Chapitre III

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Ambre Gioberti

Cela faisait quelques heures que je roulais, les paroles de Pereira tournent en boucle dans ma tête. Je n'avais donné de nouvelles à personne, j'avais besoin d'être seule. Il devait être environ quinze heures, je ne risquais pas de me prendre de savon de la part de Sofia, elle rentrait tard aujourd'hui.

J'étais malgré tout sur le chemin du retour, je comptais faire du sport. J'étais vraiment gelée au point que je commençais à avoir de légers tremblements. Sur ma gauche je vis du mouvement... Des gyrophares dans une forêt ? Sans doute un nouveau meurtre. Je n'y prêtai pas plus attention. Une fois arrivée, je vis mon frère dans la cuisine. Il me lança un regard qui voulait clairement dire qu'on allait se servir de punching ball mutuellement. Je montai à l'étage me changer pour une tenue plus adaptée aux heures qui vont suivre. Une fois prête, je descendis et me dirigeai vers le garage, Ugo à mes trousses. Sans un mot, nous enfilâmes nos gants et montâmes sur le ring.

Tout les deux prêts, je fus la première à attaquer, Ugo esquiva sans aucun problème. Des dizaines de coups échangés sans qu'aucun d'entre nous ne s'en prenne. Il fut le premier à me toucher dans les côtes. Une erreur que je reproduisait tout le temps. Ugo profita de ma douleur pour tenter de me mettre à terre, mais il bascula dans un bruit sourd au sol. Un gémissement de douleur se fit entendre, il se releva et se rua sur moi dans le but de m'infliger plusieurs coups. Je les esquivai tous, sauf deux qui terminaient dans les mêmes côtes que je ne protégeais jamais. Je m'écroulai au sol, complétement épuisée. Mon frère, muni d'un grand sourire, m'offrit son aide pour me lever.

- Tu te sens mieux ? ricana-t-il.

- Oui merci, quelle heure est-il ?

- Dix-sept heures, attrape !

Je réceptionnai la bouteille d'eau qu'il avait préparé quelques heures plus tôt. J'ignorais que ça faisait autant de temps que nous étions ici. Je pris quelques gorgées et partis prendre une douche bien méritée, avant de redescendre. J'aperçus Ugo, les yeux figés sur les informations plus ou moins fausses de la journaliste. Je vins m'installer à ses côtés et offris également mon attention à la journaliste agaçante. Je fus vite perdue dans les informations qui se mélangeaient déjà dans ma tête.

- De quelle affaire elle parle ? 

- Plusieurs corps ont été retrouvés dans les bois, pas loin d'ici. Les victimes auraient tous les mêmes marques de torture, et tous dans la vingtaine, m'informa mon jumeau. Pereira est sur l'affaire.

- Son stage m'intéresse, c'est une bonne occasion pour aller sur le terrain. 

- Oui mais là je m'en fiche, mon estomac me réclame à manger. On prépare quoi ce soir ? Sofia rentre tard, elle ne mangera pas avec nous.

- Peu importe, choisis.

- Je te demande parce que je n'ai pas d'idée, Ambre tu ne m'aides pas là ! s'exclama Ugo

- Bah, un plat froid ? Du genre une salade composée ?

- J'ai jamais cuisiné ce truc ! Tu veux pas le faire ?

- Menteur ! Au pire il y a internet si vraiment tu ne sais pas cuisiner une pauvre salade. C'est toi qui as faim donc tu prépares, estomac sur patte.

Miss GiobertiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant