas la repousser. Après quelques minutes, elle se calma. Elle se redressa et me regarda dans les yeux. Ses yeux étaient légèrement rougis par les pleurs.
- Désolée, je ne voulais pas...
- Trésor, ne t'excuse pas. Tu te permets enfin de ressentir autre chose que de la colère. C'est une bonne chose. Je ne te juge pas, jamais.
Elle détourna la tête pour éviter mon regard. Je pris son visage dans mes mains, l'obligeant à me regarder.
- Ne te cache pas avec moi. Dis-je plus fermement
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Miss Gioberti
RomanceAmbre Gioberti est une étudiante en criminologie, brisée par la culpabilité de la mort de ses parents. Elle fera la rencontre d'une femme, Ofélia Pereira, une des plus grandes criminologues, mais également sa professeure, cette femme qui a l'air de...